IL N’Y A PAS DE RACCOURCI - France Catholique

IL N’Y A PAS DE RACCOURCI

Chronique n° 247 parue dans F.C.-E. – N° 1534 – 7 mai 1976

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C’est un fait que les sectes se multiplient, que leur audience s’accroît, que des gens de plus en plus nombreux, appartenant souvent à des milieux de haute éducation, s’en font les prosélytes1. On est étonné, quand un procès les fait apparaître au grand jour ou quand ils viennent s’expliquer à la télévision, de trouver des fanatiques, certes, mais raisonnant, l’air sensé, ayant réponse à tout, parce qu’en effet ils ont pensé à tout et que le système auquel ils ont adhéré leur semble vraiment éclairer leur propre mystère et celui du monde où ils sont et que nous partageons avec eux. Même dans les vieilles et vénérables religions dotées de tout leur appareil intellectuel, théologique, moral, même dans les Églises, même dans les monastères, il y a des sectes, appelées autrement, groupes volontiers qualifiés d’« expérimentaux » parce que la science a consacré le prestige du langage expérimental, même si dans ce cas le langage recouvre des réalités sans rapport avec la garantie scientifique, loin de là. Le problème est : pourquoi des sectes ? Besoin spirituel, dit-on. Mais vue de près, la spiritualité en question, c’est du bazar. Peut-être alors est-ce cela que l’on cherche ? Peut-être notre époque de self-services et de prisunics a-t-elle besoin de spiritualités de bazar, de même que l’œil contemporain préfère la bande dessinée à Fra Angelico ? Mais non. Il ne faut pas mépriser notre temps, qui a fait et continue de faire de si grandes choses. Qu’on lise, de l’astronaute Edgar D. Mitchell, chef de l’expédition Apollo 14 et sixième homme à avoir marché sur la lune, la méditation sur « l’espace intérieur » qu’il vient de publier2 dans un livre collectif où j’ai d’ailleurs collaboré aussi (a)3. Dans un récent article (b)4, j’ai supposé que le premier essor de la science, œuvre de la Grèce antique, fit faillite à cause de son impuissance à regarder en face l’irrationalité de l’homme et de l’univers, impuissance qui poussa les Anciens à chercher des solutions non rationnelles au problème de leur destinée. Je notais que cette idée, exprimée pour la première fois par l’helléniste Gilbert Murray dans un esprit stoïcien (l’homme antique n’a pas eu les nerfs assez solides pour accepter la vérité, qui est triste, selon le mot de Renan5), pouvait avoir un sens bien différent, le bon, selon moi : la vérité n’est pas « triste », non, simplement elle ne peut être atteinte par la raison humaine claire et limpide, comme le rêvèrent en vain les Grecs. Une science « claire et limpide » est par essence vouée à l’échec, comme la physique l’a reconnu la première en intégrant dans ses calculs l’inexplicable, le non-causal (probabilités, incertitudes, quanta, etc.). En voici un exemple. La physique admet que dans une même parcelle d’uranium, certains atomes se désintégreront dans la seconde qui suit, d’autres, pourtant identiques aux premiers, dans un milliard d’années, sans qu’il y ait de raison à cette différence. Que le lecteur comprenne bien ce que veut dire le physicien ! Le physicien ne dit pas : « Il y a entre les atomes qui se désintègrent en ce moment même et ceux qui se désintégreront dans un milliard d’années une différence que je ne vois pas », mais bien (c’est une démonstration de John von Neumann) : « Il n’y a réellement pas de différence. » Je sais ! on aura envie de discuter, de trouver des preuves logiques qu’on ne peut parler ainsi, qu’il y a forcément une raison pour que, de deux événements identiques, l’un se produise maintenant, l’autre dans dix millions de siècles. Mais toutes ces discussions ont été faites et refaites mille fois depuis cinquante ans, toutes les raisons examinées sous toutes les faces par des milliers de savants (c’est la fameuse discussion dite des variables cachées), et la conclusion est qu’il faut, pour que les choses soient telles qu’on les voit, qu’il n’y ait pas de variables cachées. On a pris son parti de l’irrationnel6. Descendons de ces abstractions. Je crois que les sectes répondent à une terreur secrète : celle qui saisit les hommes à mesure qu’ils découvrent l’immensité du monde et de son mystère : ils ne peuvent supporter que les choses et eux-mêmes soient si complexes, si incompréhensibles ; il leur faut une explication simple, accessible au plus humble, ne requérant aucun effort7. Le succès du marxisme et de la psychanalyse s’expliquent ainsi. Le marxisme délivre l’homme moderne de la terreur du futur : un prophète lui a expliqué une fois pour toutes ce que serait ce futur, il n’a plus, comme on dit, à s’en faire. Marx a génialement laïcisé la fonction du prophète juif. Il a supprimé Dieu, mais quant au reste, rien ne le distingue de Jérémie (sauf évidemment qu’il s’est trompé !). De même, Freud a délivré l’homme moderne du mystère de l’homme : « Ah ! ce n’était que cela ! » Je ne sais si c’est une idée originale, mais il semble que Marx et Freud sont les derniers grands hérésiarques juifs. Ils doivent tout à leur foi rejetée. Le juif du Deutéronome était délivré, non certes de la crainte, mais de l’inquiétude : en toutes circonstances, il savait quoi faire et quoi croire. Il le savait grâce à un lien terrible et sacré avec la transcendance divine. Marx et Freud ont imaginé des systèmes se passant (enseignant qu’ils se passent) de ce lien transcendant8. Les autres sectes, avec moins de succès, font les mêmes promesses. La science n’est pas pour rien dans leur pullulement, loin de là, car elle effraie par sa complexité accessible seulement aux compétents, et par sa puissance ressentie comme une sorte d’esclavage. Elle encourt une autre responsabilité par sa nature même, qui tend à tout expliquer, quoique d’une façon inaccessible au non-spécialiste. Or l’homme sent bien que même au-delà de son ignorance, tout n’est pas explicable. Son mystère l’effraie mais avec raison il y tient. Aussi est-il reconnaissant à ceux qui en admettent la réalité tout en lui en fournissant une clé (truquée). Il y a complicité objective, comme disent les marxistes, entre une science qui nie aveuglément le mystère et les marchands de fausses clés9. Sur le fronton de son temple à Delphes, Apollon avait fait graver deux maximes qui maintenant nous paraissent énigmatiques. « Connais-toi toi-même », et « Rien de trop ». Il me semble que si l’on avait toujours appliqué et médité ces maximes, l’histoire aurait pris un autre cours. « Connais-toi toi-même » : c’est-à-dire rappelle-toi que tu es un homme, rien de moins, mais « rien de plus ». Tu es un homme. Tu n’es pas Dieu (« Ne cherche pas à devenir Zeus », précise Pindare). Notre mystère existe. De lui naît notre angoisse d’être. La clé de notre mystère aussi existe. Mais elle n’est qu’en partie entre nos mains. On le sait depuis le Sinaï. De là naît notre dépendance, usurpée par les sectes et les idéologies. Aimé MICHEL (a) Le livre des pouvoirs de l’Esprit (ouvrage collectif, sous la direction de Roger Masson, avec notamment MM. Davy, l’astronaute Edgar Mitchell, les Prs Rémy Chauvin, Jean Varenne, L.-V. Thomas, Kurt Hruby, Jean During, etc.), édité par CAL, 114, Champs-Élysées, Paris 8e. (b) F.C.-E. n° 1533, 30 avril. Chronique n° 247 parue dans F.C.-E. – N° 1534 – 7 mai 1976 [|Capture_d_e_cran_2014-11-10_a_12-28-10.png|]
Notes de Jean-Pierre ROSPARS du 14 septembre 2015

 

  1. Aimé Michel en évoquant les sectes actuelles reprend le fil de son raisonnement commencé dans la chronique n° 246, Les ruines d’Athènes – L’effondrement de la civilisation antique et l’irrationnel dans la Nature, mise en ligne la semaine dernière. Il y fait un parallèle entre notre époque et les derniers siècles de l’antiquité où « les hommes se mirent à préférer les sectes bizarres, les grigris, la divination, la magie, la spéculation sur les rêves, les ésotérismes fabriqués de toutes pièces par des charlatans ».
  2. Edgar D. Mitchell était le chef de la mission Apollo 14 en février 1971. Il fut le sixième homme à marcher sur la Lune. Dans une autre chronique (n° 335, L’homme ce coureur d’infini, publiée dans La clarté au cœur du labyrinthe, Aldane, Cointrin, 2008), Aimé Michel écrit « l’astronaute Edgar Mitchell, que je connais, a trouvé son âme en découvrant la terre vue de l’espace. Il a été saisi par le sentiment écrasant du sacré, qui depuis l’habite. Il l’a souvent écrit, et vit en conséquence. » (p. 470). Ce « sentiment écrasant » ne serait peut-être pour moi que de l’encre sur du papier si je n’avais assisté à un exposé d’Edgar D. Mitchell lors d’une conférence sur l’astronautique dans les années 80. Il y présenta une série de diapositives saisissantes prises lors des dernières missions Apollo (diapositives qui justifieraient à elles seules les dépenses du voyage) : solitudes glacées, Terre lointaine, LEM disparaissant à l’horizon, effroi devant l’abîme… Elles restent gravées dans ma mémoire car elles me communiquèrent ce sentiment. Il termina son exposé ex abrupto par un « Les pas de l’homme sur la Lune sont moins importants que les pas de Dieu sur la Terre ». Dans le texte cité, Mitchell écrit : « Pour moi, le fait de voir notre planète de l’espace fut un évènement ayant quelques-unes des qualités traditionnellement attribuées à une expérience religieuse. » « Ma première impression à l’instant où je regardai la terre fut son incroyable beauté, que même les photos les plus spectaculaires n’arrivent pas à rendre. C’était une vue majestueuse : un splendide joyau bleu et blanc suspendu dans un ciel de velours noir. Avec quelle tranquillité et quelle merveilleuse harmonie il semblait s’insérer dans le modèle d’évolution qui guide l’univers ! En un moment d’extase, la présence du divin devint presque palpable, et je sus que la vie dans l’univers n’était pas seulement un accident issu des mécanismes du hasard. Cette connaissance me parvint directement de manière noétique. Cela n’avait rien à voir avec un raisonnement discursif ou une abstraction logique. C’était une connaissance expérientielle, obtenue par une conscience subjective personnelle, mais chaque détail était et est encore aussi réel que les données objectives sur lesquelles le programme de navigation ou le système de communication étaient basés. C’était clair et net : l’univers avait une signification et une direction. Ce n’était pas perceptible par les organes des sens, mais c’était cependant présent : une dimension invisible derrière la création visible qui lui donne un dessein intelligent et apporte un sens à la vie. » (Le livre des pouvoirs de l’Esprit, op. cit., p. 177-178). Avant d’être reproduit dans le livre cité par Aimé Michel, ce texte servait d’introduction à un ouvrage collectif intitulé Psychic Exploration (Putman, New York, 1974). Il se présente donc comme une défense et illustration de la parapsychologie. Mitchell y explique comment sa déception à l’égard de la théologie et de la philosophie le conduisit à s’intéresser à cette discipline controversée et à effectuer un test de perception extrasensorielle (E.S.P.) durant son voyage vers la lune (voir la chronique n° 44, L’étrange expérience d’Apollo XIV, 05.10.2009). À son retour, il fonda à Palo Alto en Californie un Institut de sciences noétiques, c’est-à-dire de l’esprit et de la conscience. (Mitchell explique que le terme noétique « vient de la racine grecque “nous”, signifiant “esprit”. Dans son acceptation courante, “noétique” renvoie à une approche purement intellectuelle. Mais Platon a parlé de la connaissance noétique comme de la plus haute forme de savoir : une connaissance directe ou compréhension des vérités éternelles, qui surpasse les mécanismes discursifs normaux du raisonnement logique et intellectuel. », pp. 175-176).
  3. Cet ouvrage collectif publié en 1976 est un dictionnaire de 400 termes consacré aux « pouvoirs de l’esprit » accompagné de neuf longs articles. Aimé Michel y a rédigé l’un d’eux sur « Le mysticisme », ainsi que trois courts articles qu’il signa de ses initiales intitulés « Antiquité classique », « Calculateur prodige » et « Poltergeist », et peut-être quelques autres qu’il ne signa pas.
  4. Il s’agit de la chronique Les ruines d’Athènes signalée en note 1. Aimé Michel y propose l’hypothèse suivante : « Si l’homme antique n’a pas pu se satisfaire de la science grecque, c’est peut-être, non par suite d’un effondrement nerveux, mais bien parce que la science grecque a échoué, comme la nôtre risque encore de le faire, devant la réalité de l’irrationnel dans l’homme et dans la nature. La raison humaine n’est pas la culmination de toute pensée possible. Certaines choses existent qui la dépassent et la dépasseront à jamais, et ces choses-là nous entourent, et nous les devinons. »
  5. En fait Ernest Renan (1823-1892) a formulé cette idée de manière interrogative : « Je n’ai jamais dit que l’avenir fût gai. Qui sait si la vérité n’est pas triste ? » Dialogues philosophiques, Calmann-Lévy, s.d., p. 100.
  6. Cette réflexion reprend et prolonge celle déjà exprimée deux ans auparavant dans la chronique n° 168, La singularité de l’homme – De Jacqueline de Romilly à l’irrationnel dans la nature (10.01.2011) que j’invite le lecteur à relire pour mieux comprendre celle-ci. Sa formulation est volontairement provocante tant le mot « irrationnel » a pris de nos jours une connotation négative (synonyme d’impossible, d’irréel) et péjorative (synonyme d’ignorance et de crédulité). Ici, il ne faut pas l’entendre d’abord comme ce qui est contraire à la raison humaine mais comme ce qui est au-delà d’elle. C’est là un thème central de la pensée d’Aimé Michel, empruntée comme d’autres à Pascal : « Notre esprit tient dans l’ordre des choses intelligibles le même rang que notre corps dans l’étendue de la nature. » (cité dans n° 326, L’amour n’est pas une erreur de la nature – Nous cherchons librement notre achèvement dans un monde infiniment compliqué, 03.03.2014 ; j’y ai indiqué en note 5 plusieurs chroniques antérieures où cette idée est développée). C’est une idée qui fait depuis quelques années lentement son chemin chez certains scientifiques, surtout physiciens, comme Pierre Auger, René Thom, Bernard d’Espagnat, Hervé Zwirn… mais sans obtenir la large reconnaissance qu’elle mériterait. Aimé Michel n’a eu de cesse d’illustrer ce thème par de multiples exemples qui, en renvoyant à l’échelle des niveaux cognitifs, infra-humain, humain, supra-humain, établit un lien entre plusieurs de ses thèmes de réflexion favoris : le comportement animal, l’évolution, les ovnis, le mysticisme. Résumant l’évolution de la vie sur Terre, envisagé comme phénomène universel, il note : « L’être ayant atteint ce modeste niveau [les premiers balbutiements de la technologie] se nomme lui-même “Homme” et se hâte de faire à Dieu l’honneur de le créer à son image ; bien que constatant la rapidité toujours croissante de sa propre évolution (…) et l’âge relativement modeste de son étoile (…), il se tient pour un accomplissement qui ne saurait en aucune façon avoir été dépassée par nul de ceux qui, il y a quelques milliards d’années, en étaient déjà où il en est présentement ; en conséquence, il croit fermement à l’impossibilité de ce qu’il ne sait pas faire et à l’irréalisabilité de ce qu’il ne comprend pas. » (Pour les soucoupes volantes, Berger-Levrault, 1969, p. 7). Pour autant, là comme ailleurs, Aimé Michel ne confond pas l’ordre naturel surhumain et l’ordre surnaturel, voir la chronique n° 80, Question aux philosophes (16.11.2009). On pourra approfondir cette réflexion dans plusieurs chroniques, notamment : n° 110, Les ovnis et l’irrationnel – Réflexions philosophiques à propos d’une énigme persistante (05.03.2012) ; n° 171, Soucoupes volantes ? – Se produit-il dans la nature des événements plus intelligents que l’homme ? (29.07.2013) ; n° 337, Et si l’intelligence acceptait ses limites ? il y a tant de choses que je ne sais pas… – Science et religion sont-elles en guerre à mort permanente ? (21.04.2014) ; n° 353, Darwin contre la Bible : un combat d’arrière-garde – La Bible ne dit que deux choses sur l’origine du corps de l’homme (09.02.2015) ; n° 373, Dans le grand soir de Pâques : l’instant sacré – Le christianisme n’aurait pas existé sans la Résurrection (06.04.2015).
  7. Dans ces années-là Aimé Michel a beaucoup réfléchi à la question des sectes. Il écrivit une étude à ce sujet quelques années plus tôt dans le volume Les Religions, de l’Encyclopédie du C.E.P.L. (114, Champs-Elysées, Paris, VIIIe), disponible sur le site http://www.revue3emillenaire.com/blog/les-sectes-les-religions-paralleles-par-aime-michel, dont j’ai dit quelques mots en note 2 de la chronique n° 151, Les poux, les enfants et le lion – Skinner, Walden II et Twin Oaks : une société régie par les lois de la science ? (29.04.2013). Il y propose « une analyse des phénomènes psychologiques impliqués dans la naissance et le développement des sectes ». Il y décrit plusieurs exemples : la secte d’Albert Reidt annonçant la fin du monde pour le 6 février 1925, les sectes créées autour des émissaires de la planète Ummo (depuis les années 60), du contacté George Adamski (1891-1965) et surtout de Joseph Smith (1805-1844) fondateur de l’Eglise mormone. Rappelons également sa visite en mai 1972 à Anton LaVey (1930-1997), fondateur d’une secte satanique californienne (chronique n° 208, La bousculade américaine – La source révolutionnaire de ce temps, c’est l’Amérique, 05.12.2011).
  8. Voir aussi la chronique n° 339, Utopiste qui veut faire mon bonheur, t’es-tu regardé dans un miroir ? – Comment l’illusion de savoir mua la philanthropie marxiste en son contraire (10.11.2014).
  9. L’idée classique que la science dissipe le mystère est fermement repoussée par Aimé Michel. C’est le contraire qui est vrai : le domaine le plus profondément et précisément exploré par la science, en un sens le mieux compris, celui de l’extrêmement petit, est aussi le plus rétif à ses laisser réduire à des « idées claires et distinctes » et oblige à renoncer à celles-ci. La science et le mystère ne sont donc pas incompatibles. Plus la science et la raison progressent dans l’exploration de la Nature plus elles découvrent le mystère qui l’habite. Voici quelques citations qui illustrent cette affirmation : « Qu’est-ce donc qu’apprendre à connaître la Création divine ? Est-ce effacer peu à peu le mystère des choses ? Voilà ce que réfute la science à mesure qu’elle avance. Jamais le mystère d’être ne fut plus aveuglant, jamais plus signifiant. » (Chronique n° 158, La science n’efface pas le mystère – L’animal et l’homme dans un monde qui est pensée divine, 09.03.2015) « Il faut, pour ne voir aucun mystère dans la biologie sous prétexte qu’elle s’expliquerait entièrement par la physique quantique, n’avoir aucune notion des ennuis où se débattent les physiciens eux-mêmes ! (…) La biologie est actuellement à sa phase conquérante, rationaliste, parce qu’elle n’a pas encore vu le bout de la physique qu’elle utilise. » (Chronique n° 210, Les marchés de l’immatériel – Presque toute richesse est destinée à devenir informationnelle, 12.01.2012). « [M]ême les plus inconcevables chimères, de celles qui révoltent le plus notre raison, sont peut-être réalisables dans le cadre de la nature. (…) Dès lors nous devons admettre la possibilité du mystère naturel. Et du fait qu’il est possible, nous devons, par le principe de prudence qui requiert de toujours prévoir le pire, raisonner comme s’il était vraiment. » (Chronique n° 111, Les pulsars au rendez-vous du calcul – L’univers est-il conforme aux structures de la raison humaine ?, 01.10.2012).