Copenhague : le danger du recroquevillement - France Catholique
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Copenhague : le danger du recroquevillement

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Il y a deux manières de considérer le sommet de Copenhague, lesquelles ne s’opposent d’ailleurs forcément pas. La première consiste à évaluer les résultats de cette rencontre qu’on peut à juste titre qualifier de mondiale — même si Taiwan n’a pu y participer, Pékin ne voulant même pas que l’île reçoive un statut d’observateur. La seconde amène à s’interroger sur la philosophie que certains voudraient en dégager.

Passons sur les déclarations à l’emporte-pièce de personnages comme Fidel Castro, qui n’a trouvé rien de mieux que s’en prendre au « chaos politique et au traitement humiliant infligé aux chefs d’État et de gouvernement, aux ministres et aux milliers de représentants des mouvements sociaux », tandis que son pays s’opposait à la déclaration politique préparée par les grandes puissances. Nicolas Sarkozy qui, comme à l’accoutumée, s’est dépensé sans compter a voulu voir un accord « imparfait » mais « significatif ». Très réaliste, Jean-Louis Borloo a relevé l’« incroyable décalage entre les convictions affichées, la prise de conscience, les décisions françaises et européennes et la réalité du reste du monde ». À certains moments, on a pu avoir la sensation d’une presque alliance entre la Chine et les États-Unis, les deux plus gros pollueurs de la planète. Au final, tandis que les pays émergents comme le Brésil tentaient de s’imposer comme une troisième force, c’est la Chine qui a empêché des engagements concrets, Barack Obama se montrant, comme d’habitude, fort prudent. En tout cas, l’avenir reste à écrire.

En revanche, on peut se poser des questions sur la philosophie ambiante. Nous vivons dans un monde où l’on aime se faire peur. Il ne s’agit certes pas de nier les problèmes, mais on peut tout de même se demander si l’homme du XXIe siècle, à force de manier le principe de précaution et de baigner dans le catastrophisme, n’en perd pas sa vitalité et sa raison. Deux exemples, illustrés par des livres, semblent le montrer. Le réchauffement climatique et les énergies de substitution sont brocardées dans CO2, un mythe planétaire et L’imposture. Pourquoi l’éolien est un danger pour la France, l’un et l’autre sortis aux éditions du Toucan — et préfacés par Valéry Giscard d’Estaing. De même, si certains se penchent sur la Grippe A (H1N1). Tout savoir. Comment s’en prémunir (Fayard), d’autres dénoncent H1N1. La pandémie de la peur (Xénia).

Enfin, les appels aux restrictions et au retour en arrière soulèvent des problèmes moraux. Voilà pourquoi L’Osservatore romano a insisté sur les appels de Benoît XVI en faveur d’une écologie « orientée par la notion de développement intégral de la personne humaine » face à un « éco-centrisme » qui « prétend résoudre les problèmes climatiques – où règne une grande confusion – à travers la dénatalité et la désindustrialisation, plutôt qu’à travers la promotion de valeurs qui rendent sa dignité originelle à l’individu ». L’homme de demain va-t-il choisir de se recroqueviller sur lui-même ?