Le collectif les Adoptés pour l’Enfance exprime son indignation suite aux décisions rendues le 26 juin par la Cour Européenne des Droits de l’Homme dans les affaires Mennesson et Labassee.
Au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant la CEDH oblige donc l’Etat Français à tirer des conséquences en matière de filiation à des conventions de Gestation pour Autrui faites à l’étranger, et ce alors même que la loi française interdit la GPA ! Le collectif rappelle que l’abandon à la naissance par une mère est un acte qui ne doit être fait que dans des circonstances exceptionnelles pour le bien de l’enfant.
« Il est cruel et indigne de soumettre un enfant délibérément à une blessure d’abandon qu’il portera toute sa vie » rappelle Anne- Claude, porte –parole, « par ailleurs, comment va-t-on expliquer à un enfant que par amour on l’a privé de mère, et qu’il a fait l’objet d’un achat et d’un contrat rédigé avant même sa conception? Il n’est pas simple de grandir en ayant été abandonné mais quand ses propres parents sont responsables cela va créer de réels conflits.
Nous appelons les autorités politiques et civiles à se manifester contre cette décision et à continuer à prohiber le Gestation pour autrui en droit français. Il ne faut pas accepter cette exploitation des femmes et cette marchandisation de l’enfant.
Défendons l’intérêt supérieur de l’enfant qu’il ne soit jamais un droit pour les adultes.
Et rappelons ce qu’a dit le Sénat dans son rapport en 2008 : « l’interdiction d’établir la filiation d’un enfant demeure la sanction la plus dissuasive à l’égard de ceux et celles dont le désir irrépressible d’enfant conduit à l’aveuglement ».
Pour aller plus loin :
- Cour européenne des droits de l’homme : le « droit à l’enfant par procréation artificielle » est renvoyé devant la Grande Chambre.
- Affaire A. B. C. contre Irlande relative à l’avortement : « Pas de droit fondamental à l’avortement » selon la Cour européenne des droits de l’homme
- Avortement et eugénisme devant la Cour européenne des droits de l’homme
- La France condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir voulu renvoyer dans son pays un copte égyptien accusé de prosélytisme
- GPA : derrière les droits de l’homme, l’exploitation