Hommage à Hélène Peltier-Zamoyska (1924-2012) - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Hommage à Hélène Peltier-Zamoyska (1924-2012)

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Hélène Peltier s’est passionnée pour la Russie dès son enfance. Elle fut impressionnée par un récit des persécutions subies par les chrétiens en Union soviétique et, dès lors, pas un jour ne se passa sans qu’elle ne prie pour la Russie. Dès la fondation du cercle Saint-Jean-Baptiste (cf. pièce jointe), dont l’aumônier était le futur cardinal Daniélou, elle entra dans l’équipe « Russie ». Après la guerre, son père fut nommé attaché naval près l’Ambassade de France en URSS en 1945 : elle l’y accompagna et obtint l’autorisation – exceptionnelle pour une étrangère – d’entrer à l’université de Moscou, en plein stalinisme. Par la suite, elle est revenue à Moscou pour un stage linguistique en 1956, lors de la déstalinisation, et a fait alors la connaissance de Pasternak. Elle a contribué à l’édition et la traduction de son célèbre roman, Le docteur Jivago. A l’université de Moscou, elle avait aussi fait la connaissance d’un jeune spécialiste de littérature russe, Andreï Siniavski. Celui-ci était également écrivain et Hélène Peltier fit passer et éditer ses romans en Occident, sous un pseudonyme. Il fut bientôt démasqué, arrêté et condamné à plusieurs années de goulag. Son procès eut un grand retentissement dans le monde et suscita une grande émotion dans les milieux intellectuels soviétiques – la mobilisation qu’il provoqua est à l’origine de la naissance de la dissidence. Première femme agrégée de russe, Hélène Peltier avait été nommée entre-temps à l’université de Toulouse où elle créa le département de russe. En 1958, elle a épousé un célèbre sculpteur, surnommé parfois le Rodin polonais, August Zamoyski. Le couple s’est alors installé dans une ferme des environs de Toulouse, à Saint-Clar-de-Rivière, où le sculpteur (décédé en 1970), établit son atelier. Dès lors, aux relations russes d’Hélène Zamoyska, s’ajouta un faisceau de relations polonaises. La maison de Saint-Clar a vu défiler de nombreuses personnalités russes (y compris la fille de Staline !) et polonaises. En même temps, Hélène Zamoyska s’est inscrite dans la vie intellectuelle de Toulouse. Elle a demandé au père André Gouzes de recueillir les oeuvres de son mari et c’est ainsi qu’a été créé à Sylvanès le musée Zamoyski.

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