« Mettons-nous en présence de Dieu » - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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« Mettons-nous en présence de Dieu »

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Le matin, après le petit déjeuner – ma femme serait incapable, et sans doute moi aussi, de prier sérieusement sans être passés par cette étape préliminaire –, nous commençons par cette ancienne et courte prière : « Mettons-nous en présence de Dieu », afin d’ouvrir notre journée sur les perspectives éternelles.

Je ne me connais pas de capacité particulière à me mettre de moi-même ‘’en’’ cette Présence : mais j’ai confiance en la capacité du Père de descendre jusqu’à ce petit homme « de rien du tout », comme est qualifié le Petit Ramoneur par le roitelet du film Le Roi et l’Oiseau…

Quelques versets du Psaume 105, après la lecture du passage du Livre des Rois qui évoque la trahison de Salomon, ont fait diverger mon attention vers notre époque : comme un abîme s’ouvrait en moi. Qu’est-il dont dit en ce texte ?

D’abord ceci :

« Heureux qui pratique la justice

Qui observe le droit en tout temps ! »

.

Puis :

« Ils allaient se mêler aux païens,

Ils apprenaient leurs façons d’agir.

Alors ils se sont mis à servir leurs idoles,

Et pour eux c’était un piège.

Ils offraient leur fils et leurs filles

En sacrifice aux démons.

De telles pratiques les souillaient :

Ils se prostituaient par de telles actions … »

Si j’applique ces versets à ce qui se trame en France comme en bien d’autres nations et empires, je ne puis que frémir pour ceux qui sont impliqués dans ces « façons » qui nous paraissent à nous, chrétiens, des manières directement en lien avec celles du Démon. Relis, lecteur, ces quelques lignes en pensant aux enfants livrés aux idéologues qui cherchent à s’emparer d’eux !

Bien entendu, tel ou tel de mes lecteurs trouvera que j’exagère car enfin, n’est-ce pas, le temps des démons est passé de mode 1 … Le XX2 nous a démontré qu’il n’en était rien. Et ceux qui sont attentifs à ce que nous réservent de surprises les actualités du moment savent parfaitement que ces sbires de Satan sont à l’œuvre incessamment.

Autrefois, le célébrant d’une messe basse ou solennelle priait ainsi le Seigneur : « Donne-nous des prêtres, donne-nous de saints prêtres, donne-nous de très saints prêtres ». Souvent j’ai servi la messe du matin en semaine, juste avant de gagner l’école qui dépendait de la paroisse Saint-Vincent à Salies-de-Béarn. La répétition de la demande, qui allait en croissant jusqu’à ‘’très saints’’ me paraissait étrange. Un jour, je n’avais probablement que huit ans, soit avant le départ pour Pau du père curé, le chanoine Jean Pambrun, que j’admirais et aimais beaucoup, je l’ai interrogé : pourquoi fallait-il que les prêtres soient, non pas seulement ‘’saints’’ mais ‘’très saints’’ ? Il me répondit en citant le Curé d’Ars : si l’on veut des prêtres seulement ‘’bons’’ chrétiens, le peuple des laïcs ne méritera même pas l’adjectif ‘’bon’’ : il faut donc demander des prêtres saints. Mais si l’on veut que ce peuple devienne un ‘’peuple saint’’, alors il faut aller jusqu’à demander des prêtres ‘’très’’ saints. »

De là mon imagination a dérivé jusqu’aux paroles prononcées par un certain Félix, qui vivait à Abitène en Afrique proconsulaire, aujourd’hui la Tunisie. Il avait été arrêté avec quarante-huit autres fidèles présents lors d’une célébration dominicale : c’était au temps de l’empereur Dioclétien, qui nourrissait une haine farouche envers nos ancêtres dans la foi.

Celui qui l’interrogea lui posa une question bizarre : « Je ne veux pas savoir si tu es chrétien, seulement si tu as participé à l’assemblée ? ». Et Félix, avec une assurance magnifique, lui fait une réponse qui devrait aujourd’hui nous interpeller à propos de nos présences et/ou absences lors de ces assemblées du dimanche : « Ta question est sotte et ridicule ! Comme si un chrétien pouvait vivre sans se rendre à la Pâque dominicale ! […] Ignore-tu que cette Pâque du dimanche fait le chrétien et que le chrétien fait cette Pâque ? […] Si tu entends prononcer le mot ‘’chrétien’’, sache qu’il s’agit d’une telle assemblée où nous célébrons le Seigneur. Et si tu entends parler d’une ‘’assemblée’’, dis-toi que là se trouve le chrétien ».

Je serai à la place de certains de nos gouvernants, je cesserai de poursuivre le combat de démons qu’ils mènent aujourd’hui et dont ils sortiront un jour ou l’autre – et peut-être seulement après leur mort – vaincus et condamnés.
Qu’ils n’oublient pas qu’ils ont jusqu’à la toute dernière seconde avant le grand passage par la Porte étroite pour se rendre compte qu’ils ont emprunté la mauvaise route et pour s’en accuser avec une contrition non feinte. Car nous pouvons tous entendre au plus profond de notre esprit la terrible réflexion de Jésus : « Qui scandalise un de ces petits, il f=vaudrait mieux pour lui qu’une meule de pierre lui soit attachée au cou avant d’être précipité au fon d’un lac » ! Et dire que certains envisagent toujours et sans frémir de faire légaliser la pratique de l’inceste comme de la pédophilie !

L’évangile du jour raconte le sauvetage par Jésus, le Christ, d’une petite fille en proie à l’un de ces démons dont on sait fort bien qu’ils ne meurent pas et qu’ils sont sans cesse attentifs à nous dérouter vers le gouffre des perversions. Sa mère était une païenne mais elle avait confiance en ce Jésus dont elle avait naturellement entendu parler : elle lui demande ‘’seulement’’ de sauver son enfant ! Et, entendant l’observation qui lui est faite : « Laisse donc les enfants manger à leur faim plutôt que de t’emparer de leur pain afin de le donner aux petits chiens », elle ne se démontera pas, bien au contraire ! Cette phrase, en effet, aurait pu lui paraître au premier abord très cruelle et d’une sévérité sans retour : alors elle serait partie, le cœur troublé et désolé, peut-être désespéré. Mais Jésus savait d’avance ce que cette femme allait Lui répondre, et Il voulait – Il veut toujours – que les siens entendent ce que la foi peut inventer, oser même, sous le souffle de l’Esprit : « Tu as raison, Seigneur, mais ces petits chiens sont sous la table et ils ne font que manger les miettes laissées par les petits enfants ». Alors, ajoute saint Marc, Jésus, émerveillé, lui répondit « À cause de cette ‘’parole’’, va : le démon est sorti de ta fille ». Ce que cette mère remplie d’amour vérifia en revenant chez elle.

Des histoires semblables, beaucoup de prêtres exorcistes et même parfois non exorcistes pourraient en raconter de nombreuses à qui les interrogeraient. Et c’est ainsi qu’une si ancienne intervention du Christ demeure toujours d’actualité.

  1. Sauf chez moi, car je sais qu’ils existent !
  2. e