L'avenir de l'Enseignement supérieur catholique libre - France Catholique
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La France à Rome
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L’avenir de l’Enseignement supérieur catholique libre

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On a annoncé, le 19 décembre dernier, qu’un accord a été signé entre la France et le Saint-Siège pour la reconnaissance des diplômes de l’enseignement supérieur catholique.

Cette nouvelle est en soi très positive si, bien évidemment, elle aboutit et ne rencontre pas d’obstacle nouveau. Elle est en même temps ambiguë. En effet, elle ne saurait être profitable aux Universités catholiques (je laisse de côté le cas spécial du régime concordataire de l’Université de Strasbourg) que si celles-ci font reconnaître par l’État le programme spécifique de leurs Facultés canoniques.

Si je me permets en l’occurrence de me référer à mon expérience personnelle, c’est pour témoigner qu’une dérive désastreuse est possible. J’ai enseigné pendant quelques années la métaphysique de l’être (pour être clair la métaphysique de saint Thomas) à la Faculté canonique de philosophie de l’Institut catholique de Toulouse selon ce qui est réclamé de façon très cohérente par les instances romaines concernées. Or, une recherche de convention avec des Facultés d’État ayant été entreprise, j’ai vu mes possibilités de donner une véritable formation progressive et théorique (autre que purement historique et dans le cadre des études médiévales) de plus en plus réduites jusqu’à ce que je sois purement et simplement éconduit. Je ne sais s’il en va de même dans les autres Universités catholiques, mais il suffit de consulter le site de la Faculté de philosophie de l’ICT pour se rendre compte que tout enseignement organique de la métaphysique de l’être tel que le demande pourtant le Saint-Siège en est pour le moment absent, et que le programme général ressemble (mais avec des frais d’inscription considérablement plus élevés…). à celui qui est donné dans une Faculté d’État.

La question décisive posée par cette incontestable avancée me paraît donc être la suivante : les responsables des Facultés canoniques de philosophie auront-ils le courage de faire reconnaître par l’État un programme vraiment canonique ? Ou bien seront-ils tentés de s’« agenouiller » (hélas ! je le sais , cela ne se pratique plus guère chez les catholiques que dans de semblables circonstances) devant des exigences qui n’ont pas à être les leurs ? »

Yves Floucat (Toulouse)