De la coupe aux lèvres… - France Catholique
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L'Église dans l'attente
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De la coupe aux lèvres…

Comme chaque année, l’association Défense et Renaissance de l’Action civique (DRAC), fondée en 1924, va récompenser les 18 et 19 mars des jeunes gens qui, par leur éloquence, témoignent de la vivacité de l’intelligence française.
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«Pensez-vous que le respect est une vertu indispensable à la vie en société ? » Vaste sujet, ô combien d’actualité, que celui sur lequel les candidats à la Coupe d’éloquence 2023 vont devoir plancher devant le jury de la DRAC à Paris. Pour y répondre, en déployant les ressources de l’art oratoire dans un discours qui doit durer entre 12 et 15 minutes, il leur faudra redonner toute sa profondeur à ce beau concept de respect qui, employé à toutes les sauces désormais, a perdu de son sens et de sa portée.

Deux étapes pour une coupe

Le concours se déroule en deux temps. Samedi, lors de la demi-finale, les 25 candidats présélectionnés prononceront leurs discours. Ceux qui auront convaincu leurs auditeurs seront appelés dimanche à réitérer l’exercice devant un nouveau jury, avant d’enchaîner sur une phase d’improvisation d’un quart d’heure. Ce n’est qu’à l’issue de ce second filtrage que la coupe et les différents prix seront remis aux lauréats. À ce stade, rien ne semble distinguer cet exercice – certes de belle tenue – des différents concours d’éloquence qui existent encore aujourd’hui dans de prestigieux cénacles, et dont le concours de la Conférence des avocats du Barreau de Paris, vieux de près de deux siècles, est sans doute le plus emblématique. La discipline n’a d’ailleurs rien d’obsolète et de nombreux concours ont été créés au cours des dernières décennies.

À y regarder de plus près, pourtant, le règlement de la Coupe d’éloquence laisse percevoir une série de singularités qui indiquent l’identité toute particulière de cette joute pacifique. Au cours des deux jours, les candidats, tous lycéens et provenant pour la plupart d’établissements catholiques comme Stanislas à Paris, Saint-Dominique au Pecq, et d’autres lycées en province, doivent en effet participer à plusieurs activités non facultatives, dont le ravivage de la flamme sur le tombeau du Soldat inconnu, sous l’Arc de Triomphe ; ou encore la messe dominicale. L’esprit, le corps et l’âme. Un beau triptyque…

Une origine glorieuse

Impossible de comprendre cette spécificité sans revenir aux origines de cette compétition pas comme les autres, inaugurée en 1926. La DRAC, acronyme signifiant originellement « Droit du religieux ancien combattant », décliné depuis comme « Défense et renouveau de l’action civique », est un organisme fondé le 2 août 1924, dix ans jour pour jour après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, par Dom Moreau, moine de Ligugé, qui fut gazé dans les tranchées. Son objectif était de défendre les droits des religieux qui n’avaient pas ménagé leur sang sur le champ de bataille : malgré l’ostracisme dont ils avaient été victimes avant-guerre, ils furent plus de 9 300 religieux à revenir d’exil pour revêtir l’uniforme bleu horizon. 1 571 y laisseront la vie.

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