Cérémonial de la Sainte Messe à l’usage ordinaire des paroisses, suivant le missel romain de 2002 et la pratique léguée du rit romain, - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Cérémonial de la Sainte Messe à l’usage ordinaire des paroisses, suivant le missel romain de 2002 et la pratique léguée du rit romain,

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« Encore un livre sur la messe ! » soupireront certains. D’autres seront tentés de s’arrêter à la minutie des explications données sur chaque rubrique et ne voir là que coupages de cheveux en quatre et querelles de spécialistes. En réalité, il s’agit de beaucoup plus que d’un commentaire des rites de la messe à l’usage des cérémoniaires. C’est un peu un pari sur la possibilité d’une réforme de la réforme, selon le mot de Benoît XVI. La situation actuelle de la liturgie, au moins en France, est loin d’être stabilisée : on a d’une part la forme dite ordinaire du rite romain, qui continue de fluctuer au gré des célébrants, des équipes liturgiques et autres « acteurs », lesquels répugnent par principe à toute remise en ordre et n’en soupçonnent même pas l’importance et, d’autre part, on assiste à une montée en puissance de la forme « extraordinaire », qui marque des points dans bien des cas, non par une conviction de fond en faveur de la liturgie traditionnelle, mais parce que, là au moins, on est à peu près préservé des abus, de la désacralisation rampante et des improvisations en tout genre.

Or, si l’Eglise continue à considérer comme l’expression normale de sa prière le missel de 1969, précisé et complété en 2002, c’est que le rite qui y est décrit a une valeur spirituelle incontestable et qu’elle est autre chose qu’une pâte à modeler, ou un prétexte à variations. Mais la difficulté souvent rencontrée par ceux-là mêmes qui sont prêts à suivre fidèlement les indications du missel, c’est qu’à vouloir s’en tenir à la lettre des textes, comme s’il s’agissait d’un commencement absolu, on méconnaît qu’ils sont porteurs d’une histoire, on croit qu’ils ont rendu caduques des usages qui n’y sont pas mentionnés, mais qui sont parfaitement autorisés, on risque souvent de trancher maladroitement entre plusieurs possibilités dont on ne voit pas la raison d’être, etc… L’indication très discrète parue dans l’Institutio Generalis Missalis Romani (n.42), comme quoi on aura intérêt à se référer à la « pratique léguée  du rite romain », a sur ce point un effet libérateur, elle nous permet de situer ces prescriptions dans la durée, de voir les inflexions voulues par la réforme, en même temps que la profonde continuité entre les différentes formes du rite romain.

S’il doit y avoir demain une renaissance de la liturgie catholique, elle devra partir de là.

L’intérêt appréciable du travail de MM Mutien et Freeman est de nous donner un matériau très riche pour tâcher de nous y retrouver dans les rites de la messe actuelle et de pouvoir célébrer le culte eucharistique sans a priori contre le missel de 2002 et en conservant au sacrifice de la messe toute l’aura de soin et de respect qui convient à un si grand mystère. On peut espérer qu’il aide à faire disparaître bien des mauvaises habitudes héritées des temps difficiles que nous avons connus. On peut espérer qu’il aide à rallier ceux qui sont tentés de désespérer de la réforme conciliaire, parce qu’ils n’ont jamais vu qu’elle puisse s’allier avec la beauté et l’adoration.


André Philippe M. MUTEL et Peter FREEMAN, Cérémonial de la Sainte Messe à l’usage ordinaire des paroisses, suivant le missel romain de 2002 et la pratique léguée du rit romain, Préface de Mgr Marc Aillet ; Artège 2010