À chacun sa vérité ? - France Catholique
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Padre Pio, ses photos inédites
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À chacun sa vérité ?

L’Église elle aussi a subi les assauts du relativisme. Certains clercs y ont même succombé. Mais le Magistère a tenu bon.
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Il n’est pas exagéré de dire que les Occidentaux entretiennent des relations de plus en plus distendues avec la vérité.

Il y a d’abord ce relativisme banal, quotidien, qui se manifeste dans des expressions toutes faites : « Je vais vous dire ma vérité » ou « C’est ta vérité, mais ce n’est pas la mienne ». Ces phrases nous habituent à tenir la vérité pour ce qu’elle n’est pas, à savoir flexible et variable.

Car s’il existe des croyances diverses et contradictoires entre elles, il ne peut en revanche pas exister de vérités contradictoires. Si deux personnes croient des choses contradictoires, alors, nécessairement, l’une des deux se trompe. Rappelons ici que ce qui rend nos croyances vraies ou fausses, ce n’est pas notre degré de sincérité, c’est le réel. Et le réel est impitoyable : il obéit au principe de non-contradiction, formulé par Aristote : une chose ne peut pas être et ne pas être en même temps et sous le même rapport.

La galopante secte « wokiste »

Faire fi de ce principe, c’est s’exposer à de fatales déconvenues. C’est la manifestation d’une pathologie intellectuelle qui ne cesse de gagner du terrain, puisqu’elle s’attaque désormais à des secteurs qu’on croyait à jamais préservés : la biologie et même – bientôt – les mathématiques !

De fait, il est à présent assez largement considéré comme une « question de point de vue » de savoir si un embryon est un être humain ou non ; tout dépend s’il existe un « projet parental » à son propos : si oui, c’est quelqu’un. Si non, ce n’est personne.

Quant aux mathématiques, elles commencent à faire l’objet d’attaques de la part de la galopante secte « wokiste » : la rigueur implacable de la logique mathématique ne serait qu’un instrument d’intimidation entre les mains du patriarcat blanc occidental. Les « éveillés », woken, n’auraient donc aucune raison de s’y plier. Ce serait vrai « pour nous », vieux réactionnaires logocentriques, mais pas « pour eux ».

À défaut de solution-miracle pour sortir l’Occident d’une telle errance, essayons au moins de comprendre ce qui nous est arrivé.

Le mal vient de loin. Il a progressé par vagues. La première vague, à la fin du XVIIIe siècle, fut celle du scientisme – doctrine selon laquelle il n’existe pas d’autres vérités que celles des sciences dures. Thèse qui, signalons-le au passage, se réfute elle-même, puisqu’elle n’est pas une affirmation de la science ! Tout le reste – la métaphysique, la religion – se trouvait ravalé au rang de préjugés, voire de superstitions.

Puis vint la deuxième vague, celle du kantisme : la science elle-même est censée ne pas atteindre le réel, mais n’être qu’une mise en forme des phénomènes par l’esprit humain. Ajoutez à cela une pincée d’évolutionnisme et d’historicisme, vous obtenez l’idée que la vérité est relative aux époques et que, dans le fond, toutes les « visions du monde » se valent.

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