L’école de l’ultra violence - France Catholique
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L’école de l’ultra violence

Plusieurs faits divers viennent de confirmer les scénarios les plus pessimistes formulés depuis longtemps par les contempteurs du pédagogisme. À force de saper les fondements de l’école, l’ensauvagement se répand.
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L’entrée du lycée Maurice-Ravel, cours de Vincennes, à Paris (XXe arrondissement).

© lplt / CC by-sa

Le 1er mars, « une dizaine de jeunes » – dixit l’AFP – bloquent le lycée Maurice-Ravel dans le 20e arrondissement de Paris, tandis que le proviseur de l’établissement se voit menacé de mort sur les réseaux sociaux. Pourquoi ? Parce qu’il avait demandé le 2 février à trois élèves de retirer leurs voiles islamiques, ce qui avait été refusé par l’une d’entre elles.

Le 5 mars, ce sont près de 200 individus encagoulés qui ont déclenché une émeute devant le lycée polyvalent de Cachan, caillassant les véhicules de la police municipale.

Interrogée par Le Journal du Dimanche (09/03), une jeune enseignante originaire de Corse, affectée à Bron (Rhône), témoigne de son calvaire professionnel sur fond de violence, de racisme, de sexisme et de trafic de drogue. « Les proviseurs et les profs en ont tellement pris l’habitude que ce n’est plus que de la banalité. C’est leur quotidien. C’est la vie », indique-t-elle.

On pourrait multiplier les témoignages à l’infini. Encore un ? Celui d’Anthony, enseignant dans l’Aube, interrogé par Le Progrès (07/03) : « Je ne pratique pas l’autocensure mais j’appréhende parfois certains thèmes comme le judaïsme antique en 6e, la liberté d’expression en Enseignement Moral et Civique en 4e et le génocide arménien en 3e » Les statistiques sont accablantes. « Durant l’année 2022-2023, les directeurs d’établissements scolaires ont déclaré en moyenne 13,7 incidents graves pour 1 000 élèves », souligne France Info (07/03). « Dans 61 % des incidents rapportés, ce sont des élèves qui sont impliqués. Dans 30 % des cas, ce sont les familles qui en sont à l’origine. »

L’heure de la réaction ?

L’heure serait-elle à la prise de conscience ? Le 5 mars, accompagnée du préfet de police Laurent Nuñez, la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet s’est rendue au lycée Maurice-Ravel pour apporter son soutien au proviseur menacé. À cette occasion, elle a annoncé la mise en place d’un « bouclier de protection » autour de l’établissement, et le renforcement des mesures de lutte contre la violence en ligne, via le site Pharos. Le même jour, près de 150 responsables d’établissements parisiens se sont rassemblés devant la Sorbonne pour faire part de leur inquiétude croissante. Mais au-delà des réactions de circonstances, c’est bien un véritable « Plan Marshall » pour l’école qui semble s’imposer, comme le préconise le rapport d’une commission d’enquête sénatoriale, remis le 6 mars au ministère de l’Éducation nationale.

Cette commission, créée après l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020, a ainsi formulé « 38 recommandations pour protéger l’école ainsi que l’ensemble du personnel qui y travaille et restaurer l’autorité de l’institution scolaire ». Certaines d’entre elles semblent aller dans le bon sens, comme la restauration de l’autorité de la communauté éducative, la responsabilisation des parents ou la mise en place d’outils comme des caméras de surveillance et autres dispositifs de sécurisation.

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