Les enfants de la rue handicapés mentaux à Manille - France Catholique
Edit Template
Pontificat de François - numéro spécial
Edit Template

Les enfants de la rue handicapés mentaux à Manille

La fondation ANAK - Un pont pour les enfants est au service des enfants défavorisés de Manille depuis 14 ans. Les enfants handicapés mentaux des rues, abandonnés aussi dans la jungle de la capitale philippine, sont les plus vulnérables. Ils sont devenus l'une de ses priorités.
Copier le lien

Les pauvres et les plus vulnérables sont assurément ceux qui reçoivent de la part du Bon Dieu une attention toute particulière. Le Christ dans l’Évangile se montre plein de sollicitude pour chacun des laissés-pour-compte qu’il rencontre et Il leur ouvre joyeusement les portes du Royaume de Dieu.
La fondation Un pont pour les enfants, déjà bien connue des lecteurs de France Catholique, est installée à Manille aux Philippines depuis 1998 et sert les enfants des bidonvilles, les enfants chiffonniers de la décharge, et les enfants des rues de la capitale. Tous les éducateurs de la fondation, en grande majorité philippins, sont les témoins privilégiés de cette prévenance divine pour les plus pauvres jour après jour.

Mais la situation des enfants dans la rue reste un vrai sujet d’indignation. Ils vivent toutes sortes de négligences, de violences, de sévices et d’abus dans la rue. C’est pourquoi ces garçons et filles, parfois très jeunes, qui font des trottoirs de la capitale leur territoire et se regroupent souvent en gangs, n’ont d’autres choix que la survie : mendicité, vols, drogue, prostitution… Ils sont des victimes impuissantes et leur situation est un scandale insoutenable. Que peut-on effectivement imaginer de plus terrible ? Que peut-on redouter de plus alarmant pour un cœur d’enfant que d’être ainsi laissé sans refuge ni boussole ?

Et pourtant parmi ces enfants délaissés qui semblent être déjà comme des rebuts, il y a une population encore plus vulnérable, ce sont les enfants handicapés mentaux. Et la rue ne les épargne pas malheureusement. Loin d’être une raison de les protéger, leur handicap les rend encore plus fragiles et attaquables. Ils sont souvent utilisés, méprisés et deviennent des proies faciles. Seuls quelques bons samaritains leur donnent parfois une pitance, mais l’ébullition de la ville est un enfer pour des enfants dont l’innocence est absolue.

Imagine-t-on un enfant atteint de trisomie survivre seul dans une jungle urbaine ? Ou bien encore un jeune autiste se débrouiller, s’orienter, se nourrir… ou pire se défendre dans les rues d’une métropole ? Non bien sûr, et pourtant c’est un fait, une réalité. C’est même devenu l’un des objectifs les plus urgents de la fondation Un pont pour les enfants qui essaye tant bien que mal de répondre à cette préoccupation si pressante.

Aujourd’hui, la fondation en a fait un programme à part entière afin de mieux répondre aux besoins spécifiques de ces enfants et jeunes adultes : des psychologues, des éducateurs spécialisés et des assistantes sociales sont à pied d’œuvre pour leur offrir un suivi adapté. Mais c’est surtout l’atmosphère familiale et la vie spirituelle façonnées avec soin dans les foyers qui les aident à porter une histoire difficile et ainsi remettre leurs blessures entre les mains de Dieu avec une innocence inégalée.
Les premiers enfants présentant divers handicaps ont été accueillis dès les débuts de la fondation en 1998. Ils étaient alors confiés aux éducateurs, mêlés aux autres enfants dans les foyers résidentiels et l’attention de chacun leur offrait déjà un vrai refuge. Mais très vite, le nombre augmentant, des besoins distincts sont apparus ainsi que la nécessité d’ouvrir un centre spécialisé.

Avec l’aide précieuse de la fondation Jérôme Lejeune dont tout le monde connaît la noblesse de ses combats en faveur des plus faibles, la fondation a pu ouvrir en 2003 le premier foyer accueillant garçons et filles. Quelques années plus tard l’Œuvre à Manille compte deux centres pour les garçons handicapés mentaux et un pour les filles.
Les pionniers de cette aventure sont arrivés il y a 14 ans. Ils ne sont plus des enfants aujourd’hui, mais déjà de jeunes adultes. Or si les enfants des rues dits « normaux » sont accompagnés par la fondation pas à pas afin d’acquérir une certaine autonomie (finir leurs études, trouver un travail…) ou bien s’ils sont, dans les meilleurs des cas, réconciliés avec leur famille, ce sont là des éventualités difficilement envisageables pour les enfants présentant un handicap. Il a donc fallu réfléchir à d’autres alternatives dans une ville où tout est à faire en matière d’aide au handicap sous toutes ses formes. Depuis toutes ces années les tâtonnements inévitables des débuts sont devenus, grâce aux efforts continus des éducateurs, un projet solide avec des perspectives réjouissantes et les progrès de chaque enfant sont inestimables.

Depuis le début de l’année 2012 des ateliers ont été lancés. Il s’agit de reprendre plus au moins l’idée des « centres d’aide par le travail » dont le succès n’est plus à prouver en France et qui ont permis à tant de jeunes adultes avec un handicap, souvent accompagnés de manière remarquable par des éducateurs spécialisés dévoués, de trouver une vraie place dans la société. Il y a eu une belle évolution des mentalités en France, il faut le reconnaître, même si d’immenses progrès restent à faire. La fondation Un pont pour les enfants à Manille aimerait sentir le même genre de soubresauts pour les personnes handicapées philippines.

Un éducateur, ancien enfant de la rue, a relevé avec énergie le défi et a donc lancé différents ateliers depuis plusieurs mois. Les jeunes apprennent à confectionner des produits aussi divers que des bougies, du liquide vaisselle, des objets artisanaux, des chapelets qui sont ensuite mis en vente au profit de la fondation.

Un nouveau bâtiment est en construction afin de développer ce programme et accueillir encore plus de jeunes. La fondation espère mettre en place dans les deux prochaines années une dernière étape qui consistera à placer les jeunes dans des entreprises locales tout en gardant la supervision des activités du quotidien. Il s’agit de les encourager à vivre une certaine autonomie, même si l’indépendance n’est pas vraiment envisageable.
Fabrice Hadjadj a écrit dans l’un de ses nombreux (et excellents !) livres : « Rabbi Abraham Yeshaya Karelitz se mettait toujours solennellement debout en présence d’un trisomique car si l’Eternel l’a privé du pouvoir d’étudier à fond la Torah, disait-il, c’est qu’il est assez parfait déjà à ses yeux. » Le moins que l’on puisse dire c’est que ce mystère est resplendissant dans la fondation. Les enfants handicapés mentaux sont des rayons de soleil dans un monde assombri par les abus et la violence, et leurs sourires inépuisables — malgré les blessures — sont autant de leçons données à ceux qui se targuent de normalité. à nous qui sommes si « normaux » au point d’en devenir fade, ces pupilles du Bon Dieu nous rappellent le risque d’atrophier la joie de nos cœurs au profit d’aspirations plates qui ne rejoignent plus vraiment celles, hautes en vérité, du Créateur. Ils nous apprennent la simplicité et l’émerveillement, deux qualités relayées aux bas-fonds de notre estime dans un monde qui exalte le succès en étouffant les fruits.
Il ne reste plus qu’à prier que le Bon Dieu jette un regard bienveillant sur ce projet très spécifique de la fondation, en faveur d’enfants si chers à son Cœur.

Depuis 1998, l’association ANAK-Un pont pour les enfants vient en aide aux enfants des rues de Manille avec trois programmes pour redonner leur dignité aux enfants perdus : enfants des rues (265 enfants dans 15 maisons d’accueil), enfants des bidonvilles, enfants chiffonniers. La priorité de la fondation est le suivi individuel des enfants de la rue pour les aider à se reconstruire malgré leurs blessures profondes. Merci pour votre générosité, car sans vous, nous ne pouvons rien entreprendre ici. 100 % de votre don est reversé sur le terrain à Manille !

En ligne : sur le site Internet de l’association : www.associationanak.org (paiement sécurisé) ou par chèque : à l’ordre de ANAK-Un pont pour les enfants :

Association ANAK-Un pont pour les enfants, 8 rue des Réservoirs, 78000 Versailles

Un reçu fiscal vous sera adressé. 66 % de ces sommes seront déductibles de votre facture d’impôts.

— –

http://www.associationanak.org/Revue-de-presse