C’est la saison des vœux. Il est donc normal de souhaiter aussi une Bonne Année à la planète. Et comme pour tout un chacun, en privilégiant la santé. De fait, la bonne santé de la planète est, indépendamment de toutes les crises politiques et économiques en cours ou attendues, le meilleur garant de notre propre avenir. En effet, un environnement sain est non seulement une condition de développement économique durable, mais aussi de stabilité sociale. L’état de l’environnement est l’un des indicateurs les plus importants de l’état de la société et de la qualité de vie de la population.
On sait que l’année 2008 s’est achevée en Europe sur un succès avec l’adoption du paquet énergie climat par l’Union européenne avec sa règle des 3×20: 20% de réduction des gaz à effet de serre, 20% d’énergies renouvelables et 20% d’amélioration de l’efficacité energétique, le tout comme il se doit à l’horizon 20…20.
Ce beau succès de la Présidence française de l’Union européenne ne signe donc pas la fin d’un processus mais bien au contraire son commencement. La nouvelle Présidence tchèque est d’ailleurs bien consciente de la responsabilité qui lui échoit et elle a ainsi placé la question du climat parmi ses priorités.
Son objectif sera de conclure un nouvel accord mondial sur le sujet lors du sommet de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) qui se tiendra à Copenhague en décembre 2009 afin de remplacer le Protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre qui arrivera à échéance en 2012. Le thème central sera celui des mesures d’adaptation au changement climatique, essentiellement par l’introduction de mesures adéquates et tangibles destinées à atténuer les impacts négatifs sur le climat.
Indépendamment de cette question, la Présidence tchèque portera son effort, en matière d’environnement, sur la protection de la santé humaine, notamment en proposant, d’une part, une nouvelle directive relative aux émissions industrielles et d’autre part, une révision de la directive fixant les plafonds d’émission nationaux.
Elle s’attachera également à la production et à la consommation durables, une communication de la Commission étant attendue sur ce sujet, avec à la clef, la révision du règlement sur le label écologique et la gestion environnementale.
La Présidence tchèque devra enfin représenter l’Europe dans trois grandes négociations internationales prévues au 1er semestre 2009: la XVIIème session de la Commission de l’ONU pour le développement durable du 2 avril au 15 mai à New-York, la XXVème session du Conseil de direction du Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE) et le Xème forum ministériel mondial sur l’environnement du 16 au 25 février à Nairobi.
Pendant ce temps, la France n’aura le temps, ni de se reposer, ni de comparer le travail de son successeur avec le sien. 2009 sera pour elle en effet la première année de mise en oeuvre du Grenelle de l’environnement et notamment de son budget triennal doté d’une somme globale de 19 Mds d’euros en crédits d’engagement.
Douze chantiers prioritaires ont été identifiés intéressant en particulier la rénovation thermique des logements (un nouveau prêt à taux zéro destiné à financer des travaux d’amélioration de la performance énergétique devrait ainsi concerner 80 000 logements en 2009) et les transports (la taxe à l’essieu sera ramenée en 2009 aux seuils correspondant aux minima communautaires). Par ailleurs, l’année 2009 doit également voir l’adoption des nouveaux schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) en application de la directive cadre sur l’eau.
En mettant en exergue les progrès attendus du Grenelle de l’environnement, Jean-Louis Borloo, ministre de l’écologie et du développement durable, a fait inscrire, dans la carte de voeux diffusée par son ministère, cette citation de Victor Hugo que chacun méditera au seuil de cette nouvelle année que certains entrevoient agitée: « Le progrès n’est rien d’autre que la révolution faite à l’amiable ».
Fabrice de CHANCEUIL
