Le Pape François et le président des Etats-Unis Barack Obama ont évoqué ensemble ce jeudi 27 mars à Rome les thèmes toujours cruciaux de la liberté religieuse et de l’objection de conscience en matière de respect de la vie, ainsi que la politique migratoire, mais aussi le « respect du droit humanitaire » et du « droit international », avec l’option pour « une solution négociée entre les parties impliquées » en cas de conflit. Cette orientation en faveur des négociations pacificatrices est d’une incontestable actualité…
A l’issue d’un long entretien particulier de près d’une heure au Vatican, dans un climat resté très cordial, le président Obama, qui était arrivé accompagné du Secrétaire d’Etat John Kerry, a invité le Pape François à la Maison Blanche. Ceci après avoir exprimé sa joie et sa fierté de rencontrer à Rome le Saint-Père, dont il s’est déclaré « un grand admirateur ».
D’après un communiqué du Saint-Siège évoqué par l’agence Zenit, les échanges avec le président ont porté en particulier sur des « thèmes particulièrement importants pour l’Eglise dans le pays comme l’exercice des droits à la liberté religieuse, à la vie et à l’objection de conscience ». Ceci faisait suite à une lettre ouverte de 70 évêques catholiques des Etats-Unis regrettant que la réforme de l’assurance-santé de l’administration Obama prévoit un financement obligatoire de l’avortement, de la stérilisation et de la contraception.
Le thème d’une réforme sur les migrations a également été abordé, à la suite d’une demande de suspension des extraditions des sans-papiers effectuée par des immigrés venus d’Amérique latine et résidant aujourd’hui aux Etats-Unis, soit environ deux millions de personnes sur onze millions en situation irrégulière.
Apportant au Pape François des graines d’arbres fruitiers cultivés dans les jardins de la Maison Blanche, Barack Obama a défini ce cadeau comme un hommage à son « engagement à semer des semences de paix globale pour les nouvelles générations ».
En échange, le Pape a offert à son hôte un médaillon de bronze portant ces mots : « un monde de solidarité et de paix fondé sur la justice », et représentant un ange tenant unis les deux hémisphères de la planète malgré le dragon figurant l’exploitation, la méfiance et les préjugés, « nouvelles formes de colonialisme » d’après le commentaire de l’agence Zenit. Le Saint-Père a aussi donné au président des Etats-Unis un exemplaire de son exhortation apostolique « Evangelii Gaudium », la Joie de l’Evangile. En le remerciant, Barack Obama s’est engagé en ces termes : « Je le lirai sûrement dans le Bureau ovale, dans les moments de frustration profonde et je suis sûr que cela me donnera de la forme et me calmera ». – « Je l’espère », a répondu le Pape en anglais, après s’être adressé à son hôte en espagnol. D’une Amérique à l’autre, et jusqu’à Rome, on peut se parler et s’entraider, avec l’assistance du Saint-Esprit…
Denis LENSEL
