Le titre du livre semble avoir été choisi spécialement pour faire fuir les lecteurs par son caractère échevelé, à moins que le mot « Sodome » n’en attire quelques-uns ?
Le plan est également déconcertant. Après un premier essai assez court et percutant, viennent de longues annexes qui ne sont pas moins intéressantes et une postface suivie d’un glossaire…
C’est dommage de ne pas avoir essayé d’être plus synthétique et compréhensible parce que, même si cet essai part en effet dans beaucoup de sens, il est le fruit d’une pensée solidement arrimée à une orthodoxie philosophie et religieuse catholique. Et en le refermant on doit reconnaître que l’auteur ne s’est pas laissé déborder par son énorme quantité de connaissances notamment sur les avatars modernes du bouddhisme…
En fait il s’agit d’expliquer aux chrétiens en quoi le fait de mettre en avant le philosophe Fabrice Midal, notamment aux Conférences de Notre-Dame ou aux éditions du Cerf, comme le bouddhiste de service dans le cadre du dialogue interreligieux, celui prôné par « Le Monde des religions » de Frédéric Lenoir, n’a rien de très légitime.
Pour cela il faut expliquer le parcours d’un lama tibétain, le gourou Chögyam Trunnpa, qui connut une extraordinaire popularité aux Etats-Unis et en Angleterre dans les années 70-80 et qui reste le maître à penser de Fabrice Midal.
On ne racontera pas le livre, mais il remplit bien l’objectif de l’auteur qui est de dénoncer les fausses thèses, l’auto-aveuglement de certains gourous et de leurs spiritualités déviantes de toutes traditions, voire leurs supercheries, tout en respectant les personnes autant qu’il est possible.
Au final un livre pas si déroutant que cela et qui éclaire sur bien des aspects de notre modernité, notamment sur l’homosexualisation ou la bisexualisation de notre société…
On le conseillera donc vivement, surtout à tous ceux qui ont des amis « bouddhistes »…
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Michel Canavagio est agrégé d’anglais.