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Récit splendidement sobre pour rendre compte de l’événement le plus surprenant et le plus fécond de toute l’Histoire ! Saint Luc cependant insiste sur cette virginité impensable de la ‘visitée’ par l’Ange Gabriel : il parle « (d’)une jeune fille », et ajoute ‘vierge’ alors que la seule expression ‘jeune fille’ indique qu’elle a en effet gardé sa virginité. Il était utile d’ainsi ‘doublonner’, car ce point ne pouvait que susciter l’ironie, le doute, le rejet ! Comment, vous osez prétendre que cette jeune fille a pu être enceinte par l’action du seul Esprit-Saint ? Combien à travers les âges ont refusé de ‘croire’ l’évangéliste, pris pour un simple d’esprit ou bien et pire pour un imposteur. Aujourd’hui, les chrétiens sont traités en minus habens parce qu’ils ont accepté ce fait ! Quelle importance … Nous savons, et ce savoir nous suffit, pas besoin des appréciations de ceux qui n’y entendent rien, qu’il fallait absolument qu’elle soit mise enceinte par cette action créatrice qui fait en toute réalité de l’enfant qu’elle va mettre au monde un « Fils humain du Père » comme le Verbe éternel est de toute éternité « Fils divin du Père ».

Est-ce, chez saint Luc, une façon d’indiquer que la jeune fille en question désirait rester dans cet état ? Comment le savoir ? Ce qui compte d’abord c’est son ‘Fiat’, son ‘accord’ donné sans hésitation : il s’agit de la « Volonté de Dieu » qui demande une réponse claire et indubitable. Alors Marie dit oui sans cependant comprendre comment cela qui vient de lui être annoncé puisse s’accomplir. Reste également qu’il comprend ici ce qu’avait annoncé le prophète Isaïe : « La jeune fille est enceinte, elle enfantera d’un fils dont le nom sera ‘’Dieu avec nous ‘’ »

D’innombrables pages ont été écrites à ce sujet : vain serait aujourd’hui d’espérer pouvoir les égaler, on ne peut que se réjouir de cette abondance, de cette richesse spirituelle ! Jamais le nombre des admirateurs et des fervents de Marie ne sera trop élevé ; le nombre de ceux qui recourent à son amour et qui le chantent alors qu’ils connaissent la déréliction, le tourment d’être pécheur à moins que ce ne soit celui des douleurs du corps, des inquiétudes ou des orages ou des désespoirs de l’esprit, des souffrances aveuglantes de l’âme : Marie sait tout soigner de ce que ne peuvent guérir les médecins.

J’ai lu ce matin un passage tiré de l’œuvre du Cardinal Pierre de Bérulle, l’un des plus hauts noms de l’école française de spiritualité : admirable ! Il porte naturellement sur Marie, la toujours vierge, cachée en ce lieu de rien du tout qu’est Nazareth : « … Dans ce petit lieu, il y a une maisonnette qui enclôt un trésor du ciel et de la terre et le secret amour du Père éternel au monde. Et dans ce petit lieu, il y a une vierge plus grande que le ciel et la terre ensemble, vierge choisie de Dieu pour comprendre l’incompréhensible. Il y a une vierge qui a plus de grandeur et de lumière qu’il n’y en a ni à Rome, ni à Athènes, ni parmi les hommes ni parmi les anges. Il y a une vierge qui se nomme Marie, et qui, selon son nom, est un abîme de grâce, un océan de grandeurs et un monde de merveilles. C’est cette vierge que Dieu regarde et elle regarde Dieu : c’est cette vierge à laquelle Dieu envoie son ange. »