Depuis quelques semaines le Cardinal Omella publie des lettres pastorales sur des sujets de société sensibles en Catalogne comme l’évocation de la vie de Mgr Carrera auprès ” des populations périphériques de Barcelone”, et participe à des colloques sur des sujets sociaux comme celui sur la doctrine sociale de l’église et le bien commun dans le contexte historique actuel de la province.
Un récent colloque a réuni autour du cardinal des chefs d’entreprise pour évoquer le sujet..
Ce dimanche le Cardinal Omella rappelle les huit cents de la fondation de l’Ordre de Notre Dame de la Merci par Pedro Nobasco en 1218 pour le jour anniversaire du 29 janvier prochain où les Catalans se remémoreront du travail accompli par cet ordre singulier auprès des populations soumises à l’esclavage, à la privation de liberté ou à l’exode au moyen age.
Pedro Nobasco naquit en 1180 dans la périphérie de Barcelone dans une famille de riches commerçants, issus de l’Occitanie et de l’Aquitaine, et venus habiter la Catalogne du Moyen Age.
Son époque rappelle la venue du nord des Pyrénées de populations nouvelles qui peupleront la Catalogne des origines modernes et en firent la riche province qui n’a cessé depuis, de rayonner dans le nord est de l’Espagne.
L’histoire raconte que “ le roi Berenguer IV offrit aux nouveaux arrivants le choix d’habiter la terre catalane nouvelle et pour le temps qui viendrait.”
La famille Nobasco commerçant entre les Baléares, Valence, le sud de l’Espagne et le nord de l’afrique, Pedro découvre la condition humiliante de populations soumises aux souverains mahométans parmi lesquels des chrétiens libérés seulement contre rançon,
Il mettra une part de ses biens en gage pour obtenir la libération de 300 captifs à Valence, disent les biographes, fondera l’Hôpital Sainte Eulalie à Barcelone, et réunira quelques jeunes compagnons pour travailler à cette cause sociale et religieuse, de la libération personnelle des captifs et des prisonniers de la part des chefs musulmans occupant la vieille Castille, sous leur domination…
En 1215 Pedro Nobasco se rendra à Montserrat connu comme le lieu des apparitions de Notre Dame et selon les biographes, il reçoit les 1 et 2 aout 1218 la révélation de Dieu par le message de la Vierge Marie, de fonder une communauté de Serviteurs de la Merci ou de la miséricorde divine.
Ce qui donna aux deux compagnons des origines de l’Ordre mentionnés, le dominicain Ramon de Benyafort et Pedro Nobasco de fonder cet ordre le 10 aout 1218 en la cathédrale de Barcelone avec l’accord du Roi Jaume I régnant sur le royaume catalan.
Le cardinal Omella interroge l’église d’aujourd’hui : “ Saurons – nous détecter les nécessités les plus pressantes de notre temps, au sujet des humanités souffrantes sur les chemins de l’exode ?”
L’Ordre de la Merci se voulut être au service de la libération des captifs du temps passé. Une question bien actuelle aujourd’hui particulièrement en Espagne et pour tous les pays européens happés par le phénomène migratoire et l’arrivée de nouvelles populations chaque jour.
L‘Ordre de la Merci qualifié dans ce travail spécifique situé autour des prisons, des lieux d’hébergement des captifs privés de liberté des temps modernes, donne au Cardinal Omella l’opportunité de cet anniversaire pour rappeler aux chrétiens catalans le travail accompli par cet institut religieux auprès des populations soumises aux esclavages modernes.
Et le travail accompli par les artisans de la Catalogne moderne pour peupler cette riche région devenue prospère par l’arrivée de nouvelles populations passées.
Un appel à peine voilé aux défis de la société moderne face aux migrations que le pape Francois évoque souvent comme un enjeu du futur de nos pays et de l’Eglise !