Mise à mort légale mais non légitime - France Catholique
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Ces Papes qui ont fait l'histoire
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Mise à mort légale mais non légitime

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Mise à mort légale mais non légitime
30 janvier – Ils ont osé, ces malfaiteurs assis chacun sur leur siège de despotes en notre Assemblé nationale, ils ont osé voter en faveur de l’abatage à venir de nos vieux prédécesseurs, nos vieux amis, nos vieux parents, comme s’ils étaient les régisseurs des mystères de la vie et de la mort, comme s’il leur revenait le droit légitime de les fausser et de décider de cette heure décisive alors qu’elle est depuis toujours celle de Dieu.

Qui leur a permis, ayant faussement ce droit, de commettre l’infamie ? De choisir l’heure du grand départ pour nos pères et nos mères, sans même leur laisser le temps de régler quelques affaires négligées, d’appeler leurs vieux amis, leurs copains de bistrots ou de pétanque, de demander ou supplier que viennent d’urgence tous ceux de leur famille afin d’embrasser leurs enfants et petits-enfants, peut-être d’appeler un prêtre pour se mettre en règle avec l’Infini : surtout, intérieurement, silencieusement, les yeux fermés afin de n’être dérangés par personne, de faire leur examen de conscience, de demander pardon – un prêtre n’est pas toujours possible -, le « grand pardon », l’ultime, de prononcer sans bruit le dernier et sublime aveu de foi et d’amour, si petite soit la foi, si pauvre soit l’amour !

Il est dit qu’on les interroge, qu’ils peuvent dire ce qu’ils désirent etc.. Il existe tant et tant de possibilités de mentir, de contourner la difficulté, en somme de faire ce que l’on veut que ces « libertés » je n’y crois qu’à demi et même moins… Les nuits sont longues, les charges pèsent lourd, les pressions sont savamment orchestrées, les nécessités pratiques et économiques parfois angoissantes et… il peut arriver qu’un médecin ou un soignant ne soit pas un petit saint… L’exemple tragique qui fut donné en Allemagne au temps des nazis est inquiétant : 50 % des médecins appartenaient au parti d’Hitler, et nombre d’entre eux assumèrent la garde des entrées au sein des fours crématoires. Je ne veux pas laisser penser qu’il en sera de même en France avec l’outil de mort que constitue la sédation longue prévue pour durer jusqu’à la mort du vieillard (pourquoi pas un enfant, un jeune homme très « abîmé » etc.), mais elle sera une permanente tentation que la fatigue, l’inquiétude, les incitations à libérer des lits, le manque de personnels pousseront tel médecin, telle infirmier chef etc. à user de cette « permission ».

Je reviens à mes bandits cravatés de tricolore : ils ont fait en sorte que demain des hommes et des femmes réduits à la misère de la souffrance, à l’excès des douleurs, sembleront, sur l’instant d’un paroxysme, demander cette facilité qui leur vaudrait pourtant une sorte d’anéantissement de l’être qu’ils sont. On pratiquerait pour eux la privation de leur conscience, l’ornement le plus précieux de leur dignité, en usant de cette arme secrète, la « sédation longue maintenue jusqu’à la mort », cette mort alors non encore précipitée dans leur corps mais déjà dans l’obscurité et l’impuissance de leur esprit, sans plus le moindre souffle d’éveil possible.

Ce matin mon esprit tourne au noir, mon âme voudrait savoir pleurer de vraies larmes, mon corps se rebiffe et rugit l’anathème. Ma colère est sans borne, mon indignation est telle que ne puis que les vouer à leur maître, le Prince des Ténèbres. Même si je me reprendrais s’ils allaient jusqu’à concevoir qu’ils ont péché, lamentablement patauger dans la plus extrême des mauvaisetés.

Qui a bien pu leur faire croire qu’ils avaient autorité sur leur fin de vie ?

Comment ont-ils pu s’imaginer avoir le droit de violer jusqu’à la vie des mourants, eux qui demeurent libres jusqu’à ce que cesse leur souffle, libres de percevoir leur pensée jusqu’au dernier battement de leur cœur ? De qui ont-ils reçu ce pouvoir qui jamais n’a appartenu aux être humains ? Le « Tu ne tueras pas » va jusqu’à cet extrême respect incontournable que je souligne ici.

Qui donc a commis l’insulte la plus grossière à la dignité réelle de ces « personnes », caractère sacré de leur nature humaine ? Mourir dans la dignité c’est mourir lentement saisi par l’amour divin, accompagné par son ange gardien. Que l’on connaisse Dieu ou non, les anges gardiens ou non !

Qui donc, finalement, s’est pris pour Dieu ? S’est cru Dieu ? Cette prétention résume la sottise, la folie des grandeurs, l’orgueil le plus fou ! Pauvres types, pauvres malfaisants ! S’ils ne se repentissent pas d’ici au jour de leur départ définitif au cimetière, ils ne trouveront d’autres chemins que celui d’une grande porte médiévale au sommet de laquelle ils pourront lire : « Toi qui entres ici abandonnes toute espérance ». Un autre passage de l’Enfer de Dante 1 me paraît également approprié : « Combien se prennent là haut pour de grands rois, qui seront ici comme des porcs dans l’ordure, laissant de soi un horrible mépris ». Rois ou députés ou ministres ou présidents d’un état ou pédégés, ils ne méritent plus que ce verset de la « Divine Comédie », première partie.

Ce qu’ils ont fait en votant cette loi infâme n’est rien de plus qu’un insoutenable attentat contre cette dignité humaine, qu’ils ne cessent pourtant d’invoquer, attentat odieux qui pue l’insolence et la bêtise. Car s’ils l’ont recouverte d’un voile pudique, rien de moins qu’une disposition de l’ancienne loi Léonetti : « Si (le mourant) conscient, il pourra demander la limitation ou l’interruption de tout traitement pour maîtriser ses derniers instants », il n’en reste pas moins que le pouvoir donné aux médecins d’user de la « sédation longue jusqu’à ce que mort s’en suive » fait d’eux de futurs assassins, conscients parfois, inconscients le plus souvent.

En effet, on s’imagine toujours que le mourant n’a plus, à un moment donné, de « conscience » : on lui parle mais il ne répond pas ; on le regarde dans les yeux mai il semble ne pas le remarquer etc.. Il faut alors se douter qu’il ne regarde plus en effet vers ce monde en lequel nous sommes tous enfermés mais « vers l’ailleurs ». Il se prépare en quelque sorte à fermer la porte de l’hier sans pour autant être déjà mort. Et cette préparation ne regarde que lui, pas Monsieur Hollande, pas Madame Taubira, pas plus Monsieur Léonetti ou n’importe quel autre couronné.

Il va de soi que la « permission » donnée par la loi paraîtra peu à peu et fatalement comme légitime puisque légale – l’exemple de l’avortement vient naturellement à l’esprit ; une loi relativement (! ?) modérée votée en 1975 est devenue en 2015 une loi incroyablement prétentieuse et mensongère, violente, meurtrière. Tout était continu déjà dans le texte de Madame Veil, mais comme en secret.

Le peuple français est associé à cette indignité : non seulement il a accepté sans émettre la moindre protestation de payer intégralement le coût des avortements, dont de très nombreux sont de simple convenance, de pur confort, de totale ignorance de « qui est l’embryon » – assurément un vrai « petit d’homme », notion combattue non seulement par les féministes du Planningue dit familial, mais également de financer l’ensemble des enseignements délivrés par le Ministère français de l’enseignement. Le bourrage de crâne bat généreusement son plein !

Désormais, je ferai signer par un membre de ma famille un contrat contraignant au directeur de l’hôpital où j’aurais peut-être (?) à faire un petit séjour parce que malade ; ce contrat lui interdirait à l’avance de pratiquer sur ma personne une sédation longue, si longue qu’elle irait m’obtenir la mort sans même que je m’en rende compte, sans même que je puisse élever mon regard vers une image sainte enfouie dans mes neurones, pas plus prononcer en silence mon acte d’amour envers Jésus, le Christ, et un autre vers le Père, poussé par l’Esprit-Saint.

Que ces messieurs et dames de la majorité socialiste comprennent que leur vote a été une imposture dans la mesure où ils se sont emparé de l’Arbre de Vie pour le jeter sur un fumier, celui de leur nullité, de leur viol de la voûte céleste, de leur décrépitude, de leur orgueil qui finira par leur crever les yeux, de dessécher leur langue.

À moins d’un miracle, au moins pour l’un ou l’une qui se repentirait et se retrouverait éperdu en quelque confessionnal discret.

Je ne puis que l’espérer…

Dominique Daguet

  1. Durante degli Alighieri dit « Dante »