La réforme de l’orthographe annoncée… en 1990 va entrer en vigueur dans les manuels scolaires de la rentrée de septembre 2016, et elle concernera environ 2400 mots… Les yeux avertis des maîtres pourront constater la disparition partielle des accents circonflexes sur les lettres i et u, et la simplification de mots comme nénuphar, qui devra désormais s’écrire nénufar, et oignon, qui pourra s’écrire ognon, comme ça se prononce… Disparition partielle des accents circonflexes, seulement partielle, de façon à ce qu’on ne risque pas de confondre l’adjectif mûr et le substantif mur, ni le participe passé dû issu du verbe devoir avec le mot du, article contracté ou article partitif… Ceci étant dû aux pédagogues officiels qui ont du souci à se faire s’il s’installe trop de confusion dans les esprits… En effet, outre sa valeur esthétique, l’orthographe est chose utile, car elle sert souvent à distinguer des notions différentes.
Et tout à un coût… Pardon, ici, les choses évoluent : à partir de septembre prochain, on pourra écrire ce mot coût sans accent circonflexe… De même, on pourra écrire le verbe paraître également sans accent circonflexe… Il paraît que ce sera plus facile… A cela, un champion du monde d’orthographe répond vertement dans un entretien avec une jeune consoeur du « Figaro » que l’Education nationale « préfère supprimer les problèmes plutôt que de trouver des solutions », alors que « l’orthographe est une école de rigueur et d’attention », et que « sans goût de la rigueur, aucune excellence n’est possible ».
De toute façon, si on supprime trop d’accents circonflexes sur les voyelles i et u en menant la langue française à hue et à dia, on va voir naître d’autres accents circonflexes, sur les visages, en voyant se dresser les sourcils des futurs lecteurs des manuels. Du moins avant que ces lecteurs les froncent, devant ces gages de la facilité…