PERSECUTION LEGALE - France Catholique
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Ces Papes qui ont fait l'histoire
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PERSECUTION LEGALE

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Les catholiques aux Etats-Unis n’ont guère d’avenir légal si ce n’est comme une secte enserrée dans d’étroites limites. Tout ce que l’Amérique compte de facultés de droit, de juristes et de politiciens catholiques s’est avéré largement inefficace, sinon complice d’un processus d’élimination, pas à pas, des catholiques du domaine public sous couvert d’une apparente logique de respect des « droits humains. » Le processus est largement entamé. Ceux qui professent et vivent les enseignements capitaux de la raison et de la foi sont les premiers visés. Aux autres, peu importe.

L’évêque auxiliaire de Washington, Barry Knestout, vient de contester les nouvelles missions assignées aux services de santé (HHS) regardant l’avortement, la contraception et autres sujets similaires : « Dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme de la santé, HHS a requis les programmes privés de santé à travers le pays d’inclure dans les services de soins préventifs prodigués aux femmes la contraception et la stérilisation. La mission comprend l’utilisation d’une méthode d’interruption de grossesse pendant les premières semaines (« Abortifacient »). Jamais encore le gouvernement fédéral n’avait requis les organisations privées de santé de procurer une telle couverture. »

La Commission des Droits de l’Homme du District (fédéral) de Columbia a qualifié de « discrimination sexuelle » contraire à la législation du District la politique observée par l’Université Catholique Américaine en ce qui concerne les dortoirs pour étudiants homosexuels.

Ce n’est qu’un début. Tout est maintenant presque prêt pour une persécution légale de grande ampleur de l’Eglise sous couvert de respect des « droits de l’Homme. » La nature des « droits » est définie par l’Etat au nom de la « liberté » et de « l’égalité. » Cela semble empreint d’une noble intention, mais, comme l’a dit Platon, « les souverains supplient et commandent à la fois. » Ceci vaut des souverains démocratiques.

Une enquête aurait été ouverte, selon le World News Daily (17 septembre), relative à certains sites internet chrétiens suspectés d’ « incitation à la haine » pour leurs critiques adressées à certaines activités homosexuelles. On n’aborde pas cette question par le biais de la « liberté d’expression » mais d’une enquête criminelle. Certains enseignements fondamentaux du christianisme seront légalement interdits comme menaces contre les « droits de l’Homme. »

On entrevoit une situation analogue à celle de la Chine : une rupture consommée entre une Eglise qui suivrait les décrets du gouvernement et une Eglise clandestine qui maintiendrait intactes les grandes vérités de la raison et de la foi. L’ampleur de la haine à l’encontre de l’Eglise a été sous-estimée. L’Ecriture nous avait pourtant prévenu de devoir nous attendre à quelque chose d’assez similaire.

Les choses changent si vite que nous ne prenons pas la pleine mesure du changement. Les écoles catholiques seront requises d’accepter et d’éduquer comme si de rien n’était les enfants adoptés par les « couples » homosexuels légalement déclarés « mariés ». Ces enfants, légalement privés de mère ou de père, seront déclarés issus de familles « normales ».

Certains écrivains ont déjà averti que les parents qui éduqueraient leurs enfants dans l’idée qu’il y a un problème avec le mode de vie homosexuel, y compris l’adoption, pourraient être poursuivis pour « abus sexuel ».

Les cas d’abus sexuels ont montré comment ébranler la stabilité financière de l’Eglise. Les procédures judiciaires engagées ont permis aux avocats de se rémunérer grassement sur les fonds de l’Eglise. L’ironie de l’histoire est que la plupart de ces cas étant fondés non sur la pédophilie mais sur l’homosexualité, l’Eglise est obligée de payer pour les abus tout en étant interdite de désapprouver ce mode de vie.

La destruction de la cellule familiale comme union privilégiée d’une femme et d’un homme est bien avancée. L’avortement est un « droit » reconnu. On se préoccupe peu du nombre de victimes. S’y opposer est considéré « inhumain » et « anti-féminin. » La définition de ce qui est « humain » ressort désormais exclusivement du droit civil. La religion officielle du royaume est le relativisme, appuyé par la force.

L’Eglise catholique est quasiment isolée : la plupart des autres confessions ont fait acte de soumission à l’Etat sur ces questions. Le langage des « droits de l’Homme » que l’Eglise avait utilisé pour assurer le respect de la vie humaine et de la famille s’est retourné contre elle.

Mgr Knestout suggère une campagne de courriels adressés au HHS pour protester contre l’imposition de nouveaux standards aux organismes de santé catholiques. Le problème est d’une toute autre dimension. Les évêques devraient préparer les fidèles à une période de persécution autrement agressive dont l’aspect légal n’est qu’un premier pas.

Les garanties constitutionnelles sur la liberté d’expression, le libre exercice de la religion, et un gouvernement limité, n’ont plus la force qu’elles avaient face à des idéologies « démocratiques » bien établies. Jean-Paul II et Benoît XVI l’avaient entrevu. Nous sommes peu nombreux à craindre cette évolution pour l’Amérique.

Mais les évêques polonais avant 1939 non plus. L’ «invasion », cette fois, ne vient pas du dehors mais du dedans, de l’intérieur de nos âmes, comme tous les désordres de la Cité.