Le véritable risque géopolitique - France Catholique
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L'Église dans l'attente
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Le véritable risque géopolitique

Au cours d’une visite de deux jours dans l’Empire du Milieu, Emmanuel Macron s’est efforcé de jouer la carte de la France et de l’Union européenne, dans un contexte de forte incertitude internationale. Mais l’Europe intéresse-t-elle vraiment Pékin ?
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À n’en pas douter, le voyage d’Emmanuel Macron, les 6 et 7  avril en Chine, où il a été reçu par Xi Jinping, était singulièrement riche en enjeux. Au-delà des échanges protocolaires, des cadeaux de circonstance (en l’occurrence un vase en porcelaine de Sèvres orné de poissons dorés) et des conférences de presse millimétrées, tout témoignait de l’influence désormais capitale de la Chine sur la stabilité diplomatique internationale. Partie prenante de la crise majeure qui affecte la mer de Chine méridionale, ne cachant pas ses ambitions concernant Taïwan, elle joue aussi un rôle considérable dans la crise russo-ukrainienne puisque son refus de soutenir Volodymyr Zelenski représente en creux un soutien de poids à Vladimir Poutine.

L’Ukraine au centre des échanges

C’est d’ailleurs sur ce dernier dossier que s’est concentrée une large partie des entretiens menés par la délégation française, mais aussi par Ursula Von der Leyen, la présidente de l’Union européenne, qui était également sur place. Emmanuel Macron ne s’en est pas caché, déclarant au Président chinois, lors d’une rencontre bilatérale : « Je sais pouvoir compter sur vous pour ramener la Russie à la raison et tout le monde à la table des négociations. » Xi Jinping a parfaitement joué son rôle de son côté, appelant à la reprise des pourparlers et condamnant les frappes sur des cibles civiles ou les menaces d’utilisation d’armes nucléaires.

L’incernable M. Xi

Pourrait-il devenir le médiateur recherché pour contribuer à mettre un terme au conflit ? S’il est une raison de l’espérer, elle est d’ordre économique : « Le conflit contribue à un ralentissement du commerce mondial et a un impact direct sur la production en Chine », estime Nicolas Tenzer, directeur de « Desk Russie » et enseignant à l’IEP de Paris, interrogé par Hugues Maillot et Amaury Coutansais-Pervinquière dans Le Figaro (06/04). Il demeure difficile néanmoins de cerner la réalité des convictions du président chinois qui, moins de deux semaines auparavant, a passé deux jours à Moscou où il a multiplié les déclarations d’amitié avec Vladimir Poutine, tout en resserrant les liens de coopération économique entre les deux puissances. « La raison ? La Chine a besoin de l’aide de la Russie pour lutter contre leur ennemi commun, les États-Unis. On aurait tort de sous-estimer la force du ressentiment chinois face à la domination mondiale américaine », rappelait ainsi Cyrille Pluyette dans L’Express (21/03).

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