L’ÉTERNEL PÉCHÉ DES CLERCS - France Catholique
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L’ÉTERNEL PÉCHÉ DES CLERCS

Chronique n° 331 parue dans F.C.-E..– N° 1787–– 13 mars 1981

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Vieux, que dis-je, éternel péché des clercs, commis dès Platon, dénoncé en 1927 (a) sous ce nom par un homme respectable qui finit par succomber lui-même, inexplicablement en chantant les louanges de Staline1. Du moins Julien Benda nous laisse-t-il une définition du clerc : c’est celui dont la fonction est l’esprit. C’est l’intellectuel2. Et le péché de l’intellectuel, c’est évidemment de trahir l’esprit. Pour Benda, trahir, c’était s’engager dans le « réalisme des multitudes », c’était entrer dans « la cause des États », ou selon le jargon moderne, du « Pouvoir ». L’exemple de Benda devrait être médité3. Contre le pouvoir français, il voyait les staliniens. Il fallait donc être stalinien. Il le fut jusqu’à l’absurde, jusqu’à justifier les procès truqués, jusqu’à jeter son autorité morale contre les premiers témoins du goulag. Car, pour lui, l’idée quasi religieuse de « gauche » s’identifiait à la lutte contre la toute-puissance de César et de Mammon4. Répétons-le : l’essence de toute idéologie est toujours une évidence trompeuse, un sophisme éloquent et indiscernable donnant une impression d’intelligibilité. L’idéologie est toujours un mensonge déguisé en vérité scientifique. « Toute la faute est au Juif, ce sous-homme aux diaboliques “habiletés” » (facile à comprendre ! Évident ! Voyez tous ces intellectuels et margoulins juifs !). « L’histoire est une lutte de classes sans cadeaux, où la classe dominante exerce toujours et par la force des choses, une dictature plus ou moins déguisée » (d’où : droits de l’homme = fascisme. D’où aussi : droit à la dictature de la classe révoltée). « L’histoire se ramène à la préhistoire, la préhistoire à la zoologie, qui n’est qu’un chapitre de la biologie » (la sociobiologie américaine). « La vie intérieure n’est qu’une mascarade du sexe » (allez donc dire le contraire sans passer pour un hypocrite et un cafard). Cependant, si toute idéologie est fondée sur un sophisme, tout sophisme n’est pas propre à fonder une idéologie : entre autres particularités premières, il faut encore – et c’est ici que se situe l’irrésistible tentation offerte à l’intellectuel – il faut que le sophisme se prête à d’infinis développements, approfondissements et commentaires, donnant l’illusion d’un univers spirituel. De sorte que si vous proférez devant un intelligent le sophisme tout cru, il se récriera sincèrement, pensant à toutes les idées qu’il a brodées autour, et qu’il aime, parce qu’elles fournissent à son âme le pain dont toute âme a besoin. Il protestera que ce que vous dites n’est qu’une grossière caricature. Or, les idéologies ont ceci d’effrayant que, nées d’un sophisme simpliste, intégralement exprimable en quelques phrases lapidaires, voire en une seule, elles ne cessent, une fois produites, de se développer dans toutes les dimensions de l’esprit. Alors : 1) elles l’occupent tout entier, ce qui engendre le fanatisme, et 2) elles ne peuvent plus, devenues fleuves, réintégrer le ruisselet originel. Elles obéissent strictement à la « Première Loi de Symurgy sur l’évolution des Systèmes Dynamiques » (l’une de ces plaisanteries de laboratoire que je cite parfois ici) : « Quand vous ouvrez une boîte d’asticots, le seul objet capable de les récupérer est une boîte plus grande ». (b)5. Benda parlait de trahison. Un peu de prémonition lui eût sans doute inspiré de remplacer ce mot par égarement. Ou peut-être non ? Car l’excellent Benda était lui-même un idéologue : d’où tenait-il qu’il ne peut exister aucune oppression « de gauche » ? du sophisme élémentaire que, tout pouvoir étant par nature de droite, être à gauche, c’est défendre l’homme. La catastrophe réfutatrice s’est produite, et plusieurs fois hélas, depuis sa mort en 1956 : Prague, Varsovie, le Vietnam, le Cambodge, l’Afghanistan, la démaoïsation, les Cubains en Afrique, etc., et ce n’est sans doute pas fini. Mais là n’est pas la question. La question, qui apparaît douloureusement par exemple dans les écrits d’un Régis Debray, est : à quoi désormais l’intellectuel va-t-il employer sa générosité ? Lui qui sent le poids de sa plume, dans quelle balance va-t-il la jeter ? Toutes sont pourries. Cherche cause pure Quoique peu porté moi-même à écrire (ceux qui me connaissent le savent), je n’aime pas qu’on dise à l’intellectuel : « Vous avez, une jolie plume, eh bien, amusez-nous, ou bien faites-nous peur ou taisez-vous ». Molière, Rabelais, Homère ont amusé, fait peur, et ils continueront tant qu’il y aura des hommes. Dans quelle caverne désespérée serions-nous sans le surplus d’humanité qu’ils nous ont donné ? Si ceux-là s’étaient bornés à nous amuser et à nous faire peur, et aussi les autres moins grands, même oubliés, les pierres pleureraient sur nous. Ils le sentent, ceux de maintenant qui tous les jours ramassent dans la deuxième page du Monde la nostalgie de leurs illusions perdues. Ils cherchent une nouvelle cause, pure cette fois. Mais laquelle ? Voilà. Laquelle ? Non, je n’ai pas de camelote de rechange. L’Histoire est lente, les idées ne mûrissent qu’à travers les générations. Cependant je vois un vide. Nous vivons dans un monde entièrement artificiel, sorti des mains de Prométhée. Ne nous plaignons pas : nos pères l’ont rêvé, c’est une œuvre longuement conquise. D’autres peuples, ailleurs, souffrent de n’avoir pas ce monde-là ; débarrassé de presque tous les vieux ennemis de l’homme, avec ses écoles, ses hôpitaux, ses musées, ses routes. Et ses libertés, d’ailleurs. Le vide, je le vois entre la foule de nos pays rassasiés et les auteurs du monde où elle vit. Entre les connaissances qui nous œuvrent et nous, je ne vois personne. Il fut un temps où Descartes était moderne, un autre temps où Kant sondait la signification des récentes découvertes astronomiques. Et un temps aussi où d’Alembert s’expliquait aux marquises, et Diderot aux artisans. Je ne sais de quand cela date, mais c’est un fait que notre temps à nous a sombré dans les ténèbres. Il doit y avoir dans le passé un épisode, ou une date, à partir desquels l’intelligence a décroché, cessant de s’intéresser à la tempête où vogue notre Arche. Si vous saviez ! Pourquoi n’existe-t-il pas un humanisme scientifique6 ? Pourquoi seuls les physiologistes s’intéressent-ils à ces expériences sur le cerveau qui7 nous révèlent notre ignorance sur ce que nous appelions le Moi, le Je, celui-là même pourtant, du « connais-toi toi-même » ? Pourquoi les physiciens sont-ils seuls à méditer le théorème de Bell8, qui met en question l’idée de réalité (c) ? Fut-il jadis sans intérêt de découvrir que la terre est ronde ? Qu’elle n’est pas au centre de l’univers ? Des révolutions mentales sortirent de là. Or ce que découvrent les savants actuels est bien plus important, bien plus profond, va beaucoup plus loin, remet bien davantage en question. On pourrait produire des livres sur les seules questions posées (d). Je ne comprends pas que l’on puisse écrire sur la pensée sans avoir au moins un peu exploré l’informatique, réfléchi sur la physique du temps, sur les fossiles humains, sur la zoologie… Je ne comprends pas, et c’est pourquoi je ne comprends pas davantage le désespoir diffus que respire notre temps9. Si vous saviez ai-je envie de crier, si vous acceptiez de regarder là où le regard porte en 1981 ! Mais l’histoire est lente, n’est-ce pas ? Il ne sert à rien de crier. Aimé MICHEL (a) Julien Benda : La Trahison des clercs, Paris 1927. (b) Plus joli en anglais : « Once you open a can of worms, the only way to recan them is to use a larger can ». La boîte ne peut jamais être que plus grande, jusqu’à la catastrophe. Très profonde, cette loi. (c) Ces livres existent pourtant, pas assez lus, par exemple ceux de Raymond Ruyer. (d) Et pourtant (je l’ai signalé dans un précédent article) un physicien a mâché le travail : B. d’Espagnat : La recherche du Réel (Gauthier-Villars).10 Chronique n° 331 parue dans F.C.-E..– N° 1787–– 13 mars 1981 [|Capture_d_e_cran_2014-11-10_a_12-28-10.png|]
Notes de Jean-Pierre ROSPARS du 13 février 2017

 

  1. Titre et sous-titre sont d’Aimé Michel, à l’exception de « à propos de Julien Benda ».
  2. L’écrivain et essayiste Julien Benda (1867-1926), aujourd’hui fort oublié, fit paraître le livre qui le rendit célèbre, La trahison des clercs, en 1927, à l’âge de 60 ans. Ce pamphlet, disponible en version électronique (http://classiques.uqac.ca/classiques/benda_julien/trahison_des_clercs/trahison_des_clercs.html), « s’attaque de manière virulente à tous ceux – moralistes, intellectuels, scientifiques, écrivains, artistes, lettré, juristes, gens d’église – qui trahissent leur “missionˮ, à savoir la défense des grandes valeurs éternelles telles la justice, la raison et la vérité, au profit de valeurs laïques ou pratiques, et généralement liées à des collectivités, telles les races, les nations, les classes sociales, voire les partis. » (Bernard Dieterle, http://cahiersducelec.univ-st-etienne.fr/files/Documents/cahiers_du_celec_4/5-Dieterle.pdf). À ce titre c’est un plaidoyer contre le nationalisme, la xénophobie, l’antisémitisme, le nationalisme juif, le militarisme, le marxisme. Benda oppose le « clerc », utopiste qui peut faire de la politique mais uniquement au nom de principes universels, au « laïc », homme d’action qui vise des résultats pratiques. Les clercs ont trahi parce qu’ils « ont exhorté les peuples à se sentir dans ce qui les fait le plus distincts, dans leurs poètes plutôt que dans leurs savants, dans leurs légendes plutôt que dans leurs philosophies, la poésie étant infiniment plus nationale, plus séparante, comme ils l’ont bien su voir, que les produits de la pure intelligence » (p. 158 de l’édition électronique). « Notre âge aura vu ce fait inconnu jusqu’à ce jour, du moins au point où nous le voyons : la métaphysique prêchant l’adoration du contingent et le mépris de l’éternel. Rien ne montre mieux combien est profonde chez le clerc moderne la volonté de magnifier le mode réel – pratique – de l’existence et d’en rabaisser le mode idéal ou proprement métaphysique. Rappelons que cette vénération de l’individuel est, dans l’histoire de la philosophie, l’apport de penseurs allemands (Schlegel, Nietzsche, Lotze), cependant que la religion métaphysique de l’universel (jointe même à un certain mépris de l’expérimental) est éminemment le legs de la Grèce à l’esprit humain ; en sorte qu’ici encore, et dans ce qu’il a de plus profond, l’enseignement des clercs modernes marque le triomphe des valeurs germaniques et la faillite de l’hellénisme » (pp. 171-172). Abstrait, difficile à bien comprendre et se prêtant aux malentendus, il n’est guère surprenant que ce livre ait été souvent mal compris. Il fut donc attaqué de toute part, ce qui assura son succès. Il valut à Benda le soutien de Jean Paulhan qui lui ouvrit les portes de La Nouvelle revue française. Chroniqueur redouté Benda s’en prit, dans la NRF et de nombreux journaux, à l’Action Française de Maurras, à Hitler, à Mussolini, aux accords de Munich, au pacifisme, à l’abandon des républicains espagnols… En 1932, dans le Discours à la nation européenne, titre en forme d’oxymore, il prit la défense d’une Europe régie par un idéal : « L’Europe, y écrit-il, sera plus scientifique que littéraire, plus intellectuelle qu’artistique, plus philosophique que pittoresque », fidèle en cela à ses principes de donner priorité à la rationalité et à l’objectivité scientifique. On peut ainsi comprendre le propos d’André Lwoff, prix Nobel de biologie (avec Jacques Monod et François Jacob, en 1965), qui voit en Benda « un des rares hommes de lettres que les scientifiques puissent considérer comme un des leurs » (préface de la réédition de La trahison des Clercs, 1975).
  3. Benda s’est notamment distingué par une féroce polémique contre Bergson, en qui il voyait un dangereux spiritualiste, voire même un penseur « préfasciste ». Une des raisons de cette détestation résidait sans doute dans l’intérêt de Bergson pour les phénomènes paranormaux. Benda a même reconnu qu’il éprouvait une véritable haine contre Bergson, une haine telle que s’il le fallait, il était prêt à l’assassiner ! [Note de Bertrand Méheust] Bergson écrit à ce propos « il y a plus de vingt ans que Benda me poursuit avec une haine et un acharnement pour lesquels tous les moyens sont bons. Je crois qu’il y a des hommes qui veulent le mal pour le mal » (citation de Pascal Engel dans un article de Frédéric Nef, « Littérature et vérité. Engel lecteur de Benda », https://www.unige.ch/lettres/philo/publications/engel/liberamicorum/nef.pdf). Benda critique « l’irrationalisme » de Bergson, y compris son intérêt pour un « paranormal » tenu pour irrationnel. Le logicien et métaphysicien Frédéric Nef note à ce propos dans le même article : « On doit avouer que la philosophie française n’a guère eu de chance. Avec Bergson le seul grand métaphysicien avec Malebranche a versé dans le mysticisme mou, compatible avec la séparation de l’Église et de l’État, et dans l’irrationalisme. (…) On peut soutenir que Bergson souhaite retenir ce qui est consolant (d’où l’intérêt pour le métapsychique, le spiritualisme pour les nuls), et je fais l’hypothèse que les dames qui allaient l’écouter au Collège de France furent efficacement consolées. » Nef manifeste ainsi un préjugé assez répandu à l’encontre des phénomènes dits « paranormaux » (métapsychiques, mystiques, miraculeux, etc.), comme si ceux-ci ne relevaient pas de l’observation, sinon de l’expérimentation, et devaient être a priori écartés de toute réflexion rationnelle sur la nature.
  4. Avant la guerre, confronté au fascisme et au communisme, déjà Benda choisit ce dernier au nom de sa défense des valeurs universelles, tout en refusant ses doctrines. Il devient compagnon de route des communistes, écrit dans leur revue, les Lettres françaises, et surtout, en 1949 à 82 ans, approuve la condamnation à mort, à Budapest, de László Rajk dans un des nombreux procès truqués de cette période, malgré les avertissements des intellectuels hongrois.
  5. Dans une autre chronique (n° 431, Projet d’une idéologie qui marche – Des Français ingouvernables, épris d’éloquence mais le portefeuille à droite, 28.11.2016), Aimé Michel avait retenu une définition plus courte : « un blablabla logiquement cohérent ». Il en existe beaucoup d’autres ; en voici trois empruntées à l’article « Idéologie » de l’Encyclopaedia Universalis : « pensée chargée d’affectivité où chacun de ces deux éléments corrompt l’autre » (Jules Monnerot, Sociologie du communisme, l’Islam du XXe siècle, 1949 ; réédition Le Trident, Paris, 2003-2005) ; « système (possédant sa logique et sa rigueur propres) de représentations (images, mythes, idées ou concepts selon les cas) doué d’une existence et d’un rôle historiques au sein d’une société donnée (Louis Althusser, Pour Marx, 1965 ; réédition La Découverte, Paris, 2005) ; « système global d’interprétation du monde historico-politique » (Raymond Aron, Trois Essais sur l’âge industriel, Plon, Paris, 1966). Nous avons également déjà rencontré les définitions d’Alain Besançon (voir la note 3 de la chronique n° 339, Utopiste qui veut faire mon bonheur, t’es-tu regardé dans un miroir ? – Comment l’illusion de savoir mua la philanthropie marxiste en son contraire, 10.11.2014) et celle de Jacques Ellul (n° 427, La main sanglante, 14.11.2016). Revenons sur cette dernière. Ellul après avoir noté qu’« on qualifie d’idéologie toute opinion opposée à la sienne » et « qu’il y a autant de définitions que de sociologues », propose la sienne « qui est une sorte de moyenne, à partir de beaucoup d’études spécialisées et qui me semble se rapporter correctement aux faits » (L’idéologie marxiste chrétienne, Le Centurion, Paris, 1979, p. 5) : « Une idéologie est la dégradation sentimentale et vulgarisée d’une doctrine politique ou d’une conception globale du monde ; elle comporte donc un mélange d’éléments intellectuels peu cohérents et de passions, se rapportant en tout cas à l’actualité. L’univers politique moderne est encombré d’idéologies, qui rendent l’exercice de la politique à la fois plus facile (pour manipuler la masse par la propagande) et plus difficile (on ne peut décider aucune mesure sans tenir compte de l’aspect idéologique qu’elle prendra). » Puis, descendant de ces généralités, Ellul donne des exemples d’idéologies : « le Nationalisme, le Socialisme, le Libéralisme, la Démocratie, le Marxisme, l’Antiracisme, le Féminisme, etc. », en fait « n’importe quoi peut devenir idéologie », souvent en se fondant sur une fausse symétrie. En effet, explique-t-il, « l’idéologie naît très souvent contre une pratique de fait, non idéologisée ; par exemple le capitalisme est une pratique mais n’a pas d’idéologie explicite et formulée : en face naît une idéologie (socialiste). La domination masculine n’a pas d’idéologie explicite et formulée : en face naît l’idéologie féministe. Le capitalisme produira à son tour une idéologie de “défenseˮ. Souvent une idéologie s’oppose à une ancienne idéologie disparue : le racisme est toujours une pratique mais n’a plus de véritable expression idéologique, mais en face naît l’antiracisme qui, lui, est bien idéologique ». Ces remarques sont éclairantes car elles peuvent aider à résister aux raisonnements idéologiques.
  6. Ce n’est pourtant pas faute de contributions par des auteurs aussi prolixes que R. Ruyer, C. Tresmontant, G.R. Taylor, A. Koestler, J. Eccles, K. Popper et d’autres (un de ceux qui semblent avoir échappé à l’attention d’Aimé Michel est Jean Fourastié). L’expression « humanisme scientifique » est également utilisée dans la chronique n° 188, Science et culture – Le XXe siècle n’est pas français, 23.05.2011.
  7. Aimé Michel a souvent entretenu ses lecteurs des recherches sur le cerveau et des grands problèmes qu’elles posent, par exemple dans les chroniques n° 25, Le cerveau et l’énigme du « je », 29.06.2009, n° 38, La petite lampe de Prague – La relation cerveau-machine, 12.04.2010 et n° 311, Le septième jour – Quand les scientifiques s’interrogent sur la conscience, 15.02.2016.
  8. La méditation sur le théorème de Bell qui permit d’établir une forme d’abolition de l’espace et du temps à l’échelle des atomes et de leurs composants fut l’un de ses sujets de prédilection, voir par exemple la chroniques n° 309, Le mur – Le théorème de Bell et l’attente du futur comme une promesse, 26.05.2014).
  9. Aimé Michel était très sensible à ce « désespoir diffus » contemporain qui n’était pas sans lui rappeler celui du monde antique (voir la chronique n° 246, Les ruines d’Athènes – L’effondrement de la civilisation antique et l’irrationnel dans la Nature, 07.09.2015). Il pensait que ce désespoir n’est justifié ni par les résultats scientifiques (par ex., n° 354, L’homme n’est pas le produit d`un bricolage – Les sciences et la Genèse – 8, 23.01.2017) ni par les risques écologiques ou autres (par ex., n° 269, Cassandre « mourra idiote » – Après le temps des opulences mal réparties viendra celui des seules richesses qu’on ne peut accaparer, 19.10.2015). Pour lui, l’univers va quelque part et tous les problèmes qui se posent à l’humanité ont des solutions. Si rien ne dit que nous, hommes du XXIe siècle, les trouverons, d’autres les trouveront.
  10. Effectivement, Aimé Michel a signalé ce livre important qui tire les enseignements de l’évolution actuelle de la physique dans la chronique n° 328, L’invraisemblable vérité – Dieu, pour créer l’univers, n’a pas pris conseil de M. de Condorcet (16.01.2017). J’ai résumé quelques idées de Bernard d’Espagnat, qui étaient aussi celles d’Aimé Michel, notamment le rejet du scientisme et l’irréductibilité de la conscience, dans la note 6 de cette chronique.