La rencontre spirituelle européenne de Taizé a commencé hier à Prague : 25 ans après la chute du Mur de Berlin et à l’heure du centenaire de la Première guerre mondiale, le Prieur de cette communauté chrétienne œcuménique, Frère Aloïs, rappelle que « ce sont les peuples d’Europe centrale et de l’Est qui ont eu le courage de croire en l’impossible ». Dans un entretien au quotidien « La Croix », il lance cet avertissement : « Aujourd’hui encore, la liberté n’est toujours pas acquise. Il faut s’engager pour la liberté, la démocratie. » Et au pays du philosophe chrétien Jan Patocka tué par la police politique en 1977 et de Vaclav Havel passé par trois séjours en prison, le prieur de Taizé rappelle qu’ « ici, il y a eu des gens prêts à payer le prix pour cela ».
A l’heure actuelle, poursuit Frère Aloïs, « nous attendons beaucoup des Ukrainiens », sachant que « le conflit qui se déroule dans leur pays est une grande ombre douloureuse, pour toute l’Europe ». Il précise aussi qu’un groupe de 60 Libanais va se joindre à ce rassemblement de Taizé. Même si les chrétiens sont minoritaires au sein de la République tchèque, qui reste très marquée par l’athéisme, le successeur de Frère Roger précise que « l’histoire de ce pays a montré que cette minorité pouvait transformer les choses », et notamment « témoigner qu’on ne peut pas se contenter d’un matérialisme qui n’utilise pas tous les potentiels de l’être humain ».
Denis LENSEL
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