Le lendemain (le premier martyr de l'Eglise) - France Catholique
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Le lendemain (le premier martyr de l’Eglise)

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Aujourd’hui c’est, bien entendu, la fête d’Etienne, notre récollection annuelle du « Lendemain », centrée sur le premier martyr de l’Eglise. C’est le deuxième jour de l’Octave de Noël, ou le douzième jour avant l’Epiphanie. Notre entendement de la Nativité de Notre Seigneur demande que l’on l’examine sous différents angles.

Nous ne pourrons jamais la comprendre complètement, mais au moins nous pourrons la cerner. La naissance implique la mort, et Noël conduit directement à Pâques. Compris dans un sens humain limité, la naissance de Jésus mènera à la mort d’Etienne. Dans ce sens limité, ce n’est pas « très bon ».

Un message extraordinaire de Monseigneur Charles Pope, sur « la signification de Noël », a paru dans la messagerie électronique du National Catholic Register dimanche dernier. Confronté à toute la sentimentalité de la saison, le Père Pope nous remet en mémoire le récit de la Nativité, qui se trouve dans les Révélations chapitre 12, et dans aucune carte de Noël.

Nous connaissons tous le premier verset : la splendide image de Notre Dame « vêtue du soleil, et la lune sous ses pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles ».

Par les voies du modernisme, les versets qui suivent ont presque tous été effacés de l’esprit. Par exemple : « Le dragon se tenait devant la Femme qui était sur le point d’accoucher; de façon à pouvoir dévorer son Fils dès sa naissance ».

En général, nous situons nos visions apocalyptiques au temps présent. Comme dans la Genèse au début, dans ce dernier livre de notre Bible nous lisons ce qui est élevé au-dessus de toute expérience « humaine » naturelle. C’est un récit d’évènements naturels, vus dans une perspective surnaturelle. Ainsi l’imagerie n’est pas confinée à ce qui est « naturel » ou, pour ainsi dire, plausible.

Pour les lecteurs des générations passées, antérieurs à la substitution de l’Ecriture Sainte par la science fiction, il était intrinsèque au schéma qu’il y a la guerre dans les Cieux, et nous, dans nos vies, sommes en première ligne dans cette guerre. C’est une idée qui coule dans tout coeur humain.

Nous avons certainement une libre volonté; mais nous sommes situés à une place où nous ne pouvons pas rester neutres. Pour dire cela clairement: Satan a pris position, et nous sommes avec lui ou contre lui.

Les tièdes – ceux qui se considèrent « spectateurs innocents » – seront vomis, même par Satan. Donnons lui son dû, comme le fit Dante, et de façon plus notoire, Milton. Il n’a que mépris pour les mous et les tièdes. Cependant ils reçoivent de Dieu un amour qu’ils ne pourront jamais payer de retour. En langage familier, les neutres ne sont que des accidentés de la route, des statistiques.

De nos jours la célébration de Noël, si nous pouvons encore appeler cela une célébration, est exsangue les évènements circonstanciels de la crèche sont perdus pour nous, en raison de notre sentimentalité chevrotante. Il faisait froid là-bas.

L’analogie de monseigneur Pope c’est le débarquement du D day. Cette scène d’absolue douceur communique aussi une complète vulnérabilité. Les forces angéliques, et seulement elles, se tiennent en protection de ce petit groupe, ce qui a dû exciter la voracité du démon.

Sur le sol de cette terre, à Bethlehem, comme cela a été, et est, le Christ a débarqué. Comme dans cette analogie un petit nombre de pieds a débarqué sur le sol de France: et rapidement le mot s’en est répandu dans tous les camps en Europe gardés par les Nazis.

Cette analogie a une grande signification pour moi, à travers les récits de première main de la génération de mes parents. Il y avait, peut être, de gros titres en Angleterre et en Amérique, mais en Europe, la nouvelle se répandit en murmures : « Ils ont débarqué en France ». La signification de cette phrase étant « Notre libération est proche ».

Mais cela était simplement une guerre terrestre, il y en eût beaucoup, et beaucoup suivront. C’est juste une bataille confuse dans le cours d’une histoire qui ne peut jamais être confinée dans le temps ou dans l’espace.

Faites la comparaison avec cette plus grande guerre: Cette guerre dans les Cieux; et dont les conséquences dépassent infiniment les conséquences de n’importe quelle bataille sur la terre. Nous ne sommes pas opposés à quelques Hitler ou Staline, qui mourront en temps utile, mais à un immortel Dragon monstrueux et inextinguible, contre « ce vieux serpent » Satan qui a séduit le monde entier.

La victoire par les armes n’est pas possible pour nous; ni par aucun moyen que notre initiative peut fournir. Il n’y a aucun chemin devant nous où on ne le rencontrera pas: car en vérité, en ce monde nous sommes encerclés. Nous ne pouvons pas non plus « négocier » avec une force qui nous encercle, et qui, depuis le début, est engagé à notre destruction.

Avec Dieu, et seulement avec Dieu, tout est possible. Sans Dieu nous sommes des statistique, seulement des accidentés de la route.

Nous comprenons que c’est à Patmos que l’Apôtre Jean, le seul survivant du martyrium apostolique, devenu âgé, eût la vision de Noël du point de vue de l’autre monde. Et notez qu’aucun Père Noël ne lui est octroyé. Pour un moment, contemplez l’image de ce Dragon, posé pour dévorer l’Enfant. Il n’y avait pas de tintements de cloches.

Et les pierres, atterrissant sur la chair de Saint Etienne, ne sont pas des chocolats. Elles sont la conséquence directe, sur cette terre, de la naissance de Notre Sauveur.

Alors que, bien entendu, Noël est une célébration glorieuse, la Gloire ne peut pas être réduite à une dinde et des jouets.

Peut être que ceux qui ont regardé les Dents de la Mort peuvent apprécier ce que la délivrance signifie, ou comment la mort elle-même peut être personnifiée. Bien que, peut-être, par grâce divine, on peut avoir une image saine de la chose, nous avons peur de la mort, mais c’est la seule issue.

Joyeuse,en vérité, est la notion que notre délivrance est à notre portée; que la défaite de la mort elle-même puisse être accomplie. Heureuse et bénie, doit être cette occasion, d’une manière grandiose. Nécessairement, cet appel est triomphant : même dans le cri d’Etienne dont la victoire est proche.

« Et j’ai entendu une voix forte dans le ciel, disant : Maintenant le salut est arrivé ».


Tableau : La lapidation d’Etienne par Adam Elsheimer, c.1604


David Warren est un ancien rédacteur en chef de » Idler magazine » et rédacteur dans le « Ottawa Citizen « . Il a une vaste expérience du Moyen et de l’Extrême Orient. Son blog  » Essays in Idleness  » peut être trouvé sur : http://davidwarrenonline.com/