Macron : propos d’étape - France Catholique
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Macron : propos d’étape

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CC by © Пресс-служба Президента Российской Федерации

Alors que les vacances constituent forcément une période de trêve, qui permet aux responsables politiques de souffler quelque peu, il est possible d’esquisser ce qu’on pourrait appeler un propos d’étape. Comme on parle au soir d’une étape du Tour de France, où il s’est produit des choses intéressantes sans que l’on soit vraiment fixé sur le classement final, qui n’interviendra que sur les Champs Élysées. Sans trop d’arbitraire, on pourrait parler de seconde étape pour le quinquennat d’Emmanuel Macron, une étape éprouvante après la première qui avait été celle des commencements que l’on identifiait autrefois à une sorte d’état de grâce. Laissons de côté l’affaire Benalla qui avait pourtant passablement gâté le climat. C’est le mouvement des Gilets jaunes qui aura marqué le plus un pouvoir vraiment dans la tourmente.

Est-il sorti de cette tourmente, pour amorcer une troisième étape plus pacifiée et plus conquérante, avec la perspective de réformes qui rendent à l’action gouvernementale sa dynamique ? C’est la meilleure hypothèse pour le président et son gouvernement. Hypothèse confortée par l’essoufflement de la contestation et par des résultats électoraux qui, sans être flamboyants, confortent une position de leadership par rapport à une gauche et à une droite défaites. Emmanuel Macron avait conquis l’Élysée par un coup d’éclat qui changeait la donne de l’échiquier politique. Il semble maintenant assuré d’avoir conquis l’espace du centre droit, avec le ralliement massif de l’électorat qui votait hier Sarkozy ou Fillon. Ce qui lui donne l’assurance d’un certain enracinement.

Est-ce pour autant que sa légitimité de président de tous les français est vraiment acquise ? On peut en douter, ne serait-ce qu’au travers de l’analyse des derniers sondages qui lui sont pourtant plus favorables. On constate qu’il ne bénéficie du soutien que d’un tiers des Français et que les deux autres tiers continuent à manifester leur mécontentement ou leur hostilité, principalement sous le motif que sa politique serait systématiquement favorable aux plus riches. La défiance demeure massive en ce qui concerne la lutte contre le chômage et l’augmentation du pouvoir d’achat. Les nuages de la deuxième étape ne sont donc pas dispersés et la troisième se profile sous le signe de l’incertitude et de la menace. Les révoltes sociales peuvent ressurgir, et si une autre révolte s’ajoute dans l’ordre dit sociétal, on peut s’attendre à un avis de tempête !

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 4 juillet 2019.

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