UMP : le divorce ? - France Catholique
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UMP : le divorce ?

La commission des conflits n'ayant pas fait de concession au clan Fillon et l'arbitrage d'Alain Juppé ayant été refusé par Jean-François Copé, le conflit s'envenime.
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Un parti qui revendique 300 000 membres, dont la moitié environ a participé à un vote interne pour élire son président, se retrouve menacé de scission parce qu’il a raté l’organisation de ces élections.

Il est impossible de dire quelque chose de plus que la semaine dernière sur ce méli-mélo où chacun des deux concurrents se donne tour à tour le mauvais rôle. Jean-François Coppé s’est proclamé vainqueur, de quelques voix, avant même que les décomptes n’aient été achevés et alors que la commission ad-hoc avait oublié les votes de Nouvelle-Calédonie, Mayotte et Wallis et Futuna. Les résultats s’en trouvaient inversés, selon les partisans de François Fillon. Sauf que l’organisation du scrutin en Nouvelle-Calédonie serait entachée de graves fraudes, à l’instar de celles des Alpes-Maritimes, la plus grosse fédération de l’UMP, acquise à François Fillon…
Jean-François Copé s’estime le président élu, tandis que François Fillon a semblé renoncer à la présidence mais pas à faire invalider son concurrent. Les statuts du Parti sont mis à rude épreuve. La commission des conflits, alors qu’elle se réunissait le 25 novembre, ne s’estimait pas saisie d’un recours de François Fillon, alors que celui-ci affirmait l’avoir envoyé dans les délais prévus, par lettre recommandée. Un peu de bonne volonté aurait permis de se sortir de ce genre de détail. On a vu qu’elle n’était pas au menu le soir du même jour, où la réunion de conciliation organisée par Alain Juppé pour faire se parler les deux chefs a tourné court au bout d’une demi-heure.

François Fillon a déclaré alors qu’il saisissait la justice sans préciser encore sous quelle forme. La justice est très lente et pas forcément très compétente en la matière, surtout s’il y a eu plus de pagaille que de fraudes. En attendant, Jean-François Copé pense tenir l’appareil et donc, comme Martine Aubry après le congrès de Reims, il y a quatre ans, prévoit-il sans doute de ne plus le lâcher jusqu’à organiser — autrement que par une désastreuse primaire — la prochaine désignation du chef du parti (on a vu que Harlem Désir n’a pas eu à faire véritablement campagne pour être désigné à la tête du Parti socialiste).

Si François Fillon ne veut pas se voir réduit à l’insignifiance d’une Ségolène Royal, il doit montrer une détermination sans faille. Non seulement aller en justice, mais aussi préparer une scission, quitte à passer pour le grand diviseur. L’ancien Premier ministre n’aura pas beaucoup de mal à convaincre certains parlementaires de le suivre (même si une quinzaine d’élus UMP auraient déjà fait part à Jean-Louis Borloo de leur intention de rejoindre l’UDI). Mais à quoi rime une scission quand aucun enjeu idéologique n’est en cause ? Nicolas Sarkozy avait voulu rassembler tous les partis de droite et on aurait désormais trois partis, séparés par d’infimes nuances, ne se démarquant que par la manière d’être de leurs chefs, au risque de déboussoler les militants ?

Justement, Nicolas Sarkozy, alors en voyage en Chine a déclaré qu’il suivait de près la situation. Lui seul pourrait rétablir l’unité. Celle-ci ne peut sans doute passer que par l’application de la mesure de bon sens proposée par Serge Dassault. Le sénateur de l’Essonne et doyen des parlementaires UMP réclame une nouvelle élection immédiate, sans campagne… Pourquoi ne pas voter par Internet ? En y mettant les moyens et le professionnalisme nécessaire, le risque de fraude est plutôt plus faible…