Environnement : ONU + G 20 = 0 - France Catholique
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Environnement : ONU + G 20 = 0

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Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies l’avait dit d’entrée de jeu, le 21 septembre à New-York, en ouverture de la Semaine sur le climat : « Un échec à Copenhague serait moralement inexcusable ». C’est en effet dans la capitale danoise que doit être arrêté en décembre prochain un nouveau protocole destiné à remplacer celui de Kyoto, arrivé à échéance, pour lutter contre le réchauffement climatique. Le but est clair et les scientifiques l’ont explicitement défini: pour stabiliser la hausse générale de la température à 2°C, il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère de 40% d’ici 2020. Cela dit, plus facile à dire qu’à faire. Les seuls à s’être jusqu’ici engagés avec un objectif chiffré sont les Européens. A l’extrême fin de la présidence française de l’Union européenne en décembre 2008, la France avait arraché à ses partenaires une réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, ce qui est bien mais finalement insuffisant, d’autant que les 27, bien que fortement industrialisés, ne sont pas les plus gros pollueurs de la planète.

Les deux plus importants contributeurs qui, à eux deux, pèsent pour près de la moitié des rejets d’oxyde de carbone dans l’atmosphère, étaient donc particulièrement attendus pour cette session extraordinaire en marge de l’Assemblée générale de l’ONU en ce mardi 22 septembre. Mais ni les Etats-Unis, ni la Chine, n’ont répondu à l’espoir placé en eux. En en restant à des considérations générales, le président Barack Obama comme son homologue Hu Jintao ne se sont engagés sur aucun objectif chiffré. Le premier est en effet sous surveillance rapproché dans son pays qui peine à sortir de la crise, de telle sorte qu’il lui est difficile de prendre une position qui donnerait l’impression de s’attaquer à l’entreprise et à l’esprit qui l’accompagne alors qu’en est attendu fiévreusement la relance. Le second, quant à lui, même s’il ne le dit pas explicitement, est encore trop dans la griserie d’un développement irrésistible, qui ne veut pas plus s’encombrer du réchauffement climatique qu’il ne se soucie des droits de l’homme. En cela, même s’il dirige celle qui sera bientôt la deuxième économie du globe, il conserve la mentalité d’un dirigeant du Tiers-Monde qui pense que le souci écologique est une préoccupation de nanti, pour ne pas dire de bourgeois, et que la priorité est ailleurs. Les responsables des pays pauvres n’ont pas d’ailleurs tenu un autre discours.

Devant cet échec décevant, une nouvelle chance restait à saisir avec la séance de rattrapage que pouvait constituer le sommet du G 20 réuni les 24 et 25 septembre à Pittsburgh. Certes, la réunion était davantage consacrée à la régulation financière, mais le réchauffement climatique était aussi à l’ordre du jour. Las, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les dirigeants des vingt grandes puissances du monde se sont contentés de promettre, dans leur communiqué final, d’ « éliminer progressivement et rationaliser à moyen terme les subventions inefficaces aux combustibles fossiles, tout en apportant une aide ciblée aux plus démunis ». Aussi motivé qu’isolé, le Président français Nicolas Sarkozy n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour parvenir à un accord. Son seul résultat est d’avoir obtenue l’organisation d’une nouvelle rencontre les 7 et 8 décembre prochains consacrée à ce sujet. Ce sera cette fois-ci la réunion de la dernière chance mais, sauf coup de théâtre, on voit mal aujourd’hui comment la communauté internationale, en dépit du formidable enjeu que cela représente, pourrait trouver soudain un consensus qui ne soit pas minimaliste.

Fabrice de CHANCEUIL