La coupe d’éloquence de la DRAC est une vénérable institution. La finale de sa 90e édition se tient le dimanche 13 mars 2016. Elle a été créée par le père Dassonville en 1926, deux ans après la ligue pour les Droits du Religieux Ancien Combattant. Son but était de prolonger un combat qui, par nature, ne devait avoir qu’un temps, pour former des jeunes à défendre les libertés des religieux, symboles de toutes les autres. La première Coupe eut pour sujet : « Quelles raisons les jeunes catholiques ont-ils de s’intéresser à la défense des religieux ? » Il n’y aurait pas grand-chose à changer dans ce sujet pour le rendre totalement actuel ! Voilà sans doute ce qui explique que, 90 ans après sa création, la Coupe d’éloquence de la Drac continue à être un des événements de la vie scolaire des établissements qui pensent que l’éducation est avant tout la transmission de valeurs.
Ce prix poursuit l’objectif initial, en invitant les jeunes à réfléchir sur les valeurs chrétiennes, civiques et culturelles et à exprimer publiquement le fruit de leurs réflexions. Depuis 1926, la Coupe d’éloquence a rassemblé des centaines d’institutions et de très nombreux candidats dont plusieurs futurs ministres, diplomates, avocats… Ouverte aux jeunes (filles ou garçons) des classes de lycée, elle consiste en une épreuve d’expression orale de 12 à 15 minutes, sur un sujet donné plusieurs mois à l’avance et qui s’inscrit dans la perspective de défense et promotion des valeurs auxquelles l’association DRAC est attachée. Après sélection des candidats dans les établissements, la demi-finale et la finale ont lieu à Paris en mars, précédées d’un ravivage de flamme à l’Arc de Triomphe.
Pour bien comprendre les enjeux de ces années 1920, sans doute faut-il revenir un peu en arrière au moment des lois de 1901 à 1905 qui devaient aboutir à la séparation de l’Église et de l’État. En effet, il faut se souvenir qu’alors, l’Église à travers ses très nombreux ordres religieux, assurait une place essentielle de l’enseignement en France. Par la loi du 7 juillet 1904 ce sont 2 500 écoles qui doivent fermer. Et pour empêcher toute résistance les religieux sont expulsés de France.
En 1914, les mêmes religieux furent rappelés pour accomplir leur devoir militaire. Sur les 9 323 revenus d’exil, 1 237 seront blessés et 1 571 perdront la vie dans les combats. La DRAC fut créée en 1924 quand Édouard Herriot voulut prendre une nouvelle mesure d’expulsion. Ce fut un tollé qui mobilisa tout le monde ancien combattant, religieux ou non et dont France Catholique est aussi un autre témoin non moins glorieux.
Ainsi se comprend ce souci de mêler le respect des droits des religieux avec le souci de l’éducation. Les deux vont de pair. Le sigle DRAC se décline toujours pour défendre les droits des religieux anciens combattants et à ce titre une plaque a été apposée aux Invalides en 2015 pour rappeler leur sacrifice, mais aussi en « Défense et Renouveau de l’Action Civique ». En effet, la DRAC s’est fixé un objectif nouveau, pédagogique plus que mémoriel, celui de remettre à l’honneur, au sein d’une jeunesse désorientée, parfois désenchantée, les fondements spirituels, moraux et civiques de la civilisation chrétienne : honneur et fidélité, souci de la vérité et de la justice, respect de la dignité de la personne et des lois naturelles, courage et dépassement de soi, humilité et générosité. En ce sens, la DRAC entend concourir à la formation morale et spirituelle de la jeunesse.
La DRAC dispose d’un réseau composé d’anciens candidats et plus largement de tous ceux qui partagent les mêmes idéaux, et dont l’objectif est de faire découvrir aux élèves des écoles et structures d’enseignement amies — avec autant que possible l’aide de celles-ci et des œuvres catholiques de jeunesse (dont le scoutisme) — l’identité de leur région à travers leur patrimoine et leur mémoire La DRAC entend concilier, avec sa Coupe d’éloquence annuelle et ses actions culturelles, dans un monde en pleine mutation, objectifs pérennes et actions évolutives.
DRAC, 8 bis rue Vavin 75006 Paris.
http://drac-ligue.org/
