«Les enseignements du Christ m’ont servi de lumière intérieure, tout comme le sens que nous pouvons trouver en nous réunissant pour adorer. » Elizabeth II, si secrète, n’hésitait pas dans ses (rares) discours à se référer à sa foi chrétienne. Dans ses allocutions de Noël notamment, entendues par des millions de compatriotes en Grande-Bretagne et dans les États du Commonwealth, la plus grande liberté dont elle disposait lui permettait de témoigner qu’elle n’envisageait rien sans se placer sous le regard de Dieu. Son premier discours à 26 ans, alors qu’elle n’est pas encore couronnée, en atteste : « Priez pour moi… Que Dieu me donne la sagesse et la force de tenir les promesses solennelles que je prononcerai, et que je puisse le servir, et vous, tous les jours de ma vie. »
Mais la souveraine ne raisonnait pas seulement comme le chef de l’Église anglicane. Elle avait hérité de la foi profonde de son père, le roi George VI, qui se raccrochait à Dieu dans les moments difficiles. Ce n’était pas le cas de tous les monarques précédents, qui n’affichaient pas forcément une foi personnelle. Le royaume lui devait l’institution d’une journée nationale de prière pendant la Seconde Guerre mondiale. De sa mère, Elizabeth Bowes-Lyon, elle avait reçu l’éducation religieuse qui embrassait la lecture de la Bible et les prières du soir. Elizabeth II se rendait ainsi à l’église chaque semaine, et son jubilé pour les 70 ans de son règne en juin 2022 commença par un office en la cathédrale Saint-Paul de Londres.