La Pologne célèbre l’anniversaire de la révolte héroïque du ghetto juif de Varsovie en 1943 et de sa destruction par les nazis après plus d’un mois de combats menés avec l’énergie du désespoir. Mais on parle moins du sacrifice inouï du grand pédagogue Janusz Korczak, professeur, écrivain et médecin juif qui exigea – et obtint – d’un officier SS la possibilité d’accompagner les enfants de son orphelinat du ghetto sur le chemin du camp de la mort de Treblinka.
C’était dès août 1942, dans un contexte de terreur inhumaine, que Korczak, Henryk Goldszmit pour l’état-civil, lui-même orphelin de père, a su dominer avec une rare élévation d’esprit. Alors qu’on lui donnait la possibilité de quitter le ghetto de Varsovie, Janusz Korczak avait tenu à rester auprès des enfants dont il avait pris la responsabilité. Puis quand l’officier nazi a cherché à le dissuader de monter dans le train qui menait ces orphelins vers les chambres à gaz, il a répliqué qu’autant valait le fusiller sur place.
Ainsi, il a accompagné jusqu’au bout ces enfants victimes de la folie criminelle de certains adultes. De tels modèles restent à méditer.
