Un bon climat espéré à Copenhague - France Catholique
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Un bon climat espéré à Copenhague

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Cela fait des années maintenant qu’on en parle et la voici qui arrive effectivement : le 7 décembre, s’ouvre la Conférence des Nations-Unies sur le changement climatique, dite communément Sommet de Copenhague, et qui se tiendra dans la capitale danoise jusqu’au 18 décembre.

L’objectif est clair à défaut d’être simple. Il s’agit de trouver un successeur au Protocole de Kyoto, traité international de lutte contre les changements climatiques adopté en 1997, couvrant la période 2005-2012 et qui arrive, par conséquent, bientôt à échéance. Ses 175 signataires, à l’exception notable des Etats-Unis, avaient arrêté le principe d’une réduction des quantités de gaz à effet de serre émises par les pays industrialisés de 5,12% d’ici à 2012 par rapport aux niveaux de 1990, en mettant en place un système de quotas négociables au plan international se traduisant par des droits à polluer acquis par les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre auprès des plus modestes. Alors qu’il n’est pas certain que cet objectif soit tenu, les experts scientifiques réunis au sein du GIEC estiment aujourd’hui que pour limiter la hausse de température à 2° au maximum d’ici 2020, il convient à cette même date de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 25%. Pour parvenir à un accord à Copenhague, les Nations-Unies ont déjà tenu deux réunions préparatoires, l’une à Bali en 2007 et une autre à Poznan en 2008. Des réunions régionales ont également été organisées et l’on sait l’ardeur qu’a déployé la Présidence française de l’Union européenne pour arracher à ses partenaires le paquet « énergie-climat » il y a tout juste un an. Les plus gros contributeurs à l’effet de serre se sont également retrouvés au sein du Forum des économies majeures mais plus pour mesurer la difficulté de la tâche et constater leurs différends que pour apporter une première esquisse de solution. C’est donc en ordre dispersé que vont se présenter les Etats alors même que la question du changement climatique se pose avec plus d’acuité encore qu’en 1997 et ce pour au moins deux raisons.

La première, parce que les effets du réchauffement, désormais incontesté, se font sentir un peu plus chaque jour, avec en dernier lieu l’ouverture d’une route maritime à travers la banquise de l’Arctique et la seconde, suscitée par l’émergence de nouvelles puissances industrielles, gourmandes en énergie fossile et dès lors généreuses en gaz à effet de serre. Or, ni la Chine, ni l’Inde, n’ont à ce jour annoncé d’objectifs chiffrés en la matière. Seul le Brésil s’est engagé à réduire ses émissions de 36 à 39% d’ici 2020, essentiellement par une action de lutte contre la déforestation de l’Amazonie, plus grande forêt tropicale de la planète. On sait de son côté que l’Europe s’est accordée pour un objectif de réduction de 20% d’ici 2020 par rapport à 1990, promettant même d’aller jusqu’à 30% en cas d’accord international ambitieux à Copenhague. Même promesse du côté de la Russie (20%) et du Japon (25%), le plus frileux étant le Canada qui n’entend pas aller au-delà de 3%. La seule réelle bonne nouvelle mais aussi la plus grande incertitude vient de la participation des Etats-Unis au Sommet de Copenhague. Le deuxième pollueur mondial a annoncé une baisse de 17% de ses émissions d’ici 2020, mais par rapport à 2005, ce qui ramène l’effort à 4% par rapport à 1990. On risque donc d’être loin du compte au soir du 18 décembre mais Barack Obama a finalement décidé d’être présent au dernier jour de la conférence. Le nouveau Prix Nobel de la Paix devrait alors se souvenir de ce que disait il y a quarante ans le pape Paul VI dans son Encyclique Populorum Progressio : le développement (il aurait aujourd’hui ajouté durable) est le nouveau nom de la paix.

Fabrice de CHANCEUIL