Que sait-on de la conscience chez le fœtus ? - France Catholique
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Que sait-on de la conscience chez le fœtus ?

Divers travaux scientifiques indiquent que le fœtus développe très tôt la conscience de son environnement. Des conclusions que le législateur devrait prendre en compte avant de modifier la Constitution.
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Des chercheurs étudient le moment d’apparition de divers marqueurs associés à la conscience primaire chez le fœtus et le nouveau-né. 

© Lazaro Rodriguez / pexels

Pour un grand nombre d’idéologues, c’est la mère qui décide si le fœtus qu’elle porte est un être humain et deviendra son enfant ou pas. Ce nominalisme [il n’y a pas de réalité en dehors de la volonté humaine qui est infinie et toute-puissante, NDLR] pervertit nos mentalités, évacue le questionnement philosophique, l’expérience vécue et la donne scientifique. L’homme revendique abusivement une totale maîtrise de sa propre essence. La volonté d’inscrire un droit à l’avortement dans la Constitution découle de cette ambition prométhéenne.

Tout indique pourtant que la plus grande prudence devrait s’imposer en cette matière. D’autant que plusieurs publications scientifiques récentes viennent perturber cette posture simpliste. Nos contemporains préfèrent parler de conscience plutôt que d’âme, notion d’ordre métaphysique. Devenue l’objet des neurosciences et des sciences cognitives et comportementales, la conscience est réduite à des mesures, des modélisations et des données statistiques. Mais, même ainsi, elle révèle quelque chose de l’être humain, et donc de son âme.

Les réseaux de la conscience

Depuis plusieurs décennies, des chercheurs étudient le moment d’apparition de divers marqueurs associés à la conscience primaire chez le fœtus et le nouveau-né – c’est-à-dire la conscience de son environnement. Un article publié en 2023 par un collectif international de savants fait le point sur ces recherches, en opérant la synthèse de plus d’une centaine de publications scientifiques (Consciousness in the Cradle : on the Emergence of Infant Experience, à lire sur le site Cell.com). Les chercheurs emploient divers outils non invasifs pour mesurer la conscience primaire chez le fœtus et chez les grands prématurés nés avant 32 semaines de gestation : des électroencéphalogrammes pour capter les données neuronales, des magnéto-encéphalogrammes pour enregistrer l’activité cérébrale, la spectroscopie qui mesure l’utilisation de l’oxygène dans les différentes parties du cerveau, l’imagerie produite par la résonance magnétique qui décrit la topographie du cerveau.

Leurs travaux portent notamment sur les réseaux de connectivité thalamocorticale du cerveau – communs au cortex et au thalamus, c’est-à-dire à l’écorce et aux couches profondes du cerveau. Il apparaît que ces réseaux, considérés comme nécessaires à la conscience, sont formés dès les premières phases de développement du fœtus. Certains savants en concluent que la conscience fœtale est déjà présente – mais pas tous. Ces réseaux sont résolument actifs autour des 25 semaines de gestation.

Dynamique évolutive

La conscience primaire s’avère en expansion continue, et sa présence est unanimement attestée pendant le dernier trimestre de grossesse. Par exemple, la perception des sons est effective au plus tard à la 35e semaine. La vision se développe après la naissance, l’enfant pouvant distinguer les couleurs après 2 mois. La perception de l’espace vient plus tard, à partir du 6e mois. Cette dynamique évolutive conduit à repousser dans les premiers instants de la vie embryonnaire l’événement qui marque le commencement d’une existence humaine. C’était déjà la position de Jacques Testart et de Jérôme Lejeune.

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