Voici votre Dieu ! - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Voici votre Dieu !

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C’est le moment du « Voici votre Dieu ! », et non du « Qu’est-ce qu’on achète pour Noël ? ». Alors comment est Dieu ? Les lectures d’aujourd’hui proclament avec une immense joie et une immense espérance que Dieu vient dans le monde. À commencer par Isaïe : « Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse. » À moins que nous ne soyons vraiment blasé, nous devrions nous réjouir dans la plénitude de ce Dieu qui fait que le monde « se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie. » Nous bénéficions de moments d’exubérance de Dieu quand nous disons le rosaire ou quand nous donnons à manger aux pauvres. Il faut qu’il en soit ainsi aujourd’hui.

Mais il y a plus. Les lectures expliquent que nous pouvons réellement faire l’expérience de la gloire et de la splendeur de Dieu dans ce monde. Le mot grec pour la gloire de Dieu « Δοχα » implique une présence massive. Cela signifie que nous rencontrons Dieu selon ses propres termes, pas selon les nôtres. Voilà de quoi il s’agit à Noël et pas besoin de supermarché pour cela !

De plus, non seulement la présence de Dieu se signale par l’extravagance de la nature, mais également par une action supplémentaire, « c’est la revanche de Dieu. Il vient lui-même vous sauver. » Après l’émerveillement de la création dans laquelle Dieu se révèle Lui-même, il vient dans le monde pour nous racheter et par la même occasion il révèle bien davantage à son sujet.

Et maintenant, si l’on remonte très loin, des siècles avant Jésus, les prophètes parlaient du Messie de Dieu, l’Oint, le Christus (Latin) qui viendrait pour le Peuple de Dieu. En sa présence « s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf et la bouche du muet criera de joie. » Cela, c’était Jésus, qui ne parlait pas simplement de préceptes, mais qui comblait de ses bienfaits. Nous avons des témoignages de ces miracles dans sa vie sur terre. Et ils se poursuivent jusqu’à nos jours dans l’Église.

Alors, reconnaissant l’extravagance de Dieu dans l’avenir, Isaïe poursuit : « Ils reviendront les captifs rachetés par le Seigneur, il arriveront à Jérusalem dans une clameur de joie. » Nous avons la présence du Seigneur qui rachète à la Messe, dans le sacrement de la Réconciliation, et quand nous nous pardonnons les uns aux autres. Nous avons des aperçus rapides du Messie parmi nous même dans les combats de la vie quotidienne au milieu de toute la crasse et du péché. Selon les paroles d’Isaïe, nous avons un aperçu de la grande communauté de compagnonnage avec Dieu dans le Paradis. Les nations se rassembleront au Mont Sion, au banquet préparé par Dieu. Ce sont des indices supplémentaires de l’abondance infinie de Dieu. Voici votre Dieu !

En chantant le psaume à la messe, nous célébrons encore la personne de Dieu. Dieu est celui qui « garde foi » même lorsque nous ne le faisons pas. Il fait justice aux opprimés, donne le pain aux affamés, et libère les captifs. Voilà votre Dieu. Tout le psaume célèbre la puissance aimante de Dieu. Tout ceci nous est dévolu quand nous nous en remettons à son pouvoir. Nous contribuons à faire advenir la justice pour les opprimés parce que c’est ce que font ceux qui ont été baptisés dans l’Esprit de Dieu. Les baptisés nourrissent les affamés et prient pour la guérison des malades.

Et puis, la lettre de Saint Jacques explique comment nous existons dans la tension entre les aperçus éclairs des actions merveilleuses de Dieu dans la vie en ce moment et lorsque sa gloire sera pleinement manifestée à la fin des temps : « Frères et soeurs, ayez de la patience en attendant la venue du Seigneur. » Le mot « patience » vient du mot latin qui veut dire « endurer » ou « souffrir ». Intellectuellement, nous savons que nous suivons quelqu’un qui a été crucifié mais il nous faut apprendre à endurer et à le faire avec grâce. En effet, Jacques nous le rappelle : « Prenez pour modèle d’endurance et de patience, frères et soeurs, les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. » Être baptisé va devenir difficile, certains d’entre nous le savent.

Est-ce que ceci ne fait pas se dégonfler le ballon ? Le plan de Dieu n’a rien de sentimental. À partir de l’extravagance de Dieu, nous entendons parler de la part que nous avons à prendre dans tout ceci. La générosité de Dieu fait intrusion dans le monde et nous défie de manière forte. Adhérer au plan de Dieu demande de l’endurance de notre part. C’est pourquoi Jacques nous dit : « Soyez fermes. » Nous ne somme pas des spectateurs qui regardent l’arrivée de Dieu dans notre monde. Sa présence nous force à réagir.

Et maintenant l’évangile:Ici se trouve l’accomplissement des prophéties entendues à l’instant. Jean le Baptiste a entendu parler de Jésus et a envoyé des gens demander à Jésus s’il était le Messie. (Il a été fait mention du Messie dans la lecture du Livre d’Isaïe.) Il guérirait les malades, redonnerait la vue aux aveugles, etc. C’étaient là des indices de la venue du Messie espéré. Les prophéties d’Isaïe se réalisent en Jésus.

Ensuite Jésus parle spécifiquement de Jean le Baptiste. Jésus cite un autre passage d’Isaïe où Dieu dit : « Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour qu’il prépare le chemin devant toi. » Jésus dit que Jean est le Messager – autre manière de dire que lui (Jésus) est le Messie. Jésus, c’est l’abondance de Dieu personnifiée – par sa présence, les gens sont guéris, nourris, et retrouvent la vue.

C’est là la merveille de Dieu ; c’est comme cela qu’il guérit ; c’est comme cela qu’il est généreux ; c’est comme cela qu’il se fait proche. En ce matin d’Avent, nous devrions être remplis de joie en sachant que cela, c’est vraiment Dieu. Voici votre Dieu !


Frère Bevil Bramwell, est Oblat de Marie Immaculée; il est en retraite et était auparavant doyen du premier cycle à la Catholic Distance University. Il a publié Les Laïcs : Beaux, Bons et Vrais e et Le Monde des Sacrements. 

Illustration : Le Prophète Isaïe Par Marc Chagall, 1968

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/this-is-your-god.html