Environnement : COMMENT CA VA ? COMME LE TEMPS. - France Catholique
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Environnement : COMMENT CA VA ? COMME LE TEMPS.

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Cette réponse en forme de boutade montre que le bon sens populaire a toujours établi un rapport entre le bien-être de l’individu avec les éléments qui l’entourent . La santé dépend en effet en grande partie de l’environnement. C’est en 1993 qu’est apparu le concept de santé environnementale à partir d’une définition donnée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : « La santé environnementale recouvre les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, biologiques, sociaux et psychosociaux de l’environnement ». Ainsi, parmi les multiples facteurs qui affectent la santé humaine et entraînent le développement des pathologies, on trouve en bonne place la qualité des milieux (air, eau, sols…) déterminée par des contaminants (biologiques, chimiques, physiques) et les nuisances (bruit, insalubrité…) qu’ils véhiculent, ainsi que les changements environnementaux (variation climatique, perte de biodiversité…).

Les études les plus récentes, rapportées par le ministère de l’écologie et du développement durable et notamment celles menées par l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFSSET), démontrent qu’en France, 30 000 décès anticipés par an sont liés à la pollution atmosphérique urbaine tandis que la prévalence des maladies allergiques respiratoires a doublé en 20 ans. De même, la qualité toujours insuffisante de l’eau est à l’origine de nombreuses affections, ce qui s’explique en partie quand on sait que seuls 37% des captages d’eau bénéficient d’un périmètre de protection. Toujours dans le même ordre d’idées, 7 à 20% des cancers seraient imputables à des facteurs environnementaux, en partie contractés sur les lieux de travail où près d’un million de travailleurs seraient exposés à des substances cancérogènes. Et que dire des 14% de couples qui consultent pour des difficultés à concevoir et dont la cause de leur souci est sans doute à rechercher dans leur exposition à des substances toxiques pour la reproduction. Forts de ce constat affiné avec le temps, les pouvoirs publics ont cherché à réagir. C’est ainsi qu’en juin 2004 a été lancé, pour une période de cinq ans, le premier plan national de santé-environnement (PNSE) décliné en plusieurs plans régionaux. Le but de ce plan est de rendre l’environnement plus favorable à la santé en limitant les polluants et les risques qu’ils véhiculent. Ses objectifs majeurs portaient sur la qualité de l’air et de l’eau, la prévention des causes environnementales des cancers et la protection des populations sensibles, au premier rang desquelles les enfants et les femmes enceintes.

C’est au cœur de l’été, en juillet dernier, qu’a été adopté le deuxième PNSE pour la période 2009-2013. Il se propose de poursuivre les objectifs de son prédécesseur, avec, de surcroît, la prise en compte des conclusions du Grenelle de l’environnement. Il intervient, de plus, au moment où l’on s’interroge sur les effets possibles d’une pandémie de la grippe A H1N1. On pourrait aussi s’interroger sur sa cause car il semble bien que la nouvelle grippe n’échappe pas à la règle. En effet, le virus n’a pu se développer qu’en raison du mauvais état environnemental des élevages porcins d’où il est issu. De même, la réduction du nombre d’espèces de porcs, qui s’inscrit dans la perte de la biodiversité, a pu favoriser l’expansion du virus. Comme souvent , les causes du mal sont donc bien connues, même si elles ne font pas l’unanimité, notamment chez ceux qui ne veulent pas voir remis en cause le modèle économique en place. En revanche, les remèdes sont plus difficiles à trouver et, quand ils existent, à faire appliquer, surtout quand, là encore, il s’agit de bousculer les habitudes. Alors, quand votre voisin éternuera, après lui avoir dit « A vos souhaits », il vous restera toujours la possibilité de lui suggérer celui de ne pas vous contaminer.

Fabrice de CHANCEUIL