Mike Schwartz, fils du Tonnerre - France Catholique
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Euthanasie : le dessous des cartes
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Mike Schwartz, fils du Tonnerre

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Les derniers jours de sa vie, Mike Schwartz pouvait à peine se relever. Il fallait le maintenir avec des oreillers. Alors que sa voix n’était plus qu’un souffle, ses paroles vibraient encore de passion.
Interviewé par Sandy Rios, une personnalité de la radio, entre deux inspirations avides il a chuchoté l’histoire de sa vie.

Peut-être ne connaissez-vous pas son nom et n’avez-vous pas entendu parler de lui. Il est difficile de dire qu’il n’était qu’une personnalité d’arrière-plan. Il était cela, mais encore bien plus. Il n’y a pas beaucoup de meneurs militants contre l’avortement en Amérique, qu’il n’ait un fois ou l’autre accueilli, guidé, instruit, et pour lequel il n’ait prié. En fait, il était meneur de meneurs.
Mike a grandi à Philadelphie, pauvre et dans une famille chaotique : « Mon père était un ivrogne adultère, qui battait sa femme. Je me souviens que fréquemment il terrorisait ma mère. Il voulait que je rencontre ses bonnes amies. J’ai commencé à conduire à l’âge de 7 ans. Je le conduisais chez elles. Il était devenu pour moi l’image permanente de ce que je ne voulais pas être. »
Voilà ce qu’a été le terreau de ce qui est devenu un homme de foi profonde et durable : « Je crois que j’ai subi toutes les ruptures, j’ai eu une vie vraiment bénie ».

Sa vie était à peu près toute tracée quand un de ses jeunes amis lui a donné à lire un exemplaire de « la revue Nationale ». Jusque là, il ne savait pas qu’il était un conservateur. Cela a conduit Mike à souscrire comme membre fondateur au magazine « Triumph », le journal intelligent et pugnace qui représentait un des derniers souffles de la contre-réforme catholique en Amérique.
Triumph l’a conduit à faire des pèlerinages d’été à l’Escurial en Espagne, demeure des monarques espagnols, à proximité de la « Valle de los caïdos », (vallée de ceux qui sont tombés) monument construit par Francisco Franco. L’équipe de « Triumph » voulait insuffler à ses étudiants ce qu’était vraiment une culture catholique. Mike buvait cela comme du petit lait.
Mike dit que « Triumph » a été le terreau du mouvement anti avortement des années 60.  Avec ses camarades  «  fana-Triumph » étudiants à l’université de Dallas, il a fondé les « Fils du Tonnerre », un des premiers groupes « pro life » en Amérique. Rapidement, ils ont occupé un établissement du planning familial à Dallas, et rapidement, ont été arrêtés.

Pendant toute sa vie professionnelle, Mike a été au centre de toutes les activités « pro-life » les plus importantes. Avec Nellie Gray et d’autres, il a fondé ce qui est devenu « la Marche pour la vie ».

Mike a exercé beaucoup de fonctions importantes. Il a travaillé pour Paul Weyrich à la « free Congress Foundation » . Il est devenu directeur juridique de l’association « Concerned Women for America ». (Il aimait beaucoup dire qu’il travaillait dans une association de femmes). Il a travaillé pour le parlementaire Tom Coburn à la chambre des représentants, et plus tard il est devenu le directeur du personnel de Coburn quand celui-ci est devenu sénateur.

Mike n’était pas un chrétien gnangnan. Il était piquant. Quand il parlait de la Cour suprême, ou des « républicains si lâches du Sénat américain », ses yeux se rétrécissaient et il serrait les lèvres, et il discourait comme un prophète de l’Ancien Testament. Quelquefois, cela lui amenait des ennuis.

Un jour, il a déclaré que la Cour Suprême ne devrait pas bénéficier de l’immunité pénale. « On devrait les empaler ! » C’est ce qu’il a appelé : « Le cas Roe contre Wade, Décision sur les Crimes de haine contre la race humaine. »

Il n’était pas seulement préoccupé par l’avortement. Mike disait que le fléau qu’était la pornographie conduisait les jeunes hommes à l’homosexualité. Il a été l’un des premiers dans ce pays à sonner l’alarme à propos des scandales sexuels parmi les prêtres catholiques. Il disait que l’avortement était un meurtre. Mike était piquant et sans peur.

Son dernier testament anti-avortement fut un mémo stratégique qu’il avait commencé à faire circuler il y a quelques années et qu’il a présenté formellement à un groupe nombreux de militants anti avortement réunis à Washington D.C. à l’occasion de la Marche pour la Vie. Et cela a été sa dernière apparition publique, quelques semaines avant sa mort.

Le mémo est un chef-d’œuvre, le résumé d’une vie consacrée en pensée et en action, à la cause de ceux qui ne sont pas nés. Mike pensait que l’Amérique était mal à l’aise à la pensée de l’avortement, mais s’était adaptée à la réalité du fait. A part les vrais partisans de chaque bord, pas plus de 20 pour cent de chaque côté, il y avait un ventre mou au milieu, qui en avait assez du débat.

Il pensait que même si Roe avait été débouté, nous aurions encore à faire face à une masse d’avortements et « plutôt que d’éliminer l’avortement en le mettant hors la loi, il fallait commencer par le rendre hors la loi en l’éliminant. »

Il écrivait : « Lorsque le nombre total d’avortements commerciaux ne dépassera pas les 100 000, et que le nombre total de centres d’avortement sera inférieur à 100 alors, nous pourrons dire que le cancer s’est résorbé suffisamment pour l’opérer. »

Pour mettre fin à l’avortement, Mike préconisait la prière – une prière spécifique pour les femmes et pour les avorteurs, nommément – les services pour les femmes enceintes et une législation dont le but presque exclusif serait d’empêcher le travail des avorteurs aux Etats Unis.

Il plaida pour une règlementation des cliniques d’avortement, demandant que le personnel soit éventuellement sujet à des poursuites, et qu’on institue un fond de compensation pour les conséquences des avortements financé par une taxe sur les avortements, et bien d’autres bonnes idées dont plusieurs sont déjà mises en application.

Peut-être n’avez-vous jamais rencontré Michaël Schwartz, mais beaucoup de ce que vous savez de la cause « pro-life » est né dans sa tête et par ses mains.

On lui a trouvé la maladie de « Lou Gehrig » il y a seulement un an et demie. Cet homme qui avait toujours un livre de théologie dans la poche, savait que c’était une bénédiction et en a toujours été joyeux, même à la fin. Ce fut le test final, la dernière épreuve qu’il a traversée avec l’esprit sportif d’un vrai chrétien, et d’un Fils du Tonnerre.

Mike a rendu le dernier soupir dimanche dernier en compagnie de sa femme bienaimée, âgée de 42 ans, de ses nombreux enfants et petits-enfants. Requiescat in Pace, Mike. A seulement 63 ans, tu nous as quittés bien trop tôt.

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/mike-schwartz-son-of-thunder.html


Austin Ruse est le Président de l’Institut pour la famille catholique et pour les droits de l’homme basé à New York et à Washington D.C. (Institut qui se consacre exclusivement à la politique sociale internationale.) Les opinions exprimées sont personnelles à Monsieur Ruse, et ne reflètent pas forcément les politiques ou les opinions de l’Institut.