En arrivant aujourd’hui au Caire, le Pape François va à la rencontre des Coptes cruellement endeuillés par de récents attentats, une des communautés chrétiennes les plus violemment persécutées du Proche-Orient, dans cette Egypte elle-même instable et fragile. Il devra aussi tenter d’apaiser des rivalités locales entre une minorité catholique et une majorité orthodoxe dominante.
Mais surtout, il va s’efforcer de renouer le dialogue complexe avec l’islam, représenté sur place par le grand imam de la mosquée sunnite Al-Azhar : celui-ci souhaiterait lui-même se manifester comme un artisan d’un rapprochement conciliateur entre Orient et Occident et entre l’Islam et le christianisme. Hier, une conférence internationale sur la paix a commencé sous l’égide d’Al-Azhar, qui reste un grand centre intellectuel musulman dans cette partie du monde.
Dans ce pays où trois attentats sanglants se sont succédé en quatre mois contre des églises coptes, le Pape François a souhaité ne pas bénéficier de la protection spéciale d’une voiture blindée. Peut-être en signe de proximité solidaire avec les chrétiens du pays régulièrement frappés par des terroristes…
A l’heure où des germes de haine envahissent le monde, sa courageuse visite fraternelle s’annonce à tous de points de vue comme un grand témoignage de paix : c’est par ce mot qu’elle est saluée par les affiches géantes des rues du Caire où, à l’encontre d’une violence aveugle, on lui souhaite la bienvenue.
