La Justice française est « à bout de souffle », le nouveau ministre Jean-Jacques Urvoas vient de le constater en prenant la succession de Madame Taubira qui apparemment n’en avait cure et qui, certes, ne pouvait guère être tenue pour responsable de cette situation. Une situation matérielle désastreuse, si l’on en croit les constatations des différents acteurs de l’appareil judiciaire.
Faute de budgets suffisants pour… imprimer les jugements ici et là à travers la France, les jugements signés ne parviennent aux avocats que plusieurs mois après avoir été rendus. Les copies des procès-verbaux de police se perdent dans la nuit des temps. De nombreux greffes souffrent d’une pénurie de papier…, ce qui provoque des retards accumulés dans l’exercice de cette Justice à la lenteur déjà proverbiale.
Dans des tribunaux comme celui de Nancy, les bâtiments se dégradent au point que le travail dans certains bureaux devient dangereux…, sans que la présence de délinquants soit le moins du monde en cause. Inquiet, le nouveau Garde des Sceaux vient d’expliquer que la Direction de l’administration pénitentiaire a 36 millions d’euros de factures impayées pour des hospitalisations de détenus…
C’est seulement l’incurie de l’Etat qui a créé ce type de situation.
Résultat, gravement négligée dans les budgets globaux, la Justice est enlisée dans de profondes ornières. Une Justice enlisée, alors même que la grande délinquance a explosé, que le terrorisme djihadiste vient de déclarer la guerre à notre pays, et que dans une société disloquée par une crise morale généralisée, les affaires familiales représentent désormais la moitié de l’activité des tribunaux de grande instance. Mais dans la « classe politique », beaucoup semblent s’en moquer… La Justice serait-elle le cadet de leurs soucis ?