« La violence des réactions suscitées par Sacré-Cœur n’est pas surprenante : la foi et le Christ sont signes de contradiction ! Beaucoup de personnes en France pensent que la déchristianisation n’a pas été achevée et qu’il faut donner le coup de grâce… Combien ont cru que le christianisme allait mourir de sa belle mort et qu’il ne fallait pas s’acharner ? Victor Hugo lui-même pensait que Léon XIII serait le dernier pape… Dès lors, le Malin se rend compte qu’il ne suffit pas d’attendre et que le christianisme ne tombera pas de lui-même : il faut l’attaquer, d’où la virulence autour de Sacré-Cœur, qui touche le cœur du sujet et est une cible idéale… Ironiquement, cela a pu joueur en faveur du film : rien de tel qu’une polémique pour faire de la publicité ! La censure de l’affiche par les régies publicitaires des réseaux RATP et SNCF, ainsi que sa déprogrammation par le maire de Marseille, ont été un coup de pouce initial… Le succès est bien évidemment plus large, puisqu’il s’est bâti sur le bouche-à-oreille, car les spectateurs ont été touchés.
Un appel à la conversion
Un célèbre quotidien a publié une tribune d’un collectif qui reproche au film de mettre en avant des personnalités qui feraient la promotion d’une foi « identitaire »… Mais cette posture est exactement celle des pharisiens qui reprochent au Christ de dîner avec des publicains et des pécheurs ! Depuis quand impose-t-on au Christ ses fréquentations ? De plus, ce n’est pas être identitaire que de souligner le lien entre le Sacré-Cœur et la France. Il s’agit simplement de présenter un christianisme incarné dans une culture qui est, de surcroît, marquée par un retour du religieux : on voit dans le film un intervenant issu de la banlieue, l’éducateur Rodrigue Tandu qui souligne que, là-bas, « tout le monde croit ». Une simple lecture naturelle de cette séquence n’est pas possible, car le film dérange véritablement en profondeur. Il ne s’agit pas d’une querelle entre politiques. Si Sacré-Cœur avait été un film anodin, on n’en parlerait déjà plus. Mais il est un appel à la conversion et c’est pour cela que les opposants se sont déchaînés. La laïcité devient hystérique quand le sujet porte sur l’évangélisation ! La polémique Sacré-Cœur me fait penser à celle qui avait entouré le film Unplanned [film sur une ancienne directrice d’un Planning familial devenue pro-vie et opposante à l’avortement, N.D.L.R.]. Le Prince de ce monde ne supporte pas ce genre d’initiatives. Le temps de la naïveté, du « tout le monde est beau », est terminé et l’on revient à un combat frontal contre une Église qui se reconstruit dans un tas de décombres. Au moins, les choses sont claires ! »














