Que la lumière soit ! - France Catholique
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Que la lumière soit !

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Jésus-Christ guérissant l'aveugle, Eustache Le Sueur (v. 1645).

Jésus-Christ guérissant l'aveugle, Eustache Le Sueur (v. 1645).

Dieu a brisé son silence éternel quand il a déclaré : « Que la lumière soit » (Genèse 1:2). Dans cette lumière primordiale, Dieu a créé le reste ce qui existe.

Dans le prologue de son Évangile, saint Jean affirme qu’avant le commencement, le Verbe existait déjà – et que le Verbe était avec Dieu et était Dieu. Dieu a créé toute chose par son Verbe, car dans ce Verbe était la vie. La vie du Verbe était la lumière des hommes.La lumière donneuse de vie du Verbe était la lumière de tous les hommes. La lumière vivifiante brillait dans l’obscurité, et l’obscurité n’a pas été capable de la vaincre (Jean 1:1-5).

De même, dans l’Évangile de Jean, les ténèbres du péché et de la mort ne peuvent vaincre la lumière donneuse de vie du Verbe incarné. Comme Dieu a premièrement tout créé par la lumière donneuse de vie de son Verbe, de même il a recréé l’humanité et toute la création par son Verbe incarné donneur de vie. « Le verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous… et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique » (Jean 1:14). Voir la gloire de Jésus, Fils incarné du Père, c’est voir la lumière donneuse de vie du Verbe éternel.

L’évangile du quatrième dimanche de Carême est tiré de l’Évangile de Jean, au chapitre 9 – l’histoire de l’homme né aveugle. Jésus dit d’abord à ses disciples que l’homme est né aveugle pour manifester les œuvres de Dieu, car il est « la lumière du monde ». Étant « la lumière du monde », Jésus guérit l’homme né aveugle. Il fait cela en crachant par terre pour faire de la boue qu’il applique sur les yeux de l’homme aveugle.

Tout comme Dieu, dans le second récit de création de la Genèse, forme d’abord l’homme de la poussière de la terre avant de lui insuffler son souffle divin, de même Jésus copie l’œuvre de son Père. Il recrée l’homme aveugle en enduisant ses yeux d’argile mouillée – la poussière dont l’homme a d’abord été formé.

Jésus, que le Père a envoyé dans le monde, envoie ensuite l’homme aveugle se laver dans la piscine de Siloé ; Siloé signifie « envoyé ». Donc, nous voyons ici un jeu de mot – assez amusant – sur le terme « envoyé ». L’envoyé Jésus envoie l’homme aveugle à la piscine de l’Envoyé.

S’étant lavé dans la piscine de Siloé, l’homme aveugle se met à voir. Il est guéri physiquement. Pour la première fois, il voit les gens, les arbres, les bâtiments – le monde entier qui l’entoure. Mais s’il voit physiquement, il est toujours cependant spirituellement aveugle. Il ne connaît pas celui qui a étalé de la boue sur ses yeux et qui l’a envoyé à la piscine de Siloé. Il ne connaît pas celui que le Père a envoyé dans le monde. Il ne sait pas qui est Jésus.

L’aveugle devenu voyant est questionné par les Pharisiens, car ces derniers étaient contrariés que Jésus ait effectué une guérison le jour du Sabbat. Ils croient qu’agissant ainsi, il ne peut pas venir de Dieu. L’aveugle défend l’action de Jésus en déclarant que seul quelqu’un fidèle à Dieu peut réaliser une action telle que rendre la vue à un aveugle de naissance. « On n’a jamais entendu dire que quelqu’un ait jamais ouvert les yeux d’une personne née aveugle. Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire ». Jésus vient de Dieu car le Père l’a envoyé dans le monde pour être dans le monde la lumière donneuse de vie.

Quand il a entendu que l’aveugle devenu voyant a été jeté dehors de la Synagogue, Jésus va le trouver et lui demande : « crois-tu au Fils de l’Homme ? » Ce à quoi l’homme répond : « qui est-il Seigneur, pour que je crois en lui ? » L’homme aveugle voit maintenant physiquement, mais il veut maintenant voir spirituellement, afin de pouvoir croire en celui que Dieu a envoyé.

Jésus déclare : « tu l’as vu et c’est lui qui te parle ». L’homme aveugle a vu Jésus, mais il n’a pas vu que Jésus est le Seigneur et Sauveur, il l’a vu simplement comme un homme qui peut guérir ceux qui sont physiquement aveugles. Maintenant, voyant en vérité, il confesse : « je crois, Seigneur ».

Ce que nous percevons dans cette histoire touchante de Jésus et de l’aveugle de naissance, c’est la réalité du sacrement du baptême. En raison du péché d’Adam et Eve, nous sommes tous nés aveugles. Nous sommes nés de la chair d’Adam. Oui, nous pouvons voir physiquement, mais nous possédons les yeux aveugles d’Adam. Nous ne voyons pas Dieu.

Ce n’est que par la foi en Jésus et en étant renouvelés par le baptême, nés de nouveau de l’eau et de l’Esprit-Saint que nous en arrivons à voir Jésus comme notre Seigneur et Sauveur. C’est seulement par le baptême que nous parvenons à demeurer en lui qui est la lumière qui donne vie au monde. C’est seulement en demeurant en Jésus que nous sommes transformés en fils et filles du Père, des fils et filles habités par l’Esprit. En contemplant le Père en union avec Jésus, nous recevons de l’Esprit-Saint le pouvoir de nous écrier : « Abba, Père ».

L’importance du baptême est un thème qui traverse tout le Carême. Il trouve son accomplissement durant la Vigile Pascale, quand les nouveaux convertis sont baptisés et que les fidèles renouvellent leur promesse de baptême et sont aspergés de l’eau pascale. Ce renouvellement et cette aspersion prennent place durant toutes les autres messes de Pâques et durant tout le Temps Pascal.

Dans ce renouvellement baptismal, Dieu continue de déclarer : « que la lumière soit ». Il désire toujours que nous voyions la lumière divine de Jésus, son Verbe incarné rempli de l’Esprit-Saint, car c’est seulement en lui que nous possédons la lumière éternelle qui donne vie.