Un philosophe petit-fils d’Ubu - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Un philosophe petit-fils d’Ubu

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Il m’arrive souvent de me parler à haute voix, cela m’aide à réfléchir, ce qui étonne ma femme. Parfois, surtout quand je suis indigné au plus profond de moi-même, je m’adresse virtuellement et de la même façon à celui ou celle qui a provoqué chez moi indignation ou écœurement. Je tâche alors de n’être pas entendu… pour m’éviter de paraître encore plus dingo que je ne suis…

Je ne cesse de ruminer sur l’absurde et infirme loi Taubira. Sur l’aplaventrisme des Conseillers constitutionnels… Comment respecter ces hommes de pouvoir qui abusent le peuple de France en faisant voter des mesures auxquelles tant de citoyens ne comprennent rien, dans l’impossibilité qu’ils sont d’imaginer que des ministres puissent à ce point divaguer, perdre la raison ? Nombre d’entre eux d’ailleurs sont incapables de supposer un tel degré de perfidie et même de perversité, vu la faible capacité de réfléchir que leur a permis d’atteindre l’enseignement de la République, dont les programmes semblent viser à l’abaissement général du niveau de culture. Il est vrai que saisir l’infléchissement ténébreux que prend ce régime totalitaire ne va pas de soi.

Le scandale est immense : il y a usurpation d’autorité en ce qui concerne notre culture dès le moment où fut déclarée souveraine la fumeuse et révoltante théorie du ‘’gendeure’’. Et c’est ici que me prend l’indignation et que je m’adresse au sieur Vincent Peillon, autour duquel s’amalgame le Président, le Premier ministre et les autres : « Vous n’êtes plus pour moi qu’un apprenti dictateur comme d’autres le sont en sorcellerie ; un totalitaire minable mais en rien républicain selon ce que vous prétendez que doit être la République ! Vous pouvez vous gargariser d’avoir ‘’substitué à des catégories comme le sexe ou les différences sexuelles, qui renvoient à la biologie, le concept de genre qui lui, au contraire, montre que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature, mais sont historiquement construites et socialement reproduites’’, cela n’empêche pas vos propos d’être d’une prétention orgueilleuse qui révulse : vos décisions ont été prises sans la moindre concertation avec les parents, seuls chargés de l’éducation de leurs enfants, et en tant que grand-père je me révolte.

» Monsieur le Ministre, vous aurez à passer dès aujourd’hui et pour longtemps devant le tribunal de chaque famille, non pas seulement pour ce tour de passe-passe politique à base d’imposture philosophique, mais aussi pour atteinte à la vie intime de leurs enfants, pour attentat à la responsabilité – de nature elle leur revient – comme à leur liberté ! Vous avez passé outre à vos devoirs en vous enveloppant de l’écharpe de votre idole, mettant à bas le concept de laïcité : vous avez fait d’une théorie réfutée par d’authentiques savants le dogme d’une théologie à la Père Ubu.

» Vous avez bafoué la dignité du métier d’enseignant en décrétant sans consulter le corps professoral, sans écouter les professionnels de l’enfance, pas plus les biologistes, les médecins, encore moins les théologiens, guidé seulement par votre conviction hallucinée. Oui, vous méritez le passage par ces tribunaux : mais viendra le tour d’une Justice française retrouvée… elle qui ressemble aujourd’hui, au bout d’un an de fantaisies dignes des soins d’un psychiatre, à une cour des miracles ! Le plus à craindre sera-t-il le tribunal de l’Histoire ? Sera-ce seulement celui d’un Dieu que vous bafouez ? Je crois que ce pourrait bien être les trois successivement, au-delà de celui des parents…

» Scandaliser les enfants est un crime, et les soumettre à un enseignement de folie est, à proprement parler, un effrayant scandale. On ne touche pas aux enfants : les crimes des pédo-maniaques sont repoussant, infâmes : moins pourtant que ce qui vient d’être accompli : non seulement vous avez fait d’eux des orphelins potentiels, mais vous avez en esprit traficoté, disqualifié, perverti, je cherche le mot qui serait le plus exact, faussé, barbarisé leur nature.

» Ce n’est pas sans horreur que j’ai fini par comprendre que vous iriez jusqu’au bout, comme font tous les irresponsables perdus d’esprit et de sens. Le pouvoir vous aura corrompu jusqu’à ce point, d’une corruption hélas plus tragique que la simple et stupide corruption par l’argent. Cette corruption s’assimile à la gangrène de l’âme ; vous avez parfaitement défini votre ambition : arracher ces enfants à leurs éducateurs légitimes, c’est-à-dire les remettre en des mains illégitimes. Les enseignants n’ont pas à s’occuper de ces questions, leur mission est d’un autre ordre. Non, les enfants ne sont pas des cobayes culturels destinés aux expériences conceptuelles des obsédés pour lesquels le sexe est un dieu, une idole, un absolu. L’être humain est sexué, mais sa nature ne se définit pas par lui, d’où le fait qu’il est imbécile en même temps qu’ignoble de réduire des hommes et des femmes à leur statut abusif d’homosexuels. (Par bonheur, en français, on ne dit mâle et femelle !)

» Votre ‘’loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République’’ vous condamne comme elle condamne la République qui vous a fait confiance de la façon la plus honteuse qui soit. ‘’Votre’’ école doit, dites-vous dans l’inconscience de votre aveuglement, assurer ‘’les conditions d’une éducation à l’égalité de genre’’, ce qui n’a pas grand sens : à ‘’égalité d’être’’, oui. Vous ‘’pensez’’ – mais il s’agit plutôt chez vous de ‘’mépenser’’ – que cette égalité sexualiste est indiscutable, et l’on reconnaît dans votre obstination la marque d’un orgueil incapable de se reprendre et de réfléchir aux conséquences de cette hallucination, folle à proprement parler.

» J’ai horreur de cette prétention à ‘’enrôler’’ malgré elle la jeunesse – malgré elle, en effet, par obligation scolaire ! – en vous ‘’appuyant sur elle’’, comme fit Mao pour lancer sa révolution culturelle, ou comme un vieillard au cerveau tremblotant, aux guibolles flageolantes. Vous lancez une réforme dont le concept central est comparable à un pet d’incontinent et vous osez vous targuer de pouvoir mettre en branle la jeunesse la plus mal enseignée qui soit au monde depuis déjà la fin de la dernière guerre1 , mais surtout depuis les années 1980, depuis au fond que les forces de gauche, d’abord communistes, puis franc-maçonnes et grand-orientalistes, celles même qui vous ont servi de refuge et de plate-forme d’élan, se sont emparé de l’Éducation nationale, pour qu’elle mette en œuvre vos projets visant à ‘’changer les mentalités’’ comme à séparer les enfants de leurs parents.

» De quel droit souverain ? Il ne fait pas partie des charges dévolues aux élus de la nation. Qui donc vous a permis cela que les citoyens conscients – plus nombreux que vous ne pensez – refusent et refuseront obstinément ?

» Vous risquez fort d’avoir dans les années qui viennent la déception la plus flagrante de votre vie : une autre jeunesse est en train de se lever, digne, forte, convaincue, philosophiquement intègre, propre, respectueuse des êtres, à la différence de vos propres façons d’agir. Ils ‘’veilleront’’ toute leur vie à ce que le peuple de France ne soit plus pris en otage par une tyrannie culturelle.

» Mes propos sont violents ? Infiniment moins que ce que vous êtes en train de faire en détournant, pire : en abusant des pouvoirs qui vous sont confiés. Un exemple ? Les enfants de six ans n’ont que faire d’apprendre les différents genres dont on peut nommer les différentes pratiques sexuelles2, multipliables à l’infini, doctrine impie orientant les pensées vers des ‘’habitus’’3 capables de figer l’être et de l’enfermer en des façons réductrices de se comporter ! Par contre ces enfants n’attendent qu’une chose, « apprendre », Monsieur le Ministre, apprendre ce dont ils auront réellement besoin tout au long de leur existence : apprendre donc à lire avec les yeux comme à haute voix, à compter, à écrire, afin que cesse l’illettrisme en France alors qu’il y sévit chaque année un peu plus comme une épidémie. Également à réfléchir par eux-mêmes, notamment en prenant l’habitude d’user du dictionnaire afin de disposer de mieux que la seule mémoire des mots : savoir vérifier ce qu’ils signifient, ce qu’ils permettent de comprendre ! Encore, à s’exprimer oralement, afin de ne pas rester quasi muets alors qu’il leur faudra souvent, tout au long de leurs jours, à prendre la parole : pour dire leurs avis, exprimer leurs désirs, répondre aux questions, se défendre… notamment de vos entreprises.

» Les professeurs des écoles n’ont sans doute pas assez de travail sans que s’y ajoute pour eux ce nouvel apprentissage auquel il va leur falloir consacrer un temps précieux : avez-vous seulement prévu que certains d’entre eux puissent faire valoir leur opposition consciente à un tel enseignement ? Car en de telles matières si sulfureuses et perverses, l’ ‘’objection de conscience’’ s’impose d’évidence et de nécessité. J’en sais qui sont épouvantés à la seule perspective d’avoir à enseigner un tel tissu de sornettes et de mensonges, pour ne pas dire d’abominations ; d’avoir à passer outre au fait que cette responsabilité n’est pas la leur mais celle des parents ; d’avoir à risquer de traumatiser psychiquement et moralement ces enfants que votre loi méprise parce qu’elle n’a pour rôle que de vous mettre en valeur, de vous distinguer du vulgus pecum. De vous inscrire dans l’Histoire ! Mais en cette Histoire, combien nous découvrons de pauvres misérables qui n’y ont laissé qu’un nom abominé.

» Vous avez méprisé, du haut de votre siège de ministre, qui n’a jamais cessé d’être éjectable, l’ensemble de tous les avertissements que vous avez reçus de la part d’une multitude de spécialistes de tous « genres », psychologues non asservis à la ‘’doxa’’ politico-socialiste, et vous paierez en temps utile le prix de cette insolence faite au peuple de France. »

On peut se croire tout permis un certain temps mais non tout le temps…

  1. Dès 1948 les communistes ont déclaré vouloir « séparer les enfants de leurs parents » !
  2. Une seule de ces différents pratiques est honnête, la sexualité raisonnée des couples mariés. Toutes les autres jettent les êtres dans les impasses du vice.
  3. Habitus : Mot latin, masculin, qui définit une manière d’être, une allure particulière, une orientation de l’esprit. Mot usité en philosophie et sociologie.