En atteignant 12% des intentions de vote et en faisant un – relatif – « tabac » dimanche dernier à Stalingrad – à Paris Place Stalingrad – sur le thème héroïque d’une « France insoumise » en période d’agit-prop, de grèves et de manifs virulentes devant une foule enthousiaste entonnant l’Internationale, Jean-Luc Mélenchon commence à faire de l’ombre et à faire peur à ses camarades moins entreprenants du Parti communiste français. Désormais, presque marginalisé au sein du « Front de Gauche », le dirigeant du PCF Pierre Laurent, avec ses lunettes de prof se trompant d’estrade, a plutôt l’air d’un enfant sage égaré dans une bande de banlieusards turbulents qui l’ignorent, quand ils ne le bousculent pas. Dorénavant, dans la perspective des prochains scores électoraux, en guise de grand méchant loup, c’est la peur du grand Mélenchon qui l’emporte chez le dirigeant communiste, qui a peur de se voir balayé demain, de çà, de là, comme une feuille morte, par un effet de souffle électoral raflant les voix de la Gauche radicale.
Même si les petits camarades de la CGT ont assez bien réussi à occuper le terrain à tous les sens du terme, et à faire le devant de l’actualité, des pompes à essence aux centres de recyclage des déchets urbains, avant… les inondations, les cadres de l’appareil communiste, en bout de piste depuis la fin du socialisme mitterrandien, ont du mal à redécoller dans les sondages : c’est pourquoi ils regardent de travers l’envol médiatique du phénomène Mélenchon, qui pourrait bien créer une surprise déstabilisatrice, à l’heure de tournants et de remous politiques imprévus…, non seulement pour le PS de François Hollande, mais aussi pour un PCF en voie de muséification, à l’heure du 80ème anniversaire du Front populaire de 1936…
