Eclectique dans ses buts de voyage, le président Hollande part ce matin pour une visite d’Etat de deux jours chez l’héritier officiel de l’Empire ottoman, peu après avoir fait une brève escale au Vatican, pour échanger à la sauvette quelques mots avec le Pape François… Ce voyage solennel chez le Grand Turc intervient au moment où celui-ci est empêtré dans des scandales politico-financiers à répétition. Mais à Paris, en ce moment, on ne semble pas très regardant en la matière.
A l’heure où un sondage indique que 80% des Français sont opposés à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne – une idée lancée autrefois par un autre grand homme politique corrézien, un certain Chirac – M. Hollande sera entouré de sept ministres de son propre gouvernement pour rencontrer le grand vizir Erdogan. Parmi les adeptes de la prose de la politique en Asie mineure, peut-être se trouvera-t-il quelqu’un pour lui enseigner quelques expressions turques du langage de la vie courante…
Autrefois, en France, on disait à un certain M. Jourdain que « Cacaracamouchen » signifie « ma chère âme », ce qu’à défaut de Valérie Trierweiler partie seule en Inde, une certaine Julie Gayet, actrice domiciliée rue du Cirque, apprendra sûrement avec ravissement… Mais à l’époque, c’était le fils du Grand Turc en personne qui venait sur les planches de la Comédie française enseigner à l’acteur jouant le Bourgeois gentilhomme qu’il pouvait prétendre au titre de Grand Mamamouchi…, une sorte de Paladin alors sans scooter et sans avion, mais déjà transporté par quelques illusions sur l’importance qu’on pouvait lui attribuer sur la scène de la Comédie humaine.
Denis LENSEL
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