Un alourdissement inquiétant de la fiscalité, une réglementation étouffante, un traitement inégalitaire par rapport aux autres catégories sociales : les professions libérales se rebellent à leur tour contre le régime socialiste. Et voilà un nouveau front qui s’ouvre face au gouvernement Hollande-Ayrault.
L’Union nationale des professions libérales (UNAPL) a lancé dimanche une mobilisation nationale appelée d’un nom significatif, « les asphyxiés »… Avec une pétition intitulée « les métiers de la vie, moi, j’y tiens », et des pancartes « les métiers de la vie en danger » notamment dans les cabinets médicaux, cette organisation interprofessionnelle envisage une fusion avec le combat déjà engagé par les artisans pour leur survie.
Les avocats ont constaté une baisse moyenne de 10 à 12% de leurs revenus pour l’année 2013. Cette profession demande aujourd’hui un élargissement de son « périmètre d’action ». Le bâtonnier de Paris réclame la création du métier d’avocat en entreprise avec la possibilité d’exercer en même temps en cabinet, comme cela se fait en Allemagne. A l’heure de l’Europe, un assouplissement de la réglementation française serait sans doute bienvenue…
Conjointement avec la Confédération des syndicats médicaux français, plusieurs représentants des professions libérales n’excluent pas de manifester dans la rue. Trois revendications les motivent : d’abord ils s’élèvent eux aussi contre la frénésie fiscale du régime socialiste, en particulier contre une progressivité accrue de la Contribution sociale généralisée (CSG) – une des pistes de la fameuse réforme fiscale lancée à la hussarde par Jean-Marc Ayrault sans même prévenir ses propres ministres… D’après le président des syndicats médicaux, on pourrait aller jusqu’à imposer un quadruplement de la CSG pour les professionnels libéraux… En outre, la cotisation foncière des entreprises, qui a remplacé la taxe professionnelle, pourrait être augmenté de 40% également pour les 4/5èmes des professionnels libéraux au titre de « bénéfices non commerciaux »…
Deuxième cactus, les retraites : les « libéraux » souhaitent préserver les 21 milliards d’euros de réserves de leurs caisses complémentaires, sur lesquels le gouvernement semble bien loucher dangereusement, en en désignant d’autorité le directeur général… En outre, ils constatent que le volet « pénibilité » n’a pas été accordé à plusieurs catégories d’entre eux, comme les médecins anesthésistes. Le régime veut-il désormais opérer sans anesthésie certaines élites professionnelles pour ses réformes ?
Enfin, les 750.000 professionnels libéraux s’indignent de ne pas être représentés dans les négociations et dans les accords sociaux, alors qu’ils font travailler un million de salariés et représentent 25% du secteur marchand tout en constituant un puissant secteur d’activité. Une force vitale qui vaut bien la sinistre créativité fiscale des fonctionnaires aujourd’hui au service de l’Etat-PS…
Denis LENSEL