Après son cuisant échec au referendum de dimanche où il s’était impliqué personnellement, battu par près de 60% des électeurs italiens, Matteo Renzi a annoncé sa démission. Outre un revers politique propre à la péninsule qui torpille un projet national de réforme constitutionnelle, ce désaveu vis-à-vis d’un représentant de la classe dirigeante européenne est un nouveau coup porté à l’Europe : ce séisme démocratique italien intervient après la crise grecque de 2015, mais surtout après le Brexit, en cette année 2016 qui a vu un morceau entier commencer à se détacher de l’édifice supranational de Bruxelles.
Désormais, une nouvelle phase d’instabilité se manifeste dans la troisième économie de la zone euro, dans un contexte international où les mouvements « populistes » ont le vent en poupe, tant en Italie même, que dans la plupart des autres pays de cette Europe malade et fragilisée. Sous le regard de Moscou et de Washington, Bruxelles sent sa situation vaciller, et son avenir lui échapper peu à peu.