RANIME CE QUI TE RESTE DE VIE - France Catholique
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RANIME CE QUI TE RESTE DE VIE

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« Vos pensées sont déformées par des philosophies controuvées « Karl Marx vous étrangle ; Henry Kissinger vous enchaîne « Quand vous réveillerez-vous, quand vous réveillerez-vous « Quand vous réveillerez-vous et ranimerez ce qui vous reste de vie ? » Bob Dylan, 1979, « Quand vous réveillerez-vous ? » L’ex-gouverneur de l’Arkansas, Mike Huckabee, avait instauré le mercredi 1er Août comme une journée de reconnaissance envers Chick-fil-A 1. Il voulait inciter ses concitoyens à apporter leur soutien aux propriétaires de la chaîne, qui ont récemment fait l’objet d’attaques de la part de plusieurs municipalités. Le succès semble avoir été au rendez-vous. Cette circonstance peu ordinaire a été provoquée par les menaces exercées par des édiles de quelques grandes villes américaines en réponse aux déclarations du président de Chick-fil-A, Dan Cathy dans une interview à « Baptist Press »: « Nous soutenons la famille – la définition biblique de la cellule familiale. Nous sommes une entreprise familiale, par son capital et sa direction. Nous sommes mariés avec celle que nous avons épousée la première fois. Nous en remercions le Seigneur. » Et à la radio, de façon plus provocante : « Je pense que nous sommes en train d’appeler le jugement de Dieu sur notre Nation quand nous levons le poing et affirmons à la face de Dieu : « nous savons mieux que Vous ce qui constitue un mariage ». J’implore le pardon de Dieu pour notre génération si arrogante qui a l’audace de redéfinir ce qu’est le mariage. » Chick-fil-A, en tant que société, privilégie une vision du mariage fondée sur les croyances d’ordre théologique de ses propriétaires, issues de la tradition Chrétienne évangélique. Ces convictions sont également partagées par d’autres, Catholiques, Orthodoxes, Musulmans, Hindous et Juifs. Il devrait aller sans dire qu’un citoyen américain, (ou une réunion de citoyens, église, mosquée, synagogue, restaurant) possède un droit constitutionnel à exprimer ce genre de convictions sans subir aucune sanction. Selon le juge à la Cour suprême Robert Jackson, « S’il existe une seule étoile fixe dans notre constellation constitutionnelle, c’est bien qu’aucun officiel, du haut en bas de la hiérarchie, ne peut prescrire ce qui est orthodoxe en matière de politique, de nationalisme, de religion ou de tout autre domaine d’opinion, ni contraindre un citoyen à confesser sa foi en paroles ou en actes. » Cela n’a toutefois pas dissuadé certains officiels de quelques-unes des plus grandes villes américaines (Chicago, Boston, San Francisco, Philadelphie, New-York) d’édicter des fatwa laïques aux termes desquelles l’attribution de licences commerciales pourrait être soumise à des critères religieux. Le maire de Boston, Thomas Menino, par exemple, a déclaré : « Chick-fil-A n’a pas sa place à Boston. Il est exclu qu’il existe à Boston une activité commerciale qui exerce une discrimination à l’encontre d’une partie de la population. Nous sommes une ville ouverte, à la pointe de l’intégration. » Mais n’est-ce pas plutôt la mairie qui devrait être fermée puisqu’elle exerce une discrimination à l’encontre de fidèles chrétiens et de leurs activités commerciales dont les convictions offensent la sensibilité laïque ? Nous assistons ici à une révolution de la pensée. Ce que nous connaissions sous le vocable de «gauche» suffisait normalement à arbitrer ce genre de disputes. Un citoyen peut estimer que l’homosexualité est une conduite moralement neutre et en conclure que l’Etat doit reconnaître le « mariage » homosexuel. Un autre citoyen peut au contraire considérer l’homosexualité comme foncièrement immorale d’après les Ecritures ou simplement le droit naturel et condamner le « mariage » entre personnes de même sexe. Dans les deux cas, il s’agit de convictions fondamentales liées à ce qui est leur conception de la nature humaine, de la morale et du Bien commun, ce qui constitue l’identité de chacun comme personne. Leurs croyances ne sont pas plus « fausses » que de nier que le ciel est bleu. La gauche, dans son acception traditionnelle, reconnaissait et respectait cette réalité. Ses avocats savaient que, dans une société libre, des gens de bonne volonté, également rationnels et bien informés, sont destinés à conclure de manière diamétralement opposée sur bon nombre de questions. Il est donc nécessaire de préserver un espace public dans lequel les citoyens et les institutions qu’ils forment, peuvent coexister en dépit de leurs différences ou divergences d’opinion, sans risque de sanctions ou de représailles. Or les choses sont en train de changer. La gauche semble conceptuellement incapable de jouer son rôle sur la question qui nous occupe du « mariage » entre personnes de même sexe. Une chose est de permettre et de célébrer la diversité morale et religieuse au sein d’une société qui partage une même compréhension globale du genre d’institutions nécessaires au Bien commun et à la vie en société; autre chose est de le faire quand ce consensus est brisé et que la question en jeu est précisément de savoir ce qui est essentiel à la vie en société. Si, comme je le crois, nous nous trouvons dans cette dernière situation, au milieu du gué, il n’est de référence au « civisme » qui vaille – chaque camp étant apte à en avancer, qui apparaît au camp adverse comme autant de platitudes auto-justificatives. La gauche a été vaincue dans certains secteurs. Elle a été remplacée par un hégémonisme laïque dont les zélateurs ne tolèrent aucune voix dissidente, comme, avant les Lumières, au temps de la théocratie. On fera donc bien de faire attention à ce que St Jean écrivit à l’Ange de l’Église de Sardes : « Réveille-toi, ranime ce qui te reste de vie défaillante» (Apocalypse, 3, 2).
— – Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/strengthen-the-things-that-remain.html

 

  1. (ndt : chaîne de restauration rapide à base de sandwich de poulet)