Jean-Paul II: vivant symbole de la culture - France Catholique
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Jean-Paul II: vivant symbole de la culture

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Le titre est extrait d’une allocution prononcée par Václav Havel le 21 avril 1990 lors de la visite de Jean-Paul II à Prague. Il désigna Jean-Paul II comme le « vivant symbole de la culture ». Puis il décrivit Jean-Paul II comme « le messager de la paix, de la tolérance réciproque, de l’estime et de la compréhension apaisée, le messager de l’union fraternelle dans la diversité ».
Le Président Tchécoslovaque, brillant dramaturge, met en valeur quelque chose de précieux, et même d’inattendu. Le Vicarius Christi catholique est totalement présent, inséré dans l’Histoire. Par tout l’exemple de sa vie, il nous oriente vers le Christ « en qui habite corporellement la Plénitude de la Divinité. » (Colossiens, 2,9).

Voyons, le titre de « vivant symbole de la culture » n’appartient pas exclusivement au Saint-Père. Tous les catholiques, clergé comme laïcs, où qu’ils se trouvent, doivent être une symbole vivant de la culture catholique. C’est la racine même de la signification que « Dieu en Personne répond à l’attente de celui qui porte en son cœur un ardent désir de pouvoir Le voir ». (Jean-Paul II).

Il ne s’agit pas de « voir » au sens de « faire des idoles pour les regarder ». C’est en dévoilant les fresques restaurées de la Chapelle Sixtine que le Pape parlait de « voir » par les yeux comme par l’esprit, c’est-à-dire que la perception spirituelle nous touche tout autant que la perception physique.
Nous pouvons « voir » Dieu dans de belles fresques, ou une icône. Nous pouvons « voir » Dieu dans un mot ou un geste attentionné. Transcendant et immanent sont richement alliés dans la formation de notre expérience d’hommes.

Revenons au « vivant symbole de la culture ». Nous avons vocation à être une icône dans notre propre milieu. Ce mot « milieu » nous concerne personnellement. Si nous nous tenons avec le Christ dans Son Église, alors, nous serons un symbole, mais pas au sens moderne de quelqu’un faisant un choix arbitraire. Si nous nous comportons pour le Christ et Son Église, alors les bonnes paroles, les actes généreux, les jugements politiques plus judicieux, une plus grande réceptivité aux valeurs culturelles, éclairés par Jésus-Christ, et bien d’autres dons, émaneront de nous comme d’une vasque emplie de grâces.

Quant au clergé, il est chargé d’un bien plus grand épanouissement public. Le religieux s’est engagé dans une vie culturellement publique. Il ne vit pas tel le mécano de la station-service ou le mitron de la boulangerie — ils ont la possibilité de quitter leur emploi. Le religieux est pour toujours l’enseigne du Christ, spécifiquement Christus caput, Christ la Tête.

Le religieux est le symbole public de la culture catholique. Il n’a pas nécessairement une bonne connaissance de Brecht, de Bruegel ou de Brahms (vaste culture), ce qui peut bien être un « plus ». Mais cela implique la connaissance de la culture catholique, et comment l’acquérir. Autrement dit, il doit être expert au sujet de la rédemption et de la sanctification des hommes par le Christ — à la fois acquisition scolaire de l’enseignement de l’Église et aptitude à le transmettre avec un nouvel éclairage en toutes circonstances.

Pour nous tous, pouvoir acquérir une culture, et non nous laisser ballotter au fil de l’eau, a d’immenses conséquences :

« Nous ne vivons pas dans un monde irrationnel ou dépourvu de sens. Au contraire, une logique morale est présente dans la vie de l’homme, rendant possible le dialogue entre personnes et entre peuples. Si nous voulons qu’à un siècle de violente contrainte succède un siècle de persuasion, il nous faut trouver la méthode pour discuter de manière compréhensible du futur de l’homme. La loi morale universelle inscrite dans le cœur de l’homme est précisément ce genre de « grammaire » nécessaire pour que le monde engage la discussion sur son avenir. » (Jean-Paul II).

Voici une piste: nous devons apprendre la « grammaire » de l’existence de l’homme, que Dieu a écrite, et que l’Église propose avec tous les outils nécessaires pour en faire usage. Et elle apporte en permanence les sacrements, les écritures, la grâce et la vérité.

Alors, selon la formule de Havel, nous serons « messager(s) de la paix, de la tolérance réciproque, de l’estime et de la compréhension apaisée, messager(s) de l’union fraternelle dans la diversité. » Pour bâtir une culture catholique il faut voir les profondeurs insondables des possibilités humaines, de cette humanité pour laquelle le Christ est mort. C’est là que coulent les fleuves de la grâce. Et avec Jean-Paul II nous pouvons découvrir « qu’au cœur de chaque culture se trouve la quête du plus grand de tous les mystères: le mystère de Dieu. »


Photo : Le Pape et le Président, Jean-Paul II et Václav Havel

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Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/john-paul-ii-living-symbol-of-culture.html