Pape François et Frère Soleil - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Pape François et Frère Soleil

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Le nouveau Pape élu par le Conclave le 13 mars dernier a choisi le nom de François, sans numéro, étant le premier à porter ce patronyme. Tout de suite, les commentateurs ont indiqué que ce nom avait été adopté par le Souverain Pontife en référence à saint-François d’Assise (1181-1226), canonisé dès 1228, fondateur de l’Ordre des Frères mineurs, couramment appelé Ordre franciscain.

Lors de la conférence de presse donnée le 16 mars suivant, le Pape François a confirmé cette interprétation et indiqué les circonstances y ayant conduit. « Durant l’élection, j’étais à côté de l’archevêque de Sao Paulo Claudio Hummes, un grand ami. Quand les choses sont devenues dangereuses, il m’a réconforté. Quand les votes ont atteint les deux tiers, il m’a serré dans ses bras et embrassé et m’a dit : Et n’oublie pas les pauvres ! ». C’est alors que le nouveau Pape a pensé à François d’Assise qui a voué sa vie à la lutte contre la pauvreté. « Je voudrais une Église pauvre, pour les pauvres » a-t-il enchaîné avant d’ajouter : « François est le nom de la paix, et c’est ainsi que ce nom est venu dans mon cœur ».

C’est donc un nom qui est en soi un programme caractérisé par les termes sur lesquels repose la spiritualité franciscaine: la prière, la joie, la pauvreté, l’évangélisation et le respect de la Création. Il semble bien d’ailleurs que ce soit cette dernière exigence qui, chez François d’Assise, emporte toutes les autres. C’est en effet parce qu’il voulait passer sa vie à aimer toute la Création qu’il s’est fait pauvre, qu’il a annoncé un message de joie, d’espoir et d’amour et qu’il a voulu porter la paix à tous.

Deux passages de la vie de saint François sont particulièrement éclairants à ce sujet.

Tout d’abord, le miracle du loup de Gubbio, rapporté par les Fioretti, raconte comment les habitants de cette petite ville d’Ombrie avaient peur d’un loup rodant dans les environs et que le saint, allant à sa rencontre, le convertit à la sagesse en lui disant : « Frère Loup, je te commande, au nom de Jésus-Christ, de me suivre maintenant sans rien craindre, et nous allons conclure cette paix au nom de Dieu », si bien que les habitants adoptèrent le loup et le nourrirent. C’est manifestement en référence à cet histoire que saint François est devenu le patron des louveteaux, branche enfantine du scoutisme, dont la loi prescrit : « Le scout voit dans la nature l’œuvre de Dieu, il aime les plantes et les animaux ».

Ensuite, et dans le prolongement de cet épisode, se situe le Cantique des Créatures, sorte de testament poétique de saint François, écrit à l’extrême fin de sa vie en 1225 et qui résume tout l’engagement de son existence. Il faudrait le relire en entier mais on peut en extraire quelques strophes éclairantes : « Loué soit Dieu, mon Seigneur, à cause de toutes les créatures, et singulièrement pour notre frère messire le soleil, qui nous donne le jour et la lumière! Il est beau et rayonnant d’une grande splendeur, et il rend témoignage de vous, ô mon Dieu ! »; « Loué soit mon Seigneur, pour notre mère la terre, qui nous soutient, nous nourrit et qui produit toutes sortes de fruits, les fleurs diaprées et les herbes ! ».

Ce n’est donc pas par hasard que le Pape Jean-Paul II a proclamé François d’Assise, par la Lettre apostolique Inter sanctos praeclarosque viros, patron de ceux qui se préoccupent de l’écologie. On sait à quel point ce souci fut celui du Pape Benoît XVI.

On peut penser qu’il en sera de même du Pape François, au sein d’un triptyque associant pauvreté, paix et respect de la Création qu’il aura à cœur de faire partager à tous les chrétiens et, au-delà, à tous les hommes de bonne volonté et à ceux qui les gouvernent.