Le 8 décembre, jour du cinquantième anniversaire de la clôture du concile Vatican II et aussi de la fête de l’Immaculée Conception, le pape François a inauguré une année spéciale, l’Année de la Miséricorde.
Nous avons plusieurs moyens de célébrer ce saint moment de l’histoire de l’Eglise. En particulier nous pouvons essayer de pratiquer de manière plus fervente les oeuvres spirituelles et matérielles de la miséricorde. Aujourd’hui, on attache beaucoup d’attention aux oeuvres matérielles, comme celles de nourrir les affamés et visiter les malades et les prisonniers. Ces tâches tiennent une place spéciale dans le coeur du Saint Père, et c’est toujours une bonne idée d’étendre votre pratique dans ce domaine.
Mais les tâches spirituelles de la miséricorde sont relativement négligées aujourd’hui, bien qu’elles offrent une base très féconde pour la célébration de cette Année. Les voici : avertir les pécheurs ; instruire les ignorants ; conseiller ceux qui doutent ; réconforter les affligés ; souffrir patiemment les injustices ; pardonner les injures ; et prier pour les vivants et les morts.
Disons-le carrément : aux Etats-Unis et en Europe beaucoup de catholiques ont été perdus pour l’Eglise à cause de l’ignorance – autant qu’à cause du scandale des catholiques qui ne vivent pas en accord avec les exigences de la foi, et des pièges de la culture profane, c’est certain. Mais en dépit des répercussions des scandales de prêtres, la plus grande partie de ceux qui ont quitté l’Eglise l’ont fait à la suite de la pauvreté d’une catéchèse mêlée à un refus de vivre en accord avec les enseignements de l’Eglise sur des questions comme le mariage, l’homosexualité, l’avortement et la contraception.
La meilleure chose que nous pouvons faire pour participer à cette Année de la Miséricorde est, d’une façon individuelle, de travailler et de prier pour le retour de ceux qui se sont égarés. Généralement la plupart des catholiques qui ont déserté ne manquent que d’une bonne confession pour retourner à l’Eglise dans laquelle ils ont été baptisés. Après tout, le Seigneur nous a dit lui-même que le Fils de l’Homme était venu pour sauver ce qui était perdu. Et c’est aussi la tâche à laquelle nous sommes appelés. Oui, cela inclut la prière – mais aussi l’action.
Quelle forme devrait prendre cette action ? Ce pourrait être notre volonté de parler de la foi à un catholique qui a déserté. Et ici je ne parle pas seulement de parents mais aussi, par exemple, de gens avec qui vous travaillez et qui ont quitté l’Eglise. Il y a des gens dans votre famille élargie – peut-être des neveux et des nièces – qui ont cessé de pratiquer leur foi, chose dans beaucoup de cas due à une mauvaise formation spirituelle ou à un défaut de saine connaissance de ce que l’Eglise enseigne et pourquoi.
Je leur ferai aussi connaître le développement important de l’Eglise catholique, spécialement en Extrême-Orient et en Afrique. Il y a même une petite (et malheureusement mal connue) renaissance dans certains pays d’Europe, notamment en France. Tout cela peut corriger la fausse impression, que donnent à beaucoup de gens les media et des apostats, que l’Eglise est morte ou mourante.
Que pouvez-vous faire d’autre ? Leur demander de vous accompagner à la messe de temps en temps, même s’ils ne sont pas prêts à revenir. Peut-être pourriez-vous penser à leur faire cadeau du Catéchisme de l’Eglise catholique, pour qu’au moins ils sachent où aller pour découvrir ce que l’Eglise enseigne en réalité, en opposition à ce qu’ils entendent dans les mass media ou que leur racontent des catholiques mal informés ou qui ont quitté l’Eglise.
Montrez-leur l’histoire de l’Eglise, qui de siècle en siècle a produit des milliers de saints canonisés. Signales des exemples contemporains ou proches de notre temps comme Mère Teresa et tant d’autres qui, par amour du Christ, ont consacré leur vie aux pauvres. Ceux qui donnent des témoignages aussi lumineux et rayonnants de la puissance et de la beauté de la foi, bien qu’hélas, proportionnellement en petit nombre, donnent un puissant témoignage de la sainteté dans l’Eglise catholique comme gardienne désignée du trésor de la foi.
L’amour véritablement sacrificiel et joyeux de Dieu et de l’homme est naturellement attractif, et attirer l’attention sur ces amants exemplaires du Christ peut contrer l’image négative de l’Eglise et les attitudes cyniques absorbées de ce qui est clairement un poison pour la foi généreuse et héroïque dans le Christ.
Puisqu’on parle de la foi héroïque dans le Christ, un autre sujet qui permet de parler de la foi catholique avec ceux qui sont autour de vous est la douloureuse persécution que sont en train de subir les chrétiens dans bien des régions du monde, particulièrement en Syrie et dans des parties de l’Afrique. Bien que dans certains media laïcs, on aimerait identifier les activités de Daech, de Boko Haram et autres comme une preuve de la dangerosité de la religion en général, en peignant malhonnêtement avec les mêmes couleurs persécutés et persécuteurs, vous pouvez aider à contrer cette impression par des récits. individuels de foi, de courage et d’héroïsme chez les chrétiens persécutés.
Descendants de chrétiens qui ont vécu au Moyen-Orient depuis l’enfance du christianisme, le majorité des chrétiens persécutés aujourd’hui ne veulent qu’une chose, vivre leur foi paisiblement au milieu de leurs voisins. Mais menacés par beaucoup de formes de l’Islam militant, ils se sont levés courageusement pour témoigner de leur foi -même jusqu’au martyre.
Parmi les nombreuses tâches que nous avons à mener à bien pendant cette Année de la Miséricorde, nous sommes appelés à aider nos voisins, par notre propre témoignage, même si ce n’est pas dans le martyre, à accéder à cette même foi.
Dimanche 27 décembre 2015
Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/12/27/manifold-works-mercy/
Illustration : Image de la Divine Miséricorde par Stephen B. Whatley 2007