Rome et les anglicans - France Catholique
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Ces Papes qui ont fait l'histoire
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Rome et les anglicans

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À la fin octobre, Rome a annoncé que, par le biais d’ordinariats personnels, autrement dits de diocèses relevant directement de lui, Benoît XVI va donner la possibilité aux anglicans d’entrer dans l’Église catholique en conservant une bonne part de leur patrimoine spirituel et liturgique, qui remonte au XVIe siècle et constitue une expression théologique différente de la scolastique romaine. La Constitution apostolique n’ayant pas été immédiatement publiée, il a fallu expliquer l’absence de difficultés sur le statut des prêtres et des séminaristes anglicans mariés reçus comme catholiques.

Le traitement de cette question montre que Benoît XVI continue à ne négliger aucune chance d’arriver à une meilleure unité, en interne avec les fidèles de sensibilité traditionaliste, même si certains épiscopats traînent les pieds, comme à l’extérieur, avec les « frères séparés ». En ce qui concerne les anglicans, il faut savoir que, jusqu’à présent, n’existaient que des dispositions pastorales, approuvées par Jean-Paul II en 1980, prenant simplement en compte les cas individuels de prêtres épiscopaliens — anglicans des États-Unis et d’Écosse — souhaitant adhérer au catholicisme. Autrement, existaient les conversions personnelles, comme celle de l’ancien Premier ministre Tony Blair, devenu catholique en 2007, voire de membres de la famille royale.

Le nouveau système donnera une structure canonique aux fidèles issus des diverses Églises anglicanes. Seuls les évêques devront, conformément aux traditions des Églises catholique et orthodoxe, être célibataires. Cela devrait surtout concerner la Communion anglicane traditionnelle, qui ne reconnaît plus l’autorité de l’archevêque de Canterbury. Fondée officiellement en 1991 à l’initiative du prêtre épiscopalien Louis Falk, du fait d’oppositions à l’ordination des femmes aggravées par la place reconnue aux homosexuels, elle se réfère volontiers au Mouvement d’Oxford fondé par le cardinal Henry Newman, prêtre anglican qui s’était converti au catholicisme en 1845 et qui sera béatifié en mai prochain à Birmingham. Présente dans 44 pays, elle revendique quelque 400 000 fidèles, répartis en 33 évêchés. Depuis 2002, son primat est l’archevêque anglican australien John Hepworth, qui, en octobre 2007, a formulé auprès de Benoît XVI une demande de rattachement à l’Église catholique romaine sur le principe d’une communion pleine, entière et sacramentelle. D’autres adversaires des ordinations féminines et des unions homosexuelles appartiennent en revanche à l’aile évangélique de l’anglicanisme, restée hostile au catholicisme.

Après l’annonce du Vatican, des évêques anglicans ont souligné la « générosité de Rome ». Le Dr Rowan Williams, archevêque anglican de Cantorbéry, a déclaré, avec l’archevêque catholique de Westminster, Mgr Vincent Gerard Nichols, y voir un geste « œcuménique ». De toute manière, les relations continuent à s’améliorer : le bénédictin Edmund Power, abbé de Saint Paul-hors-les-murs à Rome, vient d’être nommé chanoine honoraire de la cathédrale anglicane Saint-Paul à Londres.

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LA CONSTITUTION ANGLICANORUM COETIBUS (en anglais)

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/apost_constitutions/documents/hf_ben-xvi_apc_20091104_anglicanorum-coetibus_en.html