Un combat perdu d’avance ? - France Catholique
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Pèlerinage de Chartres : la jeunesse de l'Église
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Un combat perdu d’avance ?

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© Pascal Deloche / Godong

Ainsi, Emmanuel Macron en a décidé, nous nous acheminons vers une loi sur ce qu’on appelle pudiquement « la fin de vie ». On savait le président favorable à une inscription de l’euthanasie dans la loi, mais en dépit de l’intense travail de lobbying de ses partisans, il s’était gardé de faire avancer le projet lors de son premier quinquennat. Cette fois, sa résolution est prise et son choix personnel est définitivement connu. Il l’a réaffirmé récemment devant Line Renaud à qui il remettait la grand-croix de la légion d’honneur : « Votre combat pour le droit de mourir dans la dignité vous ressemble et nous oblige. Dicté par la bonté, l’exigence et cette intuition unique que c’est le moment de faire, alors nous ferons. »

On se demande à la suite d’une déclaration aussi formelle, s’il est vraiment nécessaire d’en appeler préalablement à une Convention citoyenne pour débattre cette question de l’euthanasie ou du suicide assisté. Tout n’est-il pas plié d’avance ? Le parti du président est massivement favorable à une transgression de la législation en cours. Le Comité consultatif national d’éthique vient lui aussi de donner un avis positif sur le sujet. Les médias dans leur ensemble font la propagande pour ce qu’on appelle très publicitairement « le droit de mourir dans la dignité ». Ils sont bien rares ceux qui, tel l’écrivain Michel Houellebecq, osent manifester leur réprobation.

Alors, pour ceux qui persistent à penser que l’interdit biblique : « Tu ne tueras pas » demeure une obligation de la conscience, le combat est-il perdu d’avance ? Sans doute. Mais ce n’est pas une raison pour se résigner. La transgression étant inscrite dans la loi, il s’agirait de faire entendre plus fort que jamais la loi d’Antigone contre Créon. C’est une question de civilisation, car il s’agit bien d’un basculement métaphysique, moral, qui confère à l’existence un sens contraire à nos traditions les plus fondatrices. Il faudra choisir en faveur ou non de la culture de vie.