Indispensables transhumances - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Indispensables transhumances

Pour accompagner les enfants dans leur croissance spirituelle, vivre des expériences nouvelles est une nécessité.

Éducation

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© Hans Braxmeier / Pixabay

Récemment, un ami rappelait ce proverbe familier des paysans bretons et normands, qui, s’il était destiné au bétail, peut très bien d’adapter aux « animaux à deux pattes » que nous sommes : « changement d’herbage réjouit le veau ». La sédentarité n’a jamais été inscrite dans les gènes de l’homme. Dès qu’il a pris conscience de sa nature profonde, le désir de la connaissance et le goût de la découverte ont conduit les hommes d’un bout à l’autre de la terre.

Nous le savons, le plus grand des voyages est celui que nous faisons à l’intérieur de nous et à la découverte de notre cœur et de notre âme, mais notre corps a besoin de changement de rythme comme la nature elle-même est composée de quatre saisons bien différentes, utiles à la croissance des espèces.

Des temps de respiration

Comme éducateurs, nous devons nous demander si nous savons exercer ce « changement d’herbage » de nos « petits veaux ». Parfois, parce que cela demande moins d’efforts de notre part, nous ne faisons que transporter avec nous notre baluchon habituel fait de reproches ou de mises en garde, de lassitude ou d’énervement, de laxisme ou d’intransigeance. Il est utile d’aller plus loin dans le dépouillement des habitudes et dans la découverte de nouvelles expériences. Non pour laisser tout faire mais pour permettre ce temps de respiration qui fait grandir et qui réjouit. En restant dans l’ordre animal, rappelons cette mise en garde répétée par l’apôtre saint Paul à Timothée et aux Corinthiens, citant ce que prescrivait déjà le Deutéronome : « Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain » (1 Co 9, 9).

Ne minimisons pas les efforts demandés aux enfants dans leurs études, dans la croissance même de leur « carcasse », de leur « cerveau » et de leur « cœur », dans leur lutte (que nous ne soupçonnons même pas) pour aller à contre-courant des idées ambiantes et des forces contraires, des sollicitations incessantes et malsaines. Une seule solution : leur offrir un « pâturage le long des chemins » comme l’assure, de la part de Dieu, Isaïe, là où « Celui qui les prend en pitié les guidera et les conduira vers les eaux bouillonnantes » (Is 49, 10).

À nous de les y conduire, afin qu’ils chantent : « Dans tes verts pâturages tu m’as fait reposer, et dans tes eaux limpides, tu m’as désaltéré. »